Grenoble. Émilie Marche suspendue par LFI : « des méthodes à la Uber »
Par Manuel Pavard
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Pourquoi avez-vous décidé de vous exprimer publiquement sur la décision de la France insoumise pour les municipales ?
J’ai fait cette interview car j’ai toujours été pour l’union de la gauche et des écologistes, et je ne vois pas quelle rupture idéologique justifierait de présenter une liste autonome à Grenoble. En tant que responsable politique et élue régionale, je suis cohérente et en accord avec mes idées, qui se retrouvent justement dans la liste de Laurence Ruffin. Ça n’a pas de sens que la gauche se divise, d’autant qu’il y a un précédent avec la Métropole… Ça sert à quoi, à part favoriser Carignon ? L’électorat de gauche attend l’union. Comment va-t-on l’expliquer aux Grenoblois ?
Comment avez-vous appris votre suspension de la France insoumise ?
L’interview pour le Dauphiné libéré est sortie en numérique à 9h30 (NDLR : mercredi 1er octobre). Pourtant, durant toute la journée, je n’ai reçu aucun message, aucun appel, venant de la direction de la France insoumise. Et le soir à 21h, en rentrant chez moi, j’ai trouvé un mail du comité de respect des principes m’annonçant ma suspension au moins jusqu’à la fin des municipales 2026.

Comment réagissez-vous à cette sanction ?
Je prends acte de cette décision et j’appelle tout le monde à ne plus m’associer à la France insoumise. Aujourd’hui, je suis simplement conseillère régionale, toujours membre cependant du groupe insoumis et communiste. Car mes idées et mes valeurs, elles, ne changent pas. Je reste une élue de gauche radicale.
La suspension vous a‑t-elle surprise ?
Je connais quand même le système LFI et je sais qu’il y a eu des précédents. Mais honnêtement, je ne m’attendais pas à ne même pas recevoir un message. Être suspendue par mail, ce sont des méthodes « à la Uber » ! J’ai fait plusieurs piquets de grève devant des entreprises qui licenciaient leurs salariés par visio ou par mail… Et aujourd’hui, mon propre mouvement se comporte de la même façon.
Comment voyez-vous la suite pour vous ?
Je tiens d’abord à mettre les points sur les « i », pour couper court à toute rumeur : je n’ai pas fait ces déclarations pour être candidate sur la liste de Laurence Ruffin à Grenoble. À aucun moment, je n’ai pensé à ça. Je suis actuellement conseillère régionale et lutter contre la politique de droite dure du président de région Fabrice Pannekoucke — donc en réalité celle de Laurent Wauquiez — est un combat à plein temps.
Quelle leçon tirez-vous de cet épisode ? Si c’était à refaire, vous redonneriez cette interview ?
Oui, bien sûr. Le plus important, c’est de pouvoir toujours se regarder dans une glace. Et là, au moins, je peux le faire. En plus, j’ai reçu de nombreux messages de soutien qui me réconfortent et me confortent dans mon choix.