Une conférence au CHU de Grenoble sur les troubles bipolaires

Par Maryvonne Mathéoud

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Vendredi 21 mars 2025 le CHU Grenoble Alpes organisait une rencontre sur les troubles bipolaires.
Depuis 2015 le 30 mars est la journée mondiale des troubles bipolaires en hommage à la date de naissance de Vincent van Gogh (le 30 mars 1853). Il était lui-même atteint de cette pathologie. « Comprendre, agir et soutenir dans le trouble bipolaire » était le thème de la journée.

Long­temps connue sous le nom de troubles mania­co-dépres­sifs cette mala­die touche 1  % à 2  % de la popu­la­tion. Cette patho­lo­gie reste cepen­dant très mécon­nue. En effet, beau­coup de per­sonnes atteintes n’osent pas en par­ler. Leurs émo­tions sont « déme­su­rées », elles passent alter­na­ti­ve­ment d’un état d’ex­ci­ta­tion eupho­rique anor­male à un état léthar­gique et mélan­co­lique (com­plè­te­ment dépres­sif !). De plus, le délai avant le diag­nos­tic est sou­vent trop long.

Ces pré­ci­sions étaient appor­tées en intro­duc­tion de la jour­née par le pro­fes­seur Polo­san, doc­teur en neu­ros­ciences, chef du ser­vice de psy­chia­trie de l’adulte du CHU.

Son expo­sé s’est pour­sui­vi sur les troubles post-par­tum dans la bipo­la­ri­té. Ces troubles regroupent un ensemble de per­tur­ba­tions de de l’hu­meur qui touche entre 10 et 20 % des femmes après un accou­che­ment. Sou­vent sous-diag­nos­ti­quée, cette patho­lo­gie peut entraî­ner des réper­cus­sions graves si elle n’est pas prise en charge, tant pour la mère que pour l’enfant.

Trois facteurs de risque

Les varia­tions de l’hu­meur sont cou­rantes, chez la plu­part des per­sonnes, mais peuvent atteindre (en absence de trai­te­ment) un niveau exces­sif chez les bipo­laires. Les périodes de crise (vers le haut ou vers le bas) alternent avec des périodes de rémis­sion. Dans de nom­breux cas, ces troubles peuvent être asso­ciés à des pra­tiques addic­tives, et ils sont for­te­ment sur­re­pré­sen­tés par­mi les auteurs de ten­ta­tives de sui­cide. Le corps médi­cal paraît d’ac­cord pour affir­mer que ces per­tur­ba­tions ne sur­viennent que si trois fac­teurs de risque sont réunis : un ter­rain géné­tique pro­pice, une hyper­sen­si­bi­li­té géné­rale, la pré­sence d’é­vé­ne­ments qui agissent comme fac­teur déclen­chant.

Cette jour­née a aus­si été l’oc­ca­sion d’in­for­mer un large public, et faire recu­ler la mécon­nais­sance de la mala­die. Un pair aidant a ain­si posé la ques­tion : « Com­ment évo­quer sa patho­lo­gie bipo­laire avec son entou­rage ? ». Le concept de pair-aidance existe depuis long­temps ; il repose sur l’idée qu’en ayant vécu la même mala­die , on peut mieux aider. Ain­si, la per­sonne qui a réus­si à gérer au mieux sa mala­die peut accom­pa­gner une autre per­sonne qui n’en est pas au même stade.

L’accompagnement des malades

Madame Brun-Vil­lien res­pon­sable de l’U­nion natio­nale de familles et amis de per­sonnes malades et/ou han­di­ca­pées psy­chiques (UNAFAM) a pro­po­sé une pré­sen­ta­tion sur le thème « accom­pa­gne­ment de l’entourage ». L’UNAFAM sou­tient, et informe les familles confron­tées aux troubles psy­chiques d’un des leurs. Elle œuvre tous azi­muts depuis soixante ans pour déstig­ma­ti­ser la mala­die psy­chique.

Les tables rondes pré­vues l’après midi ont été repor­tées suite à un pro­blème tech­nique. Ce qui per­met­tra sans doute l’or­ga­ni­sa­tion de pro­chaines ren­contres sur les thé­ma­tiques concrètes qui devaient être abor­dées.

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