Municipales. Une rencontre pour construire l’alternative à gauche à Saint-Marcellin
Par Bernard TOURNIER
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« Ensemble, faisons germer l’alternative à gauche pour Saint-Marcellin ». C’est l’appel que lancent plusieurs personnalités de la commune en vue des prochaines élections municipales de 2026. Un premier rendez-vous est ainsi donné à la population ce vendredi 23 mai, à 19h, à la salle polyvalente, en présence du sénateur de l’Isère Guillaume Gontard, par ailleurs ancien maire du Percy et président du groupe écologiste – solidarité et territoires au Sénat, depuis 2020.

Derrière cette démarche, cinq noms bien connus de la sphère politique locale : Jeanne Maury, co-cheffe de file de la liste « Saint-Marcellin écologique et progressiste » en 2020, Christophe Ghersinu (PCF), conseiller municipal d’opposition, Jonathan Soen, ancien conseiller municipal d’opposition, et même deux ex-élus de la majorité sous les mandats de Jean-Michel Revol, Élisabeth Pouech (Génération.s) et Pierre Liotard. Pour eux, la situation de Saint-Marcellin impose de tracer un autre chemin pour les années à venir.
La conception de la démocratie est à repenser
Alors que ce territoire fait face à des enjeux majeurs (précarité grandissante, services publics en difficulté, transition écologique insuffisante), la politique du maire et de l’équipe en place est trop souvent tournée vers une vision très libérale, éloignée des besoins sociaux et environnementaux des habitant-es. Les inégalités sociales se creusent en matière d’accès au logement, de services aux familles, d’accompagnement des jeunes et des seniors, tandis que les services publics sont laissés à l’abandon, à l’image des ascenseurs de la ville, souvent en panne et encore hors service pour certains. Pourtant, la majorité donne la priorité à des projets coûteux et pas toujours utiles.

Mais c’est aussi sur le terrain démocratique que l’exécutif n’a pas répondu aux attentes. Les décisions sont prises en effet sans véritable dialogue, avec peu de concertation citoyenne, dans une relation avec les élus défaillante et des oppositions maltraitées. Être majoritaire, c’est une responsabilité confiée par des électeurs, pas un blanc-seing à quelques élus pour gérer la ville dans une opacité problématique. La conception de la démocratie est donc à repenser, dans un contexte où l’extrême droite est en embuscade, à 36 voix seulement derrière la liste du maire actuel lors du dernier scrutin, et en forte progression lors des élections européennes.
L’enjeu est de regrouper l’ensemble des forces de gauche, partis politiques, syndicats, monde associatif, citoyen-nes engagés-es, pour construire une liste unique de gauche, sociale et écologique la plus large. C’est à cette seule condition qu’une politique et un programme plus proches des habitant-es pourront être mis en place, que les valeurs de solidarité, d’écologie, de démocratie pourront être réaffirmées pour retrouver un « vivre ensemble » qui fait défaut depuis 2020.

Écouter les habitant-es, les associations et les collectifs locaux est essentiel pour créer une alternative aux logiques de privatisation (cinéma, Carrefour City) et répondre à leurs véritables besoins. La rencontre du 23 mai constitue ainsi une première étape importante pour s’engager dans cette voie autour d’orientations qui seront débattues avec les citoyens et citoyennes.
« Une politique qui place l’humain et la planète au cœur des décisions »
De fait, la ville de Saint-Marcellin doit s’engager dans une transition écologique plus ambitieuse, pour des mobilités douces, la préservation des espaces naturels, pour les énergies renouvelables et la transformation écologique de bâtiments municipaux. S’appuyer sur les forces vives de la ville est aussi un nouveau chemin à tracer, en donnant les moyens aux associations de fonctionner, tout en leur permettant de faire partager à tous leurs valeurs de citoyenneté. Comment accepter que des associations de Saint-Marcellin organisent des évènements dans les communes voisines, faute d’infrastructures suffisantes ?

Plus de justice sociale, plus de soutien aux familles, lutter contre la précarité, plus de développement local solidaire autour de commerces de proximité, d’une économie sociale et solidaire ambitieuse et de circuits courts, une démocratie participative repensée avec des conseils participatifs plus efficaces et l’organisation de référendums, redonner une véritable place à la culture… Autant de sujets (liste non exhaustive) qui seront mis en débat avec la population, à partir du 23 mai.
« Saint-Marcellin a besoin d’une politique qui place l’humain et la planète au cœur des décisions. Une liste de gauche écologique, c’est la garantie d’un projet sincère, réaliste et solidaire. » Telle est l’ambition de Jeanne Maury, Élisabeth Pouech, Pierre Liotard, Jonathan Soen et Christophe Ghersinu pour recréer entre les habitants et avec leur ville des liens très forts. Précision d’importance de la part du collectif : il n’y a pas de tête de liste ou de chef de file désigné. Une manière de refuser la personnification du scrutin, pour mettre en avant l’essentiel aux yeux de la population… Soit le projet et le programme.