Rencontre de la gauche rassemblée, à Saint-Égrève.

Par Edouard Schoene

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Une soixantaine de personnes s'est retrouvée à Saint-Egrève pour débattre de la situation politique, du NFP et de son avenir.
Le Nouveau Front populaire (NFP) invitait à une réunion publique à Saint-Égrève, ce jeudi 13 février, en présence d’une cinquantaine de citoyens et du député de la circonscription, Jérémie Iordanoff (EELV). Les revendications pour un mieux vivre ont été discutées : abroger la réforme des retraites, recruter des professionnels du soin, augmenter le salaire minimum, augmenter les aides pour l’isolation des logements…

Il reve­nait à Monique Bas­sols (PCF) d’introduire la ren­contre : « Le NFP est  issu de l’union des forces  poli­tique de gauche, créé en quelques jours, pour faire bar­rage aux par­tis de la majo­ri­té pré­si­den­tielle  et  au RN suite à la dis­so­lu­tion de l’Assemblée natio­nale par Macron », disait-elle. « Le NFP,  force poli­tique qui a rem­por­té le plus de sièges aux légis­la­tives, a sou­le­vé  l’espoir de mil­lions de per­sonnes de voir leur vie enfin chan­ger. Aujourd’hui – un bud­get natio­nal  d’une très  grande aus­té­ri­té a été impo­sé à coup de 49,3. Le bud­get de la sécu a subit le même sort. Les risques cli­ma­tiques, les besoins de la popu­la­tion sont niés.  La mon­tée de l’extrême droite dans le monde et en France – avec un dis­cours raciste et ségré­ga­tion­niste –  nous  appelle à la résis­tance. »

Monique Bas­sols.

Fré­dé­ric Migno­ni (PCF) a intro­duit un des quatre thèmes rete­nus pour la soi­rée, les retraites, en rap­pe­lant le pro­gramme du NFP, page 13. Un débat mus­clé s’en est sui­vi, plu­sieurs inter­ve­nants sou­li­gnant que les dépu­tés du NFP ne doivent rien lâcher sur l’exigence de l’’abandon de la loi Macron sur les retraites, d’autres insis­tant sur la néces­si­té de recons­truire la Sécu­ri­té sociale sur les bases d’une retraite par répar­ti­tion, une reva­lo­ri­sa­tion des retraites par l’augmentation des salaires, une ges­tion démo­cra­tique.

Axel (LFI),  méde­cin, est inter­ve­nu sur la san­té, plus pré­ci­sé­ment la situa­tion des urgences au CHU de Gre­noble. Il a dénon­cé l’encombrement des urgences par manque de lits dans l’hôpital, par manque de méde­cins en ville, pré­ci­sant que nombre de méde­cins doivent tra­vailler 14 heures de suite sans pause. Le débat a été four­ni pour illus­trer la situa­tion très pré­oc­cu­pante de la san­té et énon­cer les pro­po­si­tions du NFP (page 9 du pro­gramme).

Jeanne et Élise, deux mili­tantes d’EELV, ont énon­cé avec convic­tion des exi­gences très radi­cales pour sor­tir les quar­tiers popu­laires de la misère, dénon­cer la triple ségré­ga­tion dont sont vic­times ces popu­la­tions. Elles ont fus­ti­gé l’islamophobie, les condi­tions inac­cep­tables de loge­ments, de vie, notam­ment puis énon­cé les exi­gences du NFP.

Un débat nour­ri a ensuite por­té sur les dif­fi­cul­tés à convaincre, à mobi­li­ser les abs­ten­tion­nistes, à gagner sur la déma­go­gie popu­liste de l’extrême droite, sou­li­gnant l’enthousiasme de l’électorat de gauche en juin qui s’est féli­ci­té de l’accord élec­to­ral du NFP. Jean Raba­té (PCF) est inter­ve­nu avec une grande solen­ni­té pour énon­cer l’importance pri­mor­diale de se ras­sem­bler : « l’heure n’est pas à la sous­trac­tion mais à l’addition ».

Jeanne et Élise, mili­tantes éco­lo­gistes.

Jéré­mie Ior­da­noff, dépu­té, inter­vient pour dire entendre les inquié­tudes expri­mées. Il insiste sur l’importance du résul­tat des élec­tions légis­la­tives 2024 qui ont inver­sé ceux des euro­péennes. Il sou­ligne le fait que la Ve Répu­blique nous mène jour après jour dans l’impasse avec le pré­sident Macron qui aurait dû nom­mer Lucie Cas­tets Pre­mière ministre. Dérou­lant l’histoire des huit der­niers mois il estime que « ce qui nour­rit la crise poli­tique depuis des mois, c’est que plu­sieurs par­tis poli­tiques du NFP visent les échéances des pré­si­den­tielles avant tout ». Répon­dant à des inter­ve­nants qui se déclarent avoir voté pour lui et lui repro­chant de ne pas avoir voté toutes les motions de cen­sure pré­sen­tées par LFI, il apporte quelques pré­ci­sions. «  Je n’ai pas voté toutes les motions de cen­sure. J’ai voté la cen­sure qui a fait tom­ber le gou­ver­ne­ment Bar­nier. Cela a été dif­fi­cile d’ailleurs à expli­quer lors de plu­sieurs réunions en milieu rural dans ma cir­cons­crip­tion. Je m’engage à voter toute cen­sure qui pour­ra faire tom­ber le gou­ver­ne­ment actuel. »

La soi­rée s’est ter­mi­née, après deux heures et demi de débat, par un pot au cours duquel plu­sieurs per­sonnes ont expri­mé, dans des moments d’échanges, leur satis­fac­tion pour cette ini­tia­tive mise en route par le PCF, qui ouvre des pers­pec­tives de ras­sem­ble­ment à gauche.

Fré­dé­ric Migno­ni, mili­tant com­mu­niste.
Jéré­mie Ior­da­noff, dépu­té de la 5e cir­cons­crip­tion de l’I­sère.

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