Grenoble. Grève à M’Tag jeudi 9 octobre, trams et bus « quasi à l’arrêt »

Par Manuel Pavard

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Aucun tramway ne circulera sur le réseau M'Tag jeudi 9 octobre.
Les syndicats de M'Tag (FO, Solidaires, Unsa, CFE-CGC) appellent les agents à la grève ce jeudi 9 octobre, en marge de la célébration des 50 ans du réseau. Ils dénoncent la politique d'austérité de la direction, la surcharge de travail, les restructurations, la pression permanente... Aucun tram ne circulera dans l'agglomération grenobloise ce jeudi. Idem pour les bus Chrono C3, C4 et C7, tandis que le trafic sera souvent perturbé sur les autres lignes.

« Pen­dant que cer­tains se féli­ci­te­ront d’un demi-siècle d’existence et d’un plan d’austérité à l’encontre du per­son­nel pré­sen­té comme inévi­table, nous serons en grève pour défendre l’avenir de nos métiers, nos condi­tions de tra­vail, l’ADN de notre entre­prise et la qua­li­té du ser­vice public que nous devons aux usa­gers. » Le ton est don­né. L’in­ter­syn­di­cale de M’Tag (FO, Soli­daires, Unsa, CFE-CGC) entend bien fêter à sa manière les 50 ans du réseau, ce jeu­di 9 octobre, jour pré­vu pour les célé­bra­tions offi­cielles.

Cer­tains bus Chro­no seront à l’ar­rêt jeu­di 9 octobre, d’autres ver­ront leur cir­cu­la­tion per­tur­bée. © Luc Renaud

Les syn­di­cats appellent ain­si l’en­semble des agents à la grève, refu­sant « l’austérité, le mépris et la dégra­da­tion conti­nue de [leurs] condi­tions de tra­vail », expliquent-ils dans un com­mu­ni­qué com­mun. Une mobi­li­sa­tion qui s’an­nonce mas­sive, concer­nant toutes les caté­go­ries de per­son­nel : agents de conduite, agents de maî­trise, sala­riés des agences Mobi­li­tés, ser­vices de contrôle et de pré­ven­tion, équipes tech­niques, per­son­nels admi­nis­tra­tifs…

« Un point de rupture inédit »

Tous dénoncent « une poli­tique des­truc­trice impo­sée par la direc­tion et vali­dée par les élus poli­tiques du CA, qui dégrade pro­fon­dé­ment le cli­mat social au sein de M’Tag ». Et de poin­ter, pêle-mêle, « les réor­ga­ni­sa­tions à marche for­cée, la sur­charge de tra­vail, le manque de recon­nais­sance et la pres­sion per­ma­nente entraînent une explo­sion de l’absentéisme pour mala­die et acci­dent du tra­vail, des burn-out, une perte de sens au tra­vail ».

Pour l’in­ter­syn­di­cale, « les coupes bud­gé­taires, qui ne frappent que les sala­riés et jamais les bud­gets de com­mu­ni­ca­tion, de pres­tige ou de direc­tion, les réor­ga­ni­sa­tions à marche for­cée et le manque de recon­nais­sance ont atteint un point de rup­ture inédit ». Un contexte où « la per­for­mance rem­place l’hu­main », déplorent les agents. Les­quels refusent de « voir leur entre­prise trans­for­mée en struc­ture low cost ».

Aucun tram ni bus ne sortira des dépôts d’Eybens et Gières

Consé­quence de ce mou­ve­ment : le réseau M’Tag sera « qua­si­ment à l’ar­rêt », ce jeu­di 9 octobre, dans l’ag­glo­mé­ra­tion gre­no­bloise. Les dépôts d’Eybens et de Gières seront ain­si fer­més toute la jour­née, aucun tram­way ni bus ne sor­ti­ra de ces sites. Plus glo­ba­le­ment, aucun tram ne cir­cu­le­ra sur le réseau. Quant à l’agence mobi­li­té d’Alsace-Lorraine, celle-ci fer­me­ra aus­si ses portes.

Le dépôt M’Tag d’Ey­bens, d’où aucun tram ne sor­ti­ra ce jeu­di. © Manuel Pavard

Côté bus, les Chro­no C3, C4 et C7 seront éga­le­ment à l’ar­rêt. Sur les autres lignes Chro­no, la fré­quence de pas­sage sera sou­vent moindre, comme sur les C1, C2, C5, C6 et C8. Et de manière géné­rale, aucun bus Chro­no ne cir­cu­le­ra avant 6 heures et après 20 heures. De même, des per­tur­ba­tions sont atten­dues sur les lignes Proxi­mo 16, 18, 19, 20 et 22.

« Face à cette aus­té­ri­té et à ce mépris, les agents de M’Tag répondent d’une seule voix : stop, ça suf­fit ! », concluent les syn­di­cats dans leur com­mu­ni­qué. Ceux-ci doivent ren­con­trer la direc­tion lors d’une réunion pro­gram­mée mar­di 14 octobre.

La CGT appelle aussi à la grève

La CGT M’Tag, non signa­taire du com­mu­ni­qué, appelle cepen­dant elle aus­si à la grève. « Même si notre syn­di­cat n’a jamais été consul­té concer­nant la méthode ou la forme, tous ensemble, mobi­li­sons-nous jeu­di 9 octobre », indique-t-elle sur les réseaux sociaux. La CGT demande aux agents de faire entendre leur voix, « face à la dégra­da­tion conti­nue de [leurs] condi­tions de tra­vail, au manque de recon­nais­sance et au ras-le-bol géné­ral ».

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