Grenoble. Après la désignation de Laurence Ruffin, la campagne peut enfin débuter
Par Manuel Pavard
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« On entre dans une autre phase de la campagne », celle du « projet ». Réunis ce lundi 22 septembre au local des Écologistes, à Grenoble, les représentants des partis et organisations membres du rassemblement de la gauche écologiste et citoyenne (Réseau citoyen, Ensemble!, PCF, L’Après, les Écologistes, l’Ades, Génération.s, Parti animaliste) ne cachaient pas un certain soulagement. La désignation, dimanche 21 septembre, de Laurence Ruffin, par les militants, permet en effet de se projeter enfin vers les élections municipales, à six mois du scrutin.

La vice-présidente de la Confédération générale des Scop et dirigeante de la Scop Alma — qui s’exprimera ce jeudi — ressort de cette mini « primaire » auréolée d’une réelle légitimité. Ceci, grâce au « taux de participation très important » (plus de 65 %) et surtout au « résultat sans appel », soulignent les représentants de la liste. Sur 203 votes au total, Laurence Ruffin a ainsi récolté 180 voix, contre 13 à Lucille Lheureux et 10 votes blancs.
« On écrit une nouvelle page »
Un quasi plébiscite témoignant de « la capacité à rassembler » de la candidate et de « l’envie d’un vent de fraîcheur » manifestée par les militants. Et qui servira de base, espèrent ces derniers, pour « tourner la page » d’une pré-campagne fortement parasitée, depuis la rentrée, par les polémiques et dissensions internes. En cause principalement, les accusations portées par Lucille Lheureux, l’une des « quatre volontaires » initialement candidats — avec Margot Belair et Nicolas Beron Perez, qui se sont tous deux retirés du processus -, à l’encontre d’Éric Piolle. Un maire qui aurait, selon l’adjointe à la culture, exercé de vives pressions sur elle.
Difficile pour les militants d’éluder sa situation, a fortiori au sein de son parti. « Le sujet est pris au sérieux, ça nous a perturbés. On apporte tout notre soutien à Lucille », assurent ainsi Marie Coiffard, co-secrétaire du groupe local des Écologistes Grenoble, et Ali Karakiprik, co-secrétaire régional des Écologistes Auvergne-Rhône-Alpes. Ces marques de sympathie n’ont cependant pas empêché les écologistes de se prononcer largement, comme dans les autres partis et mouvements, en faveur de Laurence Ruffin.

De fait, les orateurs et oratrices présents ce lundi s’accordent tous sur un point : hors de question de ne proposer qu’une pâle copie des deux précédentes mandatures. « Ce n’est pas un troisième mandat, pas une redite, pas un bis, mais une nouvelle aventure. On écrit une nouvelle page, avec une équipe différente, avec un contexte local et national différent également. »
« La gauche est forte lorsqu’elle est unie »
La future liste de Laurence Ruffin est toutefois confrontée, à ce stade, à la concurrence du PS et de LFI qui ont chacun décidé de présenter leur propre liste pour les municipales. Des socialistes et insoumis auxquels les autres partis tendent toujours la main. Car « la gauche est forte lorsqu’elle est unie », rappelle Antoine Back, co-référent de L’Après en Isère et adjoint au maire de Grenoble.
Malgré cette rivalité à gauche, l’adversaire reste clairement identifié… Ou plutôt les adversaires au pluriel, en l’occurence « les droites, macroniste, ultra-libérale et extrême ». La clé ? Concevoir un vrai programme de gauche alliant transformation sociale et transition écologique. « Le projet commence à être élaboré avec les militants de nos partis et mouvements, mais aussi avec les citoyens et citoyennes qui veulent s’engager dans cette démarche 2026 », explique Isabelle Peters, cheffe de file des communistes à Grenoble. La base commune existe donc, reste à l’enrichir. C’est tout l’objet de cette nouvelle phase.