Teisseire. Un ancien salarié offre un buffet solidaire sur le piquet de grève
Par Pierre-Jean Crespeau
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Le Travailleur alpin — Comment avez-vous réagi à l’annonce de la fermeture ?
Pascal Kroepfle — Ça fait toujours un choc ! Quand on a fait quarante ans dans la même boîte, comme moi chez Teisseire, on connaît tout le monde. Mes collègues sont devenus des copains, on a nos enfants qui ont grandi ensemble pour certains…
Comment avez-vous eu l’idée de cette initiative ?
Comme ça, naturellement ! J’ai vu que les salariés avaient lancé une cagnotte sur internet mais j’ai préféré faire autre chose. Organiser ça et aller voir les commerçants de Crolles pour les solliciter, je me suis dit que ce serait plus sympa. En plus, c’était le meilleur moyen de voir si ces commerçants étaient solidaires ou pas. Et au final, la plupart l’ont été… sauf certaines grandes surfaces.
On a cru comprendre que vous aviez une certaine expérience de ces grands repas collectifs ?
Oui, quand je travaillais à Teisseire, j’avais l’habitude d’organiser dans mon service des repas tous ensemble. Du coup, ça ne me dérange pas de l’avoir fait, surtout pour Teisseire !
Quatre semaines de grève
Cela fait désormais quatre semaines que les salariés de Teisseire sont en grève, sur le site de Crolles. Un mouvement débuté le 9 octobre et qui s’est encore durci depuis l’annonce par la direction, le 16 octobre, de la fermeture de l’usine prévue au printemps 2026. Le tout, avec 205 emplois supprimés à la clé.

Côté syndical, les négociations qui se sont ouvertes, fin octobre, en CSE, sur le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), sont aujourd’hui dans l’impasse. Mardi 4 novembre, le deuxième round a ainsi tourné court, la CGT claquant la porte à la suite d’échanges houleux avec la direction. La prochaine réunion liée au PSE est programmée le 13 novembre.

Plus de 5200 euros récoltés via la cagnotte
Ce vendredi 7 novembre, vers 18 heures, le montant des dons collectés sur la cagnotte mise en ligne sur Leetchi, en soutien aux salariés de Teisseire en grève, atteignait 5206 euros. Il est toujours possible de participer, tout don étant le bienvenu, souligne le collectif des salariés à l’initiative de la cagnotte.


