Rassemblement contre les bombardements turcs en Irak
Par Edouard Schoene
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Lundi 22 juin, un rassemblement se tenait rue Félix Poulat à Grenoble, à l’initiative d’AIAK (association Iséroise des Amis des kurdes).
La soixantaine de manifestants présents, réunis en quelques heures, protestait contre une opération de l’armée turque en Irak, contre les populations du Sud Kurdistan.
« Au cours de la nuit du 14 au 15 juin 2020, l’armée turque a mené des frappes simultanées sur trois zones au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak) : la région de Qandil où se trouvent les bases de la guérilla kurde, le camp de réfugiés de Makhmour et la région de Shengal (Sinjar) ».
Maryvonne Mathéous, co présidente d’Aiak citait la déclaration du conseil démocratique kurde de France (CDK-F) qui dénonçait cette attaque et demandait le soutien de l’opinion internationale :
« Les bombardements menés par une soixantaine d’avions de chasse ont ciblé 81 points au total, y compris des zones d’habitation civiles. L’Etat turc et ses médias tentent de légitimer ces agressions en prétendant qu’elles visent les « terroristes ».
L’une des cibles des agressions de l’armée turque est le camp de Makhmour qui, situé à une centaine de kilomètres de Hewlêr (Erbil), abrite près de 15 000 réfugiés kurdes ayant fui la terreur exercée par l’État turc au Nord-Kurdistan dans les années 90. Le camp se trouve en principe sous la protection du Haut-commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (HCR). Il incombe donc à l’ONU de protéger les civils et d’empêcher les agressions turques.
Une autre zone ciblée par les bombardements est la région kurde-yézidie de Shengal, lourdement attaquée par Daesh en 2014 ; des milliers de personnes ont été massacrées, cinq mille femmes yézidies ont été enlevées et vendues comme esclaves sexuelles et des milliers de femmes et d’enfants sont toujours portés disparus suite à l’invasion de Daesh. La population de Shengal qui ne s’est pas encore remise de ces massacres subit aujourd’hui les bombardements par l’État turc.
Il s’agit là d’une violation grave des principes des Nations unies relatifs à l’autodétermination et à la souveraineté des États. »