En Isère, la culture n’oublie pas l’Arménie
Par Travailleur Alpin
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A l’auditorium du musée de Grenoble, pour célébrer les quarante ans de la Maison de la culture arménienne de Grenoble et du Dauphiné.
Ces programmations sont un témoignage et un soutien au peuple arménien confronté au agressions du gouvernement azerbaïdjanais. Septembre 2020 puis septembre 2022, tout dernièrement les massacres dans le Haut-Karabagh et le déplacement de 100 000 Arméniens.
L’auditorium du musée de Grenoble a fait salle comble pour célébrer les 40 ans de la Maison de la culture arménienne de Grenoble et du Dauphiné. Un programme de musiques réécrites par des compositeurs d’origine arménienne, libanaise, en s’appuyant sur les créations du passé. Pierre Aram Nazarian : flûte traversière, Martine Blot harpe. Après Varces, à la Tour-du-Pin, sera projeté un film documentaire : Arménie, du rêve à la réalité, de Nicolas Pernot. Mardi 12 décembre, 20h30, cinéma Équinox. A la Rampe à Échirolles : la saison culturelle 2023-2024 accueille des artistes arméniens. La chanteuse arménienne Jaklin Baghdasaryan et le multi-instrumentiste Louis Thomas ont réinventé la pop balkanique. Ladavina est un concert festif, un voyage entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie. Mardi 5 décembre à 20h. André Manoukian trio et les Balkanes, un concert entre voix bulgares et jazz. André Manoukian rend un vibrant hommage à sa grand-mère Anouch. En arménien, Anouch signifie doux, sucré, comme ce concert tendre et mélodieux. Mardi 30 janvier 20h Quatre-vingts ans après son exécution, Missak Manouchian ouvrier et poète arménien émigré en France et son épouse Mélinée feront leur entrée au Panthéon le 21 février 2024. La panthéonisation des Manouchian est forte de symboles pour les Arméniens. Elle l’est aussi pour les immigrés qui font la France d’aujourd’hui. Cet hommage est une bouffée d’oxygène à l’heure où les thèses complotistes du « grand remplacement », le racisme, l’antisémitisme et le révisionnisme dévorent la vie politique. Sans-papiers, réfugié sur le sol français, poète, homme de lettres, ouvrier et communiste, Missak Manouchian incarne l’universalisme hérité de la Révolution française, à l’exact opposé des pamphlets contre l’immigration. Que les derniers mots de Missak écrits à sa douce Mélinée avant qu’il soit fusillé résonnent à nouveau : « Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la liberté et de la paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand. »Martine Briot