Gaza. « Les mots sont trop faibles pour décrire l’horreur absolue de la situation »
Par Maryvonne Mathéoud
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Ce vendredi 1er août place Notre-Dame à Grenoble un rassemblement contre la faim à Gaza a eu lieu. La consigne était de venir avec des casseroles pour faire du bruit afin d’alerter sur le génocide en cours à Gaza. « Nous tapons sur des gamelles vides comme le sont les gamelles désespérément vides des Gazaouis », dénonce Anne Tuaillon présidente nationale de l’Association France Palestine solidarité. Puis elle poursuit : « Les mots sont trop faibles pour décrire l’horreur absolue de la situation à Gaza. Aujourd’hui les enfants de Gaza commencent à mourir de malnutrition sévère en grand nombre tandis qu’Israël continue d’affamer la population de Gaza. Les nourrissons sont les plus gravement touchés, car la faim dévore leur corps jusqu’à ce qu’ils atteignent « un point de non-retour » »
En l’espace de 24 heures, dix-neuf personnes sont mortes de malnutrition à Gaza, a déclaré le 27 juillet le ministère de la Santé de Gaza. Au total, 86 décès dus à la malnutrition ont été enregistrés depuis le début du génocide, dont 76 enfants. Le ministère qualifie ces décès de « massacre silencieux ».

Le 27 juillet, le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) a déclaré que les forces israéliennes avaient ouvert le feu sur des civils affamés qui se précipitaient vers un convoi humanitaire entré dans Gaza par le Nord. Le ministère de la Santé a rapporté que 90 personnes ont été tuées dans ce seul massacre. Ce chiffre n’inclut pas les centaines de blessés qui succomberont plus tard à leurs blessures en raison du manque de soins médicaux appropriés. Les gens meurent faute d’aide humanitaire. La malnutrition augmente ; 90 000 femmes et enfants ont besoin d’un traitement urgent. Près d’une personne sur trois ne mange pas depuis des jours.
Les mots d’ordre « stop génocide, stop famine organisée » « enfants de Gaza, enfants de Palestine c’est l’humanité qu’on assassine » « so so so solidarité avec le peuple palestinien » fusaient, partiellement couverts par le vacarme assourdissant des casseroles pour faire entendre la douleur du peuple palestinien. Parmi les manifestants se trouvaient Sandrine Nosde, députée LFI-NFP, et Cyrielle Chatelain députée EELV.

Des politiciens extrémistes israéliens et des colons de droite ont tenu mardi une conférence au Parlement israélien, au cours de laquelle ils ont déclaré que les États-Unis leur avaient donné leur « feu vert » pour transformer la bande de Gaza assiégée en une « station balnéaire » une fois qu’ils auraient achevé le nettoyage ethnique de plus de deux millions de Palestiniens.
« Depuis le début de la guerre, le 7 octobre le nombre de tués a dépassé les 60 000 personnes, il s’agit d’une punition collective. Les dirigeants israéliens ont décidé de faire disparaître le peuple palestinien à Gaza mais aussi en Cisjordanie », déclare Anne Tuaillon.

Chaque semaine, les bilans macabres des victimes de l’armée israélienne et des groupes de colons armés s’amplifient en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est. 476 Palestinien·nes ont été tué·es en 2024 en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupée. On en décomptait déjà 179 après six mois en 2025, le nombre de victimes mortelles est désormais de 189.
Ce 24 juillet, Emmanuel Macron annonçait une nouvelle fois qu’il allait reconnaître l’État de Palestine. On est donc autorisé à dire : « enfin ! », s’exclame Anne Tuaillon, puis elle explique que l’annonce du largage de quarante tonnes de nourriture en quatre jours sur Gaza par la France, outre le fait que c’est dangereux, représente l’équivalent d’un camion alors qu’il en faudrait six cents par jour pour enrayer la famine. « La France doit prendre des mesures non palabrer. La France a l’obligation de prendre des mesures envers les colons français et les 4 000 soldats franco-israéliens. Tant qu’il n’y aura pas de sanctions envers Israël pour qu’il respecte le droit international, Israël continuera. »
