Municipales. Une rencontre pour construire l’alternative à gauche à Saint-Marcellin

Par Bernard TOURNIER

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Pierre Liotard, Élisabeth Pouech, Christophe Ghersinu et Jonathan Soen, quatre des (anciens ou actuels) cinq élus - avec Jeanne Maury - à l'initiative de l'appel pour une alternative à gauche à Saint-Marcellin.
Un collectif réunissant différentes personnalités locales organise une réunion publique, ce vendredi 23 mai, à Saint-Marcellin, à moins d'un an des élections municipales de mars 2026. Un rendez-vous visant à poser les bases d'une "alternative à gauche, citoyenne, solidaire et écologiste". Avec, en ligne de mire, l'ambition de ravir la commune à la droite, tout en repoussant la menace de l'extrême droite.

« Ensemble, fai­sons ger­mer l’alternative à gauche pour Saint-Mar­cel­lin ». C’est l’appel que lancent plu­sieurs per­son­na­li­tés de la com­mune en vue des pro­chaines élec­tions muni­ci­pales de 2026. Un pre­mier ren­dez-vous est ain­si don­né à la popu­la­tion ce ven­dre­di 23 mai, à 19h, à la salle poly­va­lente, en pré­sence du séna­teur de l’I­sère Guillaume Gon­tard, par ailleurs ancien maire du Per­cy et pré­sident du groupe éco­lo­giste – soli­da­ri­té et ter­ri­toires au Sénat, depuis 2020.

Chris­tophe Gher­si­nu, mili­tant com­mu­niste, can­di­dat du Prin­temps isé­rois aux dépar­te­men­tales 2021 et conseiller muni­ci­pal d’op­po­si­tion depuis 2020.

Der­rière cette démarche, cinq noms bien connus de la sphère poli­tique locale : Jeanne Mau­ry, co-cheffe de file de la liste « Saint-Mar­cel­lin éco­lo­gique et pro­gres­siste » en 2020, Chris­tophe Gher­si­nu (PCF), conseiller muni­ci­pal d’op­po­si­tion, Jona­than Soen, ancien conseiller muni­ci­pal d’op­po­si­tion, et même deux ex-élus de la majo­ri­té sous les man­dats de Jean-Michel Revol, Éli­sa­beth Pouech (Génération.s) et Pierre Lio­tard. Pour eux, la situa­tion de Saint-Mar­cel­lin impose de tra­cer un autre che­min pour les années à venir.

La conception de la démocratie est à repenser

Alors que ce ter­ri­toire fait face à des enjeux majeurs (pré­ca­ri­té gran­dis­sante, ser­vices publics en dif­fi­cul­té, tran­si­tion éco­lo­gique insuf­fi­sante), la poli­tique du maire et de l’équipe en place est trop sou­vent tour­née vers une vision très libé­rale, éloi­gnée des besoins sociaux et envi­ron­ne­men­taux des habi­tant-es. Les inéga­li­tés sociales se creusent en matière d’accès au loge­ment, de ser­vices aux familles, d’accompagnement des jeunes et des seniors, tan­dis que les ser­vices publics sont lais­sés à l’abandon, à l’image des ascen­seurs de la ville, sou­vent en panne et encore hors ser­vice pour cer­tains. Pour­tant, la majo­ri­té donne la prio­ri­té à des pro­jets coû­teux et pas tou­jours utiles.

Éli­sa­beth Pouech (Génération.s), ancienne élue à la mai­rie de Saint-Mar­cel­lin, dans l’ex-majo­ri­té de Jean-Michel Revol.

Mais c’est aus­si sur le ter­rain démo­cra­tique que l’exécutif n’a pas répon­du aux attentes. Les déci­sions sont prises en effet sans véri­table dia­logue, avec peu de concer­ta­tion citoyenne, dans une rela­tion avec les élus défaillante et des oppo­si­tions mal­trai­tées. Être majo­ri­taire, c’est une res­pon­sa­bi­li­té confiée par des élec­teurs, pas un blanc-seing à quelques élus pour gérer la ville dans une opa­ci­té pro­blé­ma­tique. La concep­tion de la démo­cra­tie est donc à repen­ser, dans un contexte où l’extrême droite est en embus­cade, à 36 voix seule­ment der­rière la liste du maire actuel lors du der­nier scru­tin, et en forte pro­gres­sion lors des élec­tions euro­péennes.

