Législatives. Les circonstances d’un coup de poing très médiatisé
Par Luc Renaud
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Affiches électorales du candidat Renaissance, Olivier Véran, candidat au second tour de l’élection législative dans la première circonscription de l’Isère, face à Hugo Prévost, candidat NFP qui l’a distancé au premier tour.
La 1re circonscription de l’Isère a fait la une de l’actualité, ce vendredi 5 juillet. Une agression physique et une victime, un élu, adjoint au maire de la Tronche, soutien de l’ancien ministre Olivier Véran, candidat macroniste au second tour de l’élection législative.
Un coup de poing, une image choc relayée par l’équipe de campagne d’Olivier Véran… et l’emballement médiatique fait le reste : un élu, Bernard Dupré, aurait été victime d’une agression de la part d’un militant de la France insoumise alors qu’il collait, le 4 juillet à la Tronche, des affiches d’Olivier Véran.
Or, comme on dit, c’est un peu plus compliqué que ça.
Un échange de coups a bien eu lieu. Bernard Dupré en a bien été l’une des victimes. Et tout cela n’aurait évidemment pas dû avoir lieu. Ce qui semble s’être passé, c’est qu’un jeune homme s’est emparé d’affiches qui dépassaient du coffre de la voiture de M. Dupré, que ce dernier a protesté et que des coups ont été portés à ce moment-là.
Pour en déterminer les circonstances, une enquête de police est en cours. En disposant pour cela d’une double version, puisque le jeune homme mis en cause s’est rendu à l’hôtel de police pour porter plainte et faire entendre sa version des faits.
Ce qui complique la situation, c’est qu’il déclare être atteint de troubles du spectre autistique. Une expertise médicale devait avoir lieu ce vendredi. Son avocate, Me Morgane Basset, a précisé au Dauphiné libéré que « mon client, suivi pour troubles autistiques, s’estime lui aussi victime. Il dit qu’il a donné un coup de poing pour se défendre, qu’il n’est pas sympathisant LFI ».
Lorsqu’il s’est rendu à l’hôtel de police, le jeune mis en cause a été accompagné par un témoin. « Je suis beau-père d’un jeune autiste de 24 ans, et j’ai perçu en ce jeune des signes indicateurs de troubles du spectre autistique », indique-t-il. Ce qui ne vaut certes pas expertise médicale, mais l’a conduit à aider le jeune mis en cause à se faire entendre. Ce qui s’est passé à l’hôtel de police ; « je salue la bienveillance que j’ai perçue chez l’équipe de policiers qui l’auditionnaient », souligne ce témoin.
Reste donc à l’enquête de police à établir les faits et les responsabilités, en tenant compte, comme c’est la loi, de l’état psychique de l’un des deux protagonistes de l’affaire.
Quoiqu’il en soit, on semble assez loin de la première version qui a circulé, celle d’un soutien d’Olivier Véran agressé par un militant de la France insoumise. Précisons que le coup qui a atteint Bernard Dupré a été unanimement condamné, à commencer par Hugo Prévost, candidat du nouveau Front populaire dans la 1re circonscription de l’Isère.