Rencontre de la gauche rassemblée, à Saint-Égrève.
Par Edouard Schoene
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Il revenait à Monique Bassols (PCF) d’introduire la rencontre : « Le NFP est issu de l’union des forces politique de gauche, créé en quelques jours, pour faire barrage aux partis de la majorité présidentielle et au RN suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par Macron », disait-elle. « Le NFP, force politique qui a remporté le plus de sièges aux législatives, a soulevé l’espoir de millions de personnes de voir leur vie enfin changer. Aujourd’hui – un budget national d’une très grande austérité a été imposé à coup de 49,3. Le budget de la sécu a subit le même sort. Les risques climatiques, les besoins de la population sont niés. La montée de l’extrême droite dans le monde et en France – avec un discours raciste et ségrégationniste – nous appelle à la résistance. »

Frédéric Mignoni (PCF) a introduit un des quatre thèmes retenus pour la soirée, les retraites, en rappelant le programme du NFP, page 13. Un débat musclé s’en est suivi, plusieurs intervenants soulignant que les députés du NFP ne doivent rien lâcher sur l’exigence de l’’abandon de la loi Macron sur les retraites, d’autres insistant sur la nécessité de reconstruire la Sécurité sociale sur les bases d’une retraite par répartition, une revalorisation des retraites par l’augmentation des salaires, une gestion démocratique.
Axel (LFI), médecin, est intervenu sur la santé, plus précisément la situation des urgences au CHU de Grenoble. Il a dénoncé l’encombrement des urgences par manque de lits dans l’hôpital, par manque de médecins en ville, précisant que nombre de médecins doivent travailler 14 heures de suite sans pause. Le débat a été fourni pour illustrer la situation très préoccupante de la santé et énoncer les propositions du NFP (page 9 du programme).
Jeanne et Élise, deux militantes d’EELV, ont énoncé avec conviction des exigences très radicales pour sortir les quartiers populaires de la misère, dénoncer la triple ségrégation dont sont victimes ces populations. Elles ont fustigé l’islamophobie, les conditions inacceptables de logements, de vie, notamment puis énoncé les exigences du NFP.
Un débat nourri a ensuite porté sur les difficultés à convaincre, à mobiliser les abstentionnistes, à gagner sur la démagogie populiste de l’extrême droite, soulignant l’enthousiasme de l’électorat de gauche en juin qui s’est félicité de l’accord électoral du NFP. Jean Rabaté (PCF) est intervenu avec une grande solennité pour énoncer l’importance primordiale de se rassembler : « l’heure n’est pas à la soustraction mais à l’addition ».

Jérémie Iordanoff, député, intervient pour dire entendre les inquiétudes exprimées. Il insiste sur l’importance du résultat des élections législatives 2024 qui ont inversé ceux des européennes. Il souligne le fait que la Ve République nous mène jour après jour dans l’impasse avec le président Macron qui aurait dû nommer Lucie Castets Première ministre. Déroulant l’histoire des huit derniers mois il estime que « ce qui nourrit la crise politique depuis des mois, c’est que plusieurs partis politiques du NFP visent les échéances des présidentielles avant tout ». Répondant à des intervenants qui se déclarent avoir voté pour lui et lui reprochant de ne pas avoir voté toutes les motions de censure présentées par LFI, il apporte quelques précisions. « Je n’ai pas voté toutes les motions de censure. J’ai voté la censure qui a fait tomber le gouvernement Barnier. Cela a été difficile d’ailleurs à expliquer lors de plusieurs réunions en milieu rural dans ma circonscription. Je m’engage à voter toute censure qui pourra faire tomber le gouvernement actuel. »
La soirée s’est terminée, après deux heures et demi de débat, par un pot au cours duquel plusieurs personnes ont exprimé, dans des moments d’échanges, leur satisfaction pour cette initiative mise en route par le PCF, qui ouvre des perspectives de rassemblement à gauche.

