Grenoble. Laurence Ruffin conduira la liste de gauche à l’élection municipale
Par Luc Renaud
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C’est à la quasi unanimité que Laurence Ruffin a été choisie ce dimanche pour conduire la liste de la gauche sociale et écologiste au prochain scrutin municipal de 2026. Ce vote, auquel étaient conviés les militants des partis de gauche engagés dans la démarche de construction du rassemblement et des citoyens qui se sont associés aux travaux de réflexion entrepris, vient clore une séquence de débats internes.
Ce consensus quasi unanime n’avait rien d’une évidence. Il s’est exprimé à l’issue de plusieurs semaines de débats, parfois tendus, au sein des composantes de la majorité municipale.
Lucille Lheureux a ainsi fait part dans les colonnes du Dauphiné libéré de pressions subies de la part d’Eric Piolle, maire de Grenoble, dont elle est aujourd’hui l’adjointe. Pressions dont Médiapart s’était fait l’écho en rendant publics des écrits d’Eric Piolle. Pressions que les partis et mouvements associés pour construire l’avenir de la gauche à Grenoble ont vivement condamnées.
La position du PCF
De son côté, Nicolas Beron Berez, conseiller délégué communiste, partie prenante de la démarche des « quatre volontaires » candidats à la succession d’Eric Piolle, avait fait part le 8 septembre à ses camarades communistes grenoblois de sa décision de ne pas se présenter à ce scrutin du 21 septembre. Décision dont les militants ont été informés par une newsletter interne le 10 septembre, en même temps que de la position de la direction de la section communiste grenobloise en faveur de Laurence Ruffin.
On retiendra également l’absence de Lucille Lheureux le 16 septembre, lors de la présentation des candidates aux militants, avant le vote de ce dimanche. Lucille Lheureux se trouvait alors arrêtée pour raison médicale. Au cours de cette soirée, Laurence Ruffin avait notamment indiqué son ambition de construire une « ville coopérative » pour approfondir la démocratie participative dans la ville.
Au chapitre des péripéties, il faut noter la décision communiquée le 16 septembre par le bureau politique du parti les Ecologistes de suspendre Eric Piolle de ses fonctions de porte parole national, suspension justifiée par Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes, par l’implication supposée du maire de Grenoble dans l’affaire où l’on retrouve les noms d’Enzo Lesourt et d’Elisa Martin.
C’est donc à l’issue de ces semaines agitées pour les Ecologistes grenoblois qu’est intervenu le vote qui a désigné Laurence Ruffin. Une candidate qui n’est pas membre du parti Les Ecologistes et qui ne fait pas partie de la majorité sortante grenobloise.
La quasi unanimité du vote qui l’a désignée n’est sans doute pas sans signification. C’est une page qui se tourne avec une candidate dont l’expérience et l’assise dans le mouvement coopératif a sans doute été jugée par les militants comme gage de l’ouverture d’une page nouvelle dans la riche histoire de la gauche de transformation sociale grenobloise.
Pour l’heure, le Parti socialiste et la France insoumise ont décidé, chacun de leur côté, de présenter une liste à leurs couleurs pour l’élection municipale à Grenoble.
Quant à elle, Laurence Ruffin conduira une liste composée de membres des Réseaux citoyens, des Ecologistes, du PCF, de l’ADES, de l’Après, de Génération.s, d’Ensemble, et du Parti animaliste. « Il s’agit désormais d’entrer en campagne face aux droites macronistes, corrompues ou extrêmes, en construisant notre nouvelle histoire commune », indiquaient ces partis et mouvements le 21 au soir.
La campagne pour Grenoble est désormais entrée dans une nouvelle phase.