Manifestation pour la Sécurité sociale
Par Maryvonne Mathéoud
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En octobre 1945, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Ambroise Croizat, ministre du Travail crée la Sécurité sociale inspirée du programme du Conseil National de la Résistance. Elle a été mise en place dans un pays pourtant dévasté par la guerre et par l’occupation nazie, mais grâce au très important rapport de forces de l’époque, gagné par la présence des salarié·es dans la Résistance, le projet a été imposé au patronat volontairement discret, dont une grande partie avait collaboré avec les nazis.
La Sécurité sociale est une institution sociale que beaucoup de pays nous envient. Elle reposait sur le généreux principe « chacun paie selon ses moyens, et à droit à la santé selon ses besoins ». Ce droit était pour tous et toutes, y compris ceux et celles qui n’avaient plus de moyens.

Mais la Sécurité sociale est menacée et rognée depuis 30 ans par une hausse du ticket modérateur, une augmentation progressive du forfait hospitalier et de la part de remboursement pour les mutuelles. Cela entraîne une augmentation des cotisations des complémentaires santé dont certaines ne sont des mutuelles que de nom et sont en fait que des assurances privées.
De plus c’est l’État qui fixe le budget de l’année de la Sécu ce qui engendre un manque de moyens pour l’hôpital public, des suppressions de lits, de services, voire d’établissements, des déserts médicaux.
La sécu ne souffre pas d’un trop de dépenses mais d’un manque de recettes. Elles sont réalisables avec un emploi pour tous les seniors entre 57 et 61 ans, du travail pour les jeunes entre 18 et 25 ans, l’égalité des salaires femmes/hommes. D’autres recettes sont possibles par l’abandon des exonérations de cotisations sociales pour le patronat qui représentent 75 milliards d’euros, une fiscalité plus juste permettant de fiancer des investissements publics hors du budget de la sécu, le remboursement des emprunts faits par l’État au budget de la Sécurité sociale pour financer des actions spécifiques mais ne rend pas ce qu’il a emprunté ce qui contribue au déficit de la sécu.

Un discours patronal, relayé par le gouvernement et par une partie des journalistes libéraux sous-entend que les français vivent au-dessus de leurs moyens par un système de protection sociale trop coûteux et qu’ils ne veulent pas faire d’efforts. Ce discours est indécent de la part de milliardaires qui ont comme morale sociale de l’optimisation fiscale pour ne pas payer d’impôts et les délocalisations et de licenciements pour ne pas payer de cotisations sociales.

Dans un contexte de montée de l’extrême droite en France et dans toute l’Europe, il nous faut démystifier les postures mensongères de celle-ci. Jamais l’extrême droite n’a voté pour l’augmentation du budget de la sécu, pour la création de postes de fonctionnaires, pour assurer le bon fonctionnement des services publics, pour abandonner les mesures d’exonération des cotisations sociales favorables au patronat, pour augmenter le salaire des fonctionnaires des services publique donc des salarié·es de l’hôpital public, ni des mesures taxant le grand capital.
L’extrême droite remet en cause le principe de solidarité sociale en voulant exclure les migrant·es des soins, et en acceptant les baisses de rémunération des chômeurs.




