Solidarité avec les habitants du Nord-Est de Syrie
Par Edouard Schoene
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Maryvonne Mathéoud est intervenue au nom d’AIAK
Depuis ce 18 mars 2018, la ville d’Afrin au Rojava (Kurdistan syrien) vit sous l’occupation de l’armée turque et de ses mercenaires djihadistes. L’association AIAK en partenariat avec la communauté d’Afrin, réfugiée dans la région, a rendu hommage aux populations d’Afrin qui vivent sur place, ou dans des camps de réfugiés au Nord-Est de la Syrie, ou à l’étranger.
Dans son intervention, rue Félix Poulat à Grenoble, le 19 mars, Maryvonne Mathéoud, co présidente d’AIAK a déclaré : « L’attaque contre le canton d’Afrin, ceux de Cizre et Kobané, a débuté le 20 janvier 2018. Les grandes puissances occidentales ont lâchement abandonné les Kurdes à leur propre sort. Pire, la France, par la voix d’Emmanuel Macron, s’est solidarisée de la Turquie en qualifiant le 31 janvier les YPG/YPJ de « potentiels terroristes ».
Pour le régime ultra-nationaliste de Recep Tayyip Erdogan cette agression, cyniquement baptisée du nom de « Rameau d’olivier », n’est que le début d’une guerre de conquête visant l’ensemble des territoires kurdes au nord de la Syrie. Cette offensive se fait aussi dans le contexte d’une mise au pas de la société civile, des organisations syndicales et de l’opposition démocratique en Turquie, soumise à la dictature sans limites de l’AKP, le parti d’Erdogan. Face à cela, l’Union européenne se tait. Elle préfère renouveler l’accord infamant passé avec l’État turc, faisant de ce dernier le cerbère d’une « Europe forteresse » fermée aux réfugié.es.
En Syrie, les forces kurdes des YPG/YPJ et les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont pourtant combattu en première ligne contre l’État islamique. Elles ont défendu et sauvé Kobané. Elles ont libéré Raqqa, la « capitale » du califat sanguinaire.
Le Rojava, région auto-administrée, vit au rythme du confédéralisme démocratique, où chaque peuple a sa place. C’est aujourd’hui une véritable alternative progressiste, égalitaire, féministe et laïque dans cette région. Elle peut dessiner un avenir émancipé de tous les obscurantismes et de toutes les barbaries.
Depuis 2018 la Turquie a instauré un régime de terreur et de corruption dans toutes les régions qu’elle occupe dans le Nord de la Syrie, notamment à Afrin. Les crimes de guerre tels que les enlèvements, les exécutions, la torture, les pillages, les migrations forcées sont devenus monnaie courante dans la région.
Selon les défenseurs des droits humains, au cours des quatre dernières années, l’armée turque et les groupes djihadistes alliés ont tué plus de 700 civils et kidnappé au moins 8 500 autres à Afrin. On ne connait toujours pas le sort de près de la moitié des personnes enlevées. Par ailleurs, depuis le début de l’occupation, au moins 70 femmes auraient été violées, et plus de 300 000 personnes chassées de leurs maisons et de leurs terres. Par ailleurs, plus de 655 civils ont perdu la vie. 498 des victimes ont péri dans les bombardements turcs, alors que 90 autres ont été tuées sous la torture. En outre, 696 personnes, dont 303 enfants et 213 femmes, ont été blessées dans les bombardements turcs. Selon des sources locales, au moins onze civils ont été enlevés au cours des dix derniers jours à Afrin. »
L’intervention d’un représentant de la communauté syrienne.
Un représentant de la communauté syrienne a pris la parole au cours de ce rassemblement qui exigeait la solidarité internationale avec les populations victimes d’agressions de la Turquie, en toute impunité du droit international.
Simon de « Révolution permanente » est intervenu pour dire avoir une pensée pour « deux camarades du bataillon international YPG aujourd’hui emprisonnés ».
« Alors que la guerre fait rage en Ukraine, nous pensons au peuple Ukrainien, à tous les opposants à la guerre en Russie. Bien sûr que Khadafi, Sadm Hussein ou Poutine sont des criminels de guerre, des assassins. Mais le retour durable de la paix en Syrie, comme en Ukraine passe par les travailleurs et travailleuses organisés pour leur autodétermination ».
Le rassemblement s’est terminé par un appel pour se joindre à la manifestation pour la paix en Ukraine, qui se tenait quelque temps plus tard au même lieu.