Grenoble. Après l’extension de la guerre en Iran, « ni Khamenei ni Netanyahou ! »
Par Edouard Schoene
/

Première à intervenir, Zohreh Baharmast (LDH Iran) a condamné vivement les bombardements contre l’Iran. Lesquels ont pour principales victimes les Iraniens : « L’Iran brûle sous les bombes ! Le gouvernement iranophobe d’Israël qui, depuis trente ans, inculque à sa population et ses soutiens occidentaux l’imminence d’une frappe nucléaire iranienne, a frappé ! »

Et la militante de poursuivre : « Comment faire pour détourner les yeux du monde rivés sur l’élimination volontaire de la population civile à Gaza depuis l’acte barbare de 7 octobre 2023 ? Comment faire oublier les enfants morts sous les bombes de soi-disant le seul pays démocratique de la région ? Le pays qui n’hésite pas à empêcher l’arrivée de l’aide humanitaire et qui laisse mourir de faim les plus faibles et les plus fragiles. Le boucher de Gaza doit trouver une solution, détourner les regards du Gaza détruit et meurtri par plus de 55 000 morts, par manque de la nourriture, de médicaments, par la destruction totale des infrastructures et même par le danger de mort qu’il fait encourir aux otages. Il fallait aussi empêcher la reconnaissance éventuelle de l’état palestinien par la France et d’autres pays. Quoi de mieux qu’une autre agression ? »

Zohreh Baharmast rappelle une évidence : l’ennemi de mon ennemi n’est pas forcément mon ami. « Que le régime de la République islamique soit dictatorial, théocratique, répressif, criminel et honni par au moins 80 % de sa population, peu de personnes en doutent », rappelle-t-elle. Et pourtant… « Que l’assassinat de quelques chefs militaires du régime n’attriste pas particulièrement les iraniens, ce n’est pas une raison d’attaquer un pays souverain. Qui lui a demandé de se substituer au peuple iranien pour se débarrasser du régime criminel des Ayatollahs. Depuis quand une guerre d’agression est dans l’intérêt du pays agressé. Depuis quand la violation flagrante du droit international peut garantir l’ordre et la démocratie ? »

Joël Nicolas, d’Amnesty International, a réclamé quant à lui dans son intervention le cessez-le-feu immédiat et permanent (NDLR : un cessez-le-feu est entré en vigueur le jour même, mardi 24 juin). Citant Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, il a exigé la protection des civil·e·s face à l’escalade sans précédent des hostilités entre Israël et l’Iran.
« Alors que de plus en plus de civil·e·s subissent les conséquences cruelles de la terrifiante escalade militaire entre l’Iran et Israël depuis le 13 juin 2025, et face à la menace d’une nouvelle intensification du conflit, Amnesty International exhorte les autorités israéliennes et iraniennes à respecter l’obligation de protéger les civil·e·s, qui leur incombe en vertu du droit international humanitaire. Le 16 juin, un porte-parole du gouvernement iranien a indiqué que les attaques israéliennes avaient tué au moins 224 personnes, dont 74 femmes et enfants, sans préciser combien d’entre elles étaient des civil·e·s. Le ministère de la Santé a également indiqué que 1 800 personnes avaient été blessées. »

S’exprimant au nom d’Iran Solidarité, Zoya Daneshrad a, elle, condamné avec vigueur Netanyahou qui ose se présenter comme sauveur des Iraniens ! Elle a fustigé les dirigeants israéliens et étasuniens, qui se permettent de demander aux populations fuyant les bombes de renverser le pouvoir iranien. Ces bombes, a‑t-elle précisé, ont eu pour conséquences de très nombreuses victimes civiles. Mais également l’arrêt de mouvements revendicatifs quotidiens qui mettaient en difficulté le pouvoir autocratique.

« On ne libère pas un peuple par les bombes », a scandé Zoya Daneshrad sous les applaudissements. Ont pris ensuite la parole Roseline Vachetta, pour la CISEM, un représentant du NPA — L’Anticapitaliste, puis Jean-Paul Vienne (Mouvement de la paix) qui a insisté sur l’urgence de la démilitarisation nucléaire.