L’enjeu est de regrou­per l’ensemble des forces de gauche, par­tis poli­tiques, syn­di­cats, monde asso­cia­tif, citoyen-nes enga­gés-es, pour construire une liste unique de gauche, sociale et éco­lo­gique la plus large. C’est à cette seule condi­tion qu’une poli­tique et un pro­gramme plus proches des habi­tant-es pour­ront être mis en place, que les valeurs de soli­da­ri­té, d’écologie, de démo­cra­tie pour­ront être réaf­fir­mées pour retrou­ver un « vivre ensemble » qui fait défaut depuis 2020.

Jona­than Soen, ancien conseiller muni­ci­pal d’op­po­si­tion.

Écou­ter les habi­tant-es, les asso­cia­tions et les col­lec­tifs locaux est essen­tiel pour créer une alter­na­tive aux logiques de pri­va­ti­sa­tion (ciné­ma, Car­re­four City) et répondre à leurs véri­tables besoins. La ren­contre du 23 mai consti­tue ain­si une pre­mière étape impor­tante pour s’engager dans cette voie autour d’orientations qui seront débat­tues avec les citoyens et citoyennes.

« Une politique qui place l’humain et la planète au cœur des décisions »

De fait, la ville de Saint-Mar­cel­lin doit s’engager dans une tran­si­tion éco­lo­gique plus ambi­tieuse, pour des mobi­li­tés douces, la pré­ser­va­tion des espaces natu­rels, pour les éner­gies renou­ve­lables et la trans­for­ma­tion éco­lo­gique de bâti­ments muni­ci­paux. S’appuyer sur les forces vives de la ville est aus­si un nou­veau che­min à tra­cer, en don­nant les moyens aux asso­cia­tions de fonc­tion­ner, tout en leur per­met­tant de faire par­ta­ger à tous leurs valeurs de citoyen­ne­té. Com­ment accep­ter que des asso­cia­tions de Saint-Mar­cel­lin orga­nisent des évè­ne­ments dans les com­munes voi­sines, faute d’infrastructures suf­fi­santes ?

Phi­lippe Lio­tard, ex-élu de la muni­ci­pa­li­té Revol.

Plus de jus­tice sociale, plus de sou­tien aux familles, lut­ter contre la pré­ca­ri­té, plus de déve­lop­pe­ment local soli­daire autour de com­merces de proxi­mi­té, d’une éco­no­mie sociale et soli­daire ambi­tieuse et de cir­cuits courts, une démo­cra­tie par­ti­ci­pa­tive repen­sée avec des conseils par­ti­ci­pa­tifs plus effi­caces et l’organisation de réfé­ren­dums, redon­ner une véri­table place à la culture… Autant de sujets (liste non exhaus­tive) qui seront mis en débat avec la popu­la­tion, à par­tir du 23 mai.

« Saint-Mar­cel­lin a besoin d’une poli­tique qui place l’humain et la pla­nète au cœur des déci­sions. Une liste de gauche éco­lo­gique, c’est la garan­tie d’un pro­jet sin­cère, réa­liste et soli­daire. » Telle est l’ambition de Jeanne Mau­ry, Éli­sa­beth Pouech, Pierre Lio­tard, Jona­than Soen et Chris­tophe Gher­si­nu pour recréer entre les habi­tants et avec leur ville des liens très forts. Pré­ci­sion d’im­por­tance de la part du col­lec­tif : il n’y a pas de tête de liste ou de chef de file dési­gné. Une manière de refu­ser la per­son­ni­fi­ca­tion du scru­tin, pour mettre en avant l’es­sen­tiel aux yeux de la popu­la­tion… Soit le pro­jet et le pro­gramme.

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