Amandine Demore élue maire d’Échirolles
Par Luc Renaud
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Amandine Demore succède à Renzo Sulli.
Son élection a eu lieu dans la matinée du 28 octobre lors d’une réunion du conseil municipal suivie par un nombreux public. Elle devient la première femme à exercer cette responsabilité dans sa ville. Échirolles est aujourd’hui la ville la plus importante du département dirigée par une femme. Conseiller municipal, Renzo Sulli demeure vice-président de la métropole.
Ambiance chargée d’émotion, ce samedi mati à l’hôtel de ville d’Échirolles. Un conseil municipal extraordinaire, une présence nombreuse des Échirollois et un moment vécu tout particulièrement par deux personnes, Renzo Sulli et Amandine Demore. Car il s’agissait de procéder à une passation : Renzo Sulli a laissé son écharpe de maire à Amandine Demore.
Renzo Sulli, maire d’Échirolles depuis le 2 décembre 1999.
L’heure était donc aux discours, avec parfois un tremblement dans la voix.
En ouvrant la séance, Renzo Sulli évoquait sa ville – il en était le maire depuis le 2 décembre 1999 –, mais aussi sa fierté. Fierté « de confier les rênes à une jeune femme dont on connaît la compétence », fierté d’avoir « bataillé pour faire reconnaître la juste place de notre ville », fierté aussi, sur un plan plus personnel, comme « fils d’immigrés, clandestins, antifascistes d’avoir été maire d’Échirolles, votre maire pendant 24 ans ».
Et, tour à tour, les élus échirollois rendaient hommage à Renzo Sulli et à sa détermination au service de sa ville. Certes, il y eu bien quelques piques émanant dans bancs de l’opposition. C’est l’usage, pour ne pas dire la tradition. A l’extrême droite, on parlait sécurité. A droite, manque d’écoute. Plus à gauche, Alban Rosa, de la France insoumise, évoquait une « frénésie de construction », un « manque de légitimité » et un « refus de l’union ».
Toutes critiques auxquelles Renzo Sulli répondait avec la précision qu’on lui connaît. L’engagement d’une ville et de ses agents aux côtés de ses citoyens. Et puis il faudrait loger les gens sans construire de logements, et comment parler de béton dans une ville dont la moitié de la surface est végétalisée ? Il s’interrogeait : « il est quand même paradoxal que ce soit toujours les diviseurs qui se disent favorables au rassemblement » avant d’évoquer les candidatures de division de la gauche d’Alban Rosa des municipales aux sénatoriales, en passant par les départementales.
La séance a été suivie par un nombreux public.
Mais l’essentiel était ailleurs.
L’essentiel était la prise de fonction d’Amandine Demore, première femme élue maire d’une grande ville du département, qui succède à Georges Kioulou, Gilbert Biessy et Renzo Sulli. Elle est la quatrième maire d’ Échirolles depuis la libération.
L’essentiel, c’était ville et ses habitants. Dans sa première allocution de maire, Amandine Demore en traçait les contours. « L’histoire d’Échirolles, c’est celle du refus de la relégation, pour devenir la ville pleine et entière que l’on connaît aujourd’hui », disait-elle. Une ville historiquement engagée pour la préservation de l’environnement et qui poursuivra son action d’adaptation et de lutte contre le changement climatique. Une ville innovante et attractive « qui s’inscrit dans les dynamiques métropolitaine ». Une ville pionnière, et une ville « qui a toujours fait et qui fera toujours de la solidarité l’une de ses valeurs fondatrices » au service de ses habitants.
Amandine Demore, lors de sa première allocution ceinte de l’écharpe de maire.
Amandine Demore soulignait aussi sa foi en une gauche unie. « Je suis tenace, disait-elle, et je suis sûre que nous parviendrons à travailler ensemble au service de notre ville et de ses habitants », lançait-elle à l’adresse d’Alban Rosa.
Pour exercer son mandat, elle s’appuiera sur une majorité diverse et unie, comme le soulignaient dans leurs interventions Laëtitia Rabih pour le parti socialiste ou encore Zaïm Bouhafs, représentant les Insoumis historiques.
Applaudissements à l’issue de l’intervention d’Amandine Demore.
Amandine Demore livrait quelques indications plus personnelles, également : Ardéchoise d’origine venue à Grenoble pour suivre ses études, « j’ai choisi Échirolles et Échirolles m’a adoptée », souriait-elle. Ou encore lorsqu’elle évoquait les origines de son engagement, en 2005 lors du référendum sur le traité constitutionnel européen. Sa rencontre avec Renzo Sulli, aussi, « au pied d’un panneau de collage ». Amandine Demore a été élue au conseil municipal en 2008, adjointe au maire en 2014 et première adjointe en 2020.
Amandine Demore a été élue par 26 voix sur 39 votants.
La séance s’est poursuivie par l’élection des adjoints au maire. Ils sont reconduits et Aurélien Farge fait son entrée au sein de l’exécutif de la ville, en qualité de 10e adjoint. Pierre Labriet succède à Amandine Demore à la responsabilité de premier adjoint. Renzo Sulli devient conseiller municipal et poursuivra son engagement comme vice-président de Grenoble Alpes métropole.
Pierre Labriet est le nouveau 1er adjoint au maire.
En fin de réunion, Pierre Labriet donnait lecture au conseil d’un chaleureux message de Luigi Musarò, maire de la ville jumelle italienne d’ Échirolles, Grugliasco. Un autre message de félicitation a été reçu de la ville de Houéyogbé, au Bénin, également jumelée avec Échirolles.
Il était temps de lever le verre de l’amitié pour les nombreux Échirollois qui n’avaient pas voulu manquer cette journée historique pour leur ville.
Aurélien Farge devient le 10e adjoint de la ville d’Echirolles.
Renzo Sulli, Amandine Demore et Pierre Labriet.