Grenoble. Un rassemblement pour protester contre les exécutions en Iran

Par Maryvonne Mathéoud

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Le rassemblement avait été organisé à l'appel de la LDH Iran.
C’est dans un froid hivernal qu’une cinquantaine de personnes se sont rassemblées samedi 18 janvier rue Félix Poulat pour dire non aux exécutions quotidiennes des hommes et des femmes dans les prisons iraniennes. Les supplicié·es sont accusé·es injustement de meurtre, trafic de drogue, détournement de fond, corruption sur terre, inimitié envers le Dieu ou rébellion contre l’État.

Ces condam­na­tions sont pro­non­cées après des aveux for­cés obte­nus par des inter­ro­ga­toires mus­clés, des tor­tures phy­sique et psy­cho­lo­gique, sui­vis de pro­cès sou­vent sans avo­cat choi­si ou avo­cat qui n’ont pas accès au conte­nu du dos­sier fabri­qué pour les accusé·es. Le feu de la guerre a embra­sé tout le Moyen-Orient, un feu qui, depuis des décen­nies, tra­verse les dif­fé­rentes régions de cette terre ancienne, asphyxiant les socié­tés dans le but d’imposer un ordre soi-disant nou­veau, et chaque fois, brû­lant une part de cette belle vita­li­té humaine.

Les poli­tiques néo­li­bé­rales du sys­tème capi­ta­liste mon­dial, visant à ren­for­cer leur domi­na­tion au Moyen-Orient, alliées à l’avidité des pou­voirs tra­di­tion­nels régio­naux, ont contri­bué à rendre cette guerre plus visible et bru­tale que jamais.

L’ex­pres­sion de la soli­da­ri­té.

D’un côté, l’Occident cherche à redes­si­ner les contours du Moyen-Orient, non par la paix, mais par la guerre. Bien que ses stra­té­gies, fon­dées sur l’homogénéisation et la des­truc­tion de l’histoire et de la culture locales, aient échoué, il per­siste néan­moins. De l’autre côté, les régimes conser­va­teurs de la région, en inten­si­fiant le natio­na­lisme et le reli­gieux, attisent les flammes de cette guerre. Ces conflits, avec leurs réper­cus­sions mul­tiples, exa­cerbent les attaques et les agres­sions, mena­çant de faire mon­ter un fas­cisme crois­sant dans la région. 

En Iran le régime des mol­lahs a condam­né Vari­sheh Mora­di et Pakh­shan Azi­zi, pri­son­nières poli­tiques kurdes, à la peine de mort par le tri­bu­nal révo­lu­tion­naire de Téhé­ran. Deux per­sonnes par­mi tant d’autre condam­nées à mort en Iran pour « rébel­lion », deux visages de femmes condam­nées parce que Kurdes, mili­tantes pour les droits de femmes, mili­tantes pour la digni­té, la défense des liber­tés et des droits fon­da­men­taux.

Cin­quante-quatre condamné·es à la peine capi­tale sont actuel­le­ment dans les cou­loirs de la mort. Cette uti­li­sa­tion sys­té­ma­tique et illé­gale de la peine capi­tale par la Répu­blique isla­mique est d’un côté l’aveu de sa fai­blesse et de l’autre un moyen pour ter­ro­ri­ser et réduire au silence sur­tout les femmes qui n’ont jamais renon­cé à se battre pour leurs droits. Depuis le sou­lè­ve­ment héroïque de femme, vie, liber­té et la répres­sion san­glante des mani­fes­tants, des mili­tants des droits de l’Homme et des com­bat­tants de la liber­té se sou­lèvent contre la bar­ba­rie éta­tique.

Trois otages fran­çais sont déte­nus en Iran.

Le régime ira­nien pra­tique les arres­ta­tions arbi­traires, l’emprisonnement, la tor­ture, les condam­na­tions à mort et les exé­cu­tions sans aucune modé­ra­tion. Il applique ces trai­te­ments inhu­mains non seule­ment à ses res­sor­tis­sants délin­quants, cri­mi­nels ou oppo­sants au régime mais aus­si aux res­sor­tis­sants étran­gers et les bi natio­naux qui deviennent des mon­naies d’échange dans les dif­fé­rentes négo­cia­tions et mar­chan­dages. Aujourd’hui Cécile Koh­ler, Jacques Paris et Oli­vier Gren­deau sont les otages du gou­ver­ne­ment ira­nien depuis 2022. Louis Arnaud a été libé­ré après un an et demi d’emprisonnement. Que fait le gou­ver­ne­ment pour faire libé­rer nos com­pa­triotes ?

Selon le CNDHI (comi­té natio­nal des droits de l’Homme d’Iran) 940 per­sonnes ont été exé­cu­tées en 2024. En moyenne deux à trois per­sonnes ont été pen­dues depuis le 1er jan­vier 2025.

Zoh­reh, mili­tante de la LDH Iran.

« L’histoire est le témoin des résul­tats de l’union des peuples dans leurs luttes pour l’émancipation, la liber­té et les droits poli­tiques, éco­no­miques et sociaux. Pour nous la sup­pres­sion de la vie ne résout aucun pro­blème de la socié­té, et n’arrête pas la marche des com­bats pour la démo­cra­tie, les droits et les liber­tés. Soyons la voix des vic­times de cette auto­cra­tie disons non aux exé­cu­tions », déclare Zoh­reh mili­tante de la LDH Iran.

Ras­sem­ble­ment à l’appel et avec le sou­tien de la LDH Iran , la LDH Gre­noble Métro­pole, le Mou­ve­ment de la paix. L’Iran soli­da­ri­té, l’Amnesty, la Cisem, le cercle Laïque, Aiak (asso­cia, le Csra et l’Acat.

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