ST Crolles. La CGT et Urgence Palestine disent « stop à l’armement d’Israël »
Par Pierre-Jean Crespeau
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Ce jeudi 10 avril c’est sous un soleil radieux que s’est tenu un rassemblement sous les couleurs de la Palestine, devant le site de STMicroelectronics à Crolles. Maël, militant d’Urgence Palestine, explique que son collectif « coorganise avec la CGT STMicroelectronics un rassemblement devant ST pour demander la fin des collaborations de ST avec l’État génocidaire israélien ».
Très content de l’action commune, il ajoute : « On essaie de voir avec d’autres syndicats d’entreprises dans la région grenobloise qui fournissent directement des composants d’armes, de faire des rassemblements similaires avec nous sur ces sujets-là et d’exiger à leurs boîtes de stopper l’envoi de ces composants. »

Ce n’est pas la première action initiée par Urgence Palestine en partenariat avec des syndicats d’entreprise. Exemple chez Caterpillar Grenoble : « Ils fournissent des pièces de rechange pour les bulldozers D9 utilisés par l’armée génocidaire d’Israël pour raser les villages dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, dans le but de continuer la colonisation », précise Maël.
Une mobilisation sur la durée de la CGT ST
Ce rassemblement s’inscrit par ailleurs dans la lignée d’autres actions menées par la CGT. La mobilisation liée à la Palestine a ainsi débuté « à l’issue d’un appel, en octobre 2023, des syndicats palestiniens, qui interpellaient tous les syndicats au niveau mondial pour mettre la pression sur nos entreprises, afin de boycotter toute relation commerciale pour qu’Israël ne puisse pas s’armer et tuer des palestiniens », indique Nadia Salhi, délégué syndicale centrale CGT ST France et salariée à STMicroelectronics Crolles.

Et celle-ci de poursuivre : « Nous avons répondu à ce premier courrier par une lettre de soutien. Suite à des recherches sur les relations de ST Microelectronics avec des entreprises israéliennes, on a interpellé au travers d’une lettre ouverte notre PDG Jean-Marc Chéry. Nous avons eu une réponse courte expliquant que ST était dans la légalité et que les applications étaient soi-disant civiles. Depuis la rupture du cesser-le-feu par Israël, le 18 mars, on trouvait important de se mobiliser à nouveau et de manière plus visible au travers de ce rassemblement et d’un appel à la grève, dans l’espoir que ST cesse tout rapport commercial avec Israël. »
La CGT, souligne-t-elle, a demandé au groupe « d’être transparent sur tous les partenariats éventuels avec des entreprises israéliennes au niveau des instances représentatives du personnel ». Mais également que « STMicroelectronics contrôle sa chaîne de livraisons jusqu’au client final. Très récemment on a trouvé des puces ST dans des drones russes sur le territoire ukrainien, alors qu’il y a un embargo », s’insurge la représentante syndicale.

Nadia Salhi conclut ainsi en évoquant l’attitude de l’entreprise vis-à-vis de la Russie : « De toute façon, il y deux poids deux mesures. Autant l’entreprise a réagi aussitôt à l’annonce de l’embargo contre la Russie et nous a envoyé des messages (par le PDG lui-même) pour aider une fondation ukrainienne. Elle a été beaucoup plus loin que juste respecter l’embargo. Pour la Palestine silence… Silence on tue. »