Vins de l’Isère : un syndicat pour la mècle et l’onchette

Par Luc Renaud

/

Image principale

Le syndicat des vins de l’Isère redonne un nouveau souffle à une viticulture riche de ses traditions. Et de ses nombreux cépages. Des viticulteurs isérois seront présents dans le village vigneron du festival Millésimes, du 19 au 22 octobre, place Victor Hugo.

La galop­pine de la Tronche ? Un cépage. Pas­sé le Rhône, on dit vio­gnier. La galop­pine ou la cugnette (la jac­quère, en Gré­si­vau­dan) et d’autres, ce sont les rai­sons d’être du syn­di­cat des vins de l’Isère. « Par­ler de galop­pine, c’est dire que cette vigne a une his­toire en Dau­phi­né, his­toire de cépages aujourd’hui oubliés que nous vou­lons faire revivre ; nous sommes des pas­seurs d’histoire », explique Wil­frid Deboize, pré­sident du syn­di­cat. Non par nos­tal­gie, mais parce que c’est l’avenir : « un pro­duit typique, unique, parce que nos cépages sont d’ici, comme nos mon­tagnes et nos sols : ça ne ser­vi­rait à rien d’aller copier ailleurs pour que tout ait la même saveur ».
Alors ce qu’on replante en Isère – le vignoble gros­sit –, c’est de l’étraire de la dui, né en Gré­si­vau­dan, ou du per­san (ori­gi­naire de Mau­rienne) ou encore du jou­ber­tin, de la mècle (typique du Nord Isère) et de l’onchette du Trièves.

Et ça marche. Expor­ta­tions aux Etats-Unis, en Fin­lande… « C’est bien sûr un mar­ché de petits volumes, note Wil­frid Deboize, mais en pro­gres­sion ». Avec une cer­ti­tude : « nous nous déve­lop­pe­rons par la qua­li­té et l’originalité ». Les vigne­rons adhé­rants au syn­di­cat pro­duisent en bio ou en démarche rai­son­née.

Passeurs d’histoire… c’est l’avenir

La suite ? Le syn­di­cat voit grand. Par­te­na­riat avec la chambre d’agriculture au titre du dis­po­si­tif filière inno­vante avec des for­ma­tions tech­niques vini­coles, un accom­pa­gne­ment tech­nique au démar­rage… Modi­fi­ca­tion du cahier des charges de l’appellation pour inclure les vins effer­ves­cents dont la tra­di­tion existe dans les Balmes dau­phi­noises et sous Mont Rachais à la Tronche…
« Nous sommes des arti­sans vigne­rons créa­teurs ». Belle défi­ni­tion.

Luc Renaud

2928

hec­to­litres de vin

sont pro­duits en Isère sous les appel­la­tions IGP Isère (qui com­prend les Côteaux du Gré­si­vau­dan et les Balmes dau­phi­noises), IGP col­lines rho­da­niennes et AOP Savoie.

Foncier

Une des dif­fi­cul­tés au déve­lop­pe­ment de la vigne dans l’agglomération gre­no­bloise est natu­rel­le­ment le fon­cier. Des pro­jets sont pour­tant en cours dans le sec­teur de Claix et de Vif où la vigne avait ses lettres de noblesse. Les col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales appuient sou­vent les pro­jets d’installation, comme dans le Gré­si­vau­dan ou le Trièves.

17

vigne­rons

sont adhé­rents au syn­di­cat des vins de l’Isère. Il tra­vaillent sur des exploi­ta­tions de cinq à six hec­tares en moyenne, jusqu’à neuf pour les plus impor­tantes. La coopé­ra­tive de Ber­nin est adhé­rente au syn­di­cat. Le Gré­si­vau­dan a comp­té jusqu’à cinq coopé­ra­tives viti-vini­coles.

Concours départemental

Cette année a été celle de la sixième édi­tion du concours dépar­te­men­tal des vins de l’Isère, le 22 mai der­nier. On retrou­ve­ra ici l’in­té­gra­li­té des résul­tats du concours 2017.

Le vin en Isère

L’appellation Vins de l’Isère recouvre les coteaux du Gré­si­vau­dan (de Pont­char­ra à Voi­ron et Vif), les Balmes dau­phi­noises (Saint-Savin, Ser­me­rieu au nord de la Tour-du-Pin), des domaines dans le Trièves le Royans et le pla­teau de Cham­bar­ran. L’IGP col­lines rho­da­niennes se situe entre Vienne et Rous­sillon.

Où les trou­ver ?

A Gre­noble, à la lai­te­rie Bayard, rue Bayard, et à la cave Vins des Alpes, rue de Stras­bourg. Notam­ment, bien sûr. Les vins sont com­mer­cia­li­sés à des prix com­pris entre 6 et 20 euros.

Laurent Fon­di­mare et Wil­frid Deboize, dans leur cave du domaine des Rutis­sons, au Tou­vet.

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *