Grenoble. Après la désignation de Laurence Ruffin, la campagne peut enfin débuter

Par Manuel Pavard

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Les représentants des différents partis de la liste ont tenu une conférence de presse au local des Écologistes, au lendemain du vote des militants.
Après la désignation, la veille, de Laurence Ruffin comme tête de liste de la gauche écologiste et citoyenne pour les municipales à Grenoble, les partis et mouvements composant ce rassemblement ont pris la parole ce lundi 22 septembre. Avec la volonté de tourner la page des débats et dissensions internes pour lancer enfin la campagne. Et initier une nouvelle aventure à partir de mars 2026.

« On entre dans une autre phase de la cam­pagne », celle du « pro­jet ». Réunis ce lun­di 22 sep­tembre au local des Éco­lo­gistes, à Gre­noble, les repré­sen­tants des par­tis et orga­ni­sa­tions membres du ras­sem­ble­ment de la gauche éco­lo­giste et citoyenne (Réseau citoyen, Ensemble!, PCF, L’A­près, les Éco­lo­gistes, l’Ades, Génération.s, Par­ti ani­ma­liste) ne cachaient pas un cer­tain sou­la­ge­ment. La dési­gna­tion, dimanche 21 sep­tembre, de Lau­rence Ruf­fin, par les mili­tants, per­met en effet de se pro­je­ter enfin vers les élec­tions muni­ci­pales, à six mois du scru­tin.

Lau­rence Ruf­fin au milieu des mili­tant-e‑s, après le dépouille­ment du vote interne, dimanche 21 sep­tembre au soir.

La vice-pré­si­dente de la Confé­dé­ra­tion géné­rale des Scop et diri­geante de la Scop Alma — qui s’ex­pri­me­ra ce jeu­di — res­sort de cette mini « pri­maire » auréo­lée d’une réelle légi­ti­mi­té. Ceci, grâce au « taux de par­ti­ci­pa­tion très impor­tant » (plus de 65 %) et sur­tout au « résul­tat sans appel », sou­lignent les repré­sen­tants de la liste. Sur 203 votes au total, Lau­rence Ruf­fin a ain­si récol­té 180 voix, contre 13 à Lucille Lheu­reux et 10 votes blancs.

« On écrit une nouvelle page »

Un qua­si plé­bis­cite témoi­gnant de « la capa­ci­té à ras­sem­bler » de la can­di­date et de « l’en­vie d’un vent de fraî­cheur » mani­fes­tée par les mili­tants. Et qui ser­vi­ra de base, espèrent ces der­niers, pour « tour­ner la page » d’une pré-cam­pagne for­te­ment para­si­tée, depuis la ren­trée, par les polé­miques et dis­sen­sions internes. En cause prin­ci­pa­le­ment, les accu­sa­tions por­tées par Lucille Lheu­reux, l’une des « quatre volon­taires » ini­tia­le­ment can­di­dats — avec Mar­got Belair et Nico­las Beron Per­ez, qui se sont tous deux reti­rés du pro­ces­sus -, à l’en­contre d’É­ric Piolle. Un maire qui aurait, selon l’ad­jointe à la culture, exer­cé de vives pres­sions sur elle.

Dif­fi­cile pour les mili­tants d’é­lu­der sa situa­tion, a for­tio­ri au sein de son par­ti. « Le sujet est pris au sérieux, ça nous a per­tur­bés. On apporte tout notre sou­tien à Lucille », assurent ain­si Marie Coif­fard, co-secré­taire du groupe local des Éco­lo­gistes Gre­noble, et Ali Kara­ki­prik, co-secré­taire régio­nal des Éco­lo­gistes Auvergne-Rhône-Alpes. Ces marques de sym­pa­thie n’ont cepen­dant pas empê­ché les éco­lo­gistes de se pro­non­cer lar­ge­ment, comme dans les autres par­tis et mou­ve­ments, en faveur de Lau­rence Ruf­fin.

Les membres du ras­sem­ble­ment de la gauche ont de nou­veau ten­du la main aux socia­listes et insou­mis.

De fait, les ora­teurs et ora­trices pré­sents ce lun­di s’ac­cordent tous sur un point : hors de ques­tion de ne pro­po­ser qu’une pâle copie des deux pré­cé­dentes man­da­tures. « Ce n’est pas un troi­sième man­dat, pas une redite, pas un bis, mais une nou­velle aven­ture. On écrit une nou­velle page, avec une équipe dif­fé­rente, avec un contexte local et natio­nal dif­fé­rent éga­le­ment. »

« La gauche est forte lorsqu’elle est unie »

La future liste de Lau­rence Ruf­fin est tou­te­fois confron­tée, à ce stade, à la concur­rence du PS et de LFI qui ont cha­cun déci­dé de pré­sen­ter leur propre liste pour les muni­ci­pales. Des socia­listes et insou­mis aux­quels les autres par­tis tendent tou­jours la main. Car « la gauche est forte lors­qu’elle est unie », rap­pelle Antoine Back, co-réfé­rent de L’A­près en Isère et adjoint au maire de Gre­noble.

Mal­gré cette riva­li­té à gauche, l’ad­ver­saire reste clai­re­ment iden­ti­fié… Ou plu­tôt les adver­saires au plu­riel, en l’oc­cu­rence « les droites, macro­niste, ultra-libé­rale et extrême ». La clé ? Conce­voir un vrai pro­gramme de gauche alliant trans­for­ma­tion sociale et tran­si­tion éco­lo­gique. « Le pro­jet com­mence à être éla­bo­ré avec les mili­tants de nos par­tis et mou­ve­ments, mais aus­si avec les citoyens et citoyennes qui veulent s’en­ga­ger dans cette démarche 2026 », explique Isa­belle Peters, cheffe de file des com­mu­nistes à Gre­noble. La base com­mune existe donc, reste à l’en­ri­chir. C’est tout l’ob­jet de cette nou­velle phase.

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