Voiron. Les moyens d’agir contre l’extrême droite

Par Edouard Schoene

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Près de deux cents personnes ont participé à ces rencontres annuelles.
« Réseau de lutte contre le fascisme » (ex Ras le front Voiron) réunissait les 16e rencontres départementales « luttes-résistance » le 11 janvier à la salle des fêtes de Voiron. En invité vedette, Raphaël Arnault, ancien porte-parole du mouvement lyonnais la Jeune Garde antifasciste et député LFI du Vaucluse.

En début d’après midi se réunis­saient des ate­liers d’éducation popu­laires au cours des­quels des tech­niques de débats et réflexion ont été pré­sen­tés ain­si que des outils mili­tants. Les ate­liers « d’arpentage » ont tra­vaillé deux ouvrages anti­fas­cistes, Extrême droite, la résis­tible ascen­sion et Des élec­teurs ordi­naires. Les 19 orga­ni­sa­tions invi­tées tenaient stands sur les dif­fé­rentes luttes contre le racisme, contre le capi­ta­lisme, pour le droit au loge­ment, la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale, la paix… Anti­gone voyait se pres­ser les par­ti­ci­pants devant son riche stand de livres, tan­dis que les ama­teurs de poé­sie s’attardaient à la Mai­son de la poé­sie, tan­dis que les échanges mili­tants étaient au ren­dez-vous à tous les stands.

Par­mi les nom­breuses orga­ni­sa­tions repré­sen­tées, l’As­so­cia­tion France Pales­tine soli­da­ri­té.

En milieu d’après midi l’invité était ques­tion­né par deux res­pon­sables de ras le Front, Myriam et Joëlle. Raphaël Arnault, 30 ans, fut porte-parole du mou­ve­ment lyon­nais la Jeune Garde anti­fas­ciste. Il a été élu en juin 2024, dépu­té La France insou­mise — Nou­veau Front popu­laire dans la pre­mière cir­cons­crip­tion du Vau­cluse (55% des voix face à un dépu­té sor­tant RN). L’objet de la ren­contre était de trai­ter de l’antifascisme, d’approfondir les dyna­miques sociales et poli­tiques de l’extrême droite en France et ailleurs. Deux cents per­sonnes envi­ron ont écou­té avec atten­tion, le dépu­té répondre avec beau­coup d’énergie et d’éloquence aux dif­fé­rentes ques­tions. Ce ras­sem­ble­ment se tenait à quelques jours d’une vaste mobi­li­sa­tion des médias domi­nants pour évo­quer Le Pen, sou­vent avec com­plai­sance, au len­de­main de son décès.
Raphaël Arnault répon­dait aux pre­mières ques­tions en sou­li­gnant que lorsque se déve­loppe une crise éco­no­mique, sociale et poli­tique, les gens se retournent contre les par­tis au pou­voir. Il a indi­qué très vite (contre­dit par une inter­ve­nante au cours d’un bref débat avec la salle) que les com­mu­nistes se trom­paient lorsqu’ils niaient le carac­tère auto­nome du fas­cisme en liant les mou­ve­ments fas­cistes aux forces du capi­tal. Pour lui, « cette auto­no­mie est basée sur une idéo­lo­gie de « régé­né­ra­tion d’un peuple » ».

Au cours des inter­ven­tions de Raphaël Arnault.

A une ques­tion sur les condi­tions d’accès au pou­voir de l’extrême droite le mili­tant anti­fas­ciste répond : « Ils uti­lisent tous les moyens qu’ils jugent néces­saires. Par le sys­tème élec­to­ral comme Hit­ler, par les diverses actions des orga­ni­sa­tions d’extrême droite. Ils cri­tiquent les ins­ti­tu­tions notam­ment en deman­dant plus de vio­lences. A Lyon, nous avions toutes les forces d’extrême droite qui atta­quaient la gauche à toutes les occa­sions. A Lyon nous avons mené diverses actions où nous avons été entre 100… et 5000. Nous avons réflé­chi et énon­cé des auto­cri­tiques. » L’orateur insiste sur la diver­si­té des orga­ni­sa­tions d’extrême droite en ren­voyant aux dif­fé­rentes car­to­gra­phies pro­duites, celle de la Horde ou celle de Street press. Puis il aborde la ques­tion de l’organisation de l’autodéfense face aux groupes d’extrême droite agres­sifs.

La ques­tion sui­vante porte sur « radi­ca­li­té et uni­té ». Raphaël Arnault : « L’unité est une néces­si­té poli­tique. Il faut se ser­rer les coudes, lut­ter contre l’extrême droite. On a mis en place cela à Lyon avec Jeune Garde. N’attendons pas que cela vienne d’en haut. On doit être radi­cal sur le plan poli­tique. A Avi­gnon, aux der­nières élec­tions légis­la­tives, on a prou­vé que l’on pou­vait tenir un dis­cours radi­cal et gagner. Il ne faut pas céder sur la ligne radi­cale. »

En fin d’après midi les par­ti­ci­pants ont dîné sur place puis la jour­née « luttes et résis­tance » s’est ache­vée par un spec­tacle inti­tu­lé Voix vives et colère sourde de textes et chants pro­po­sés par le « col­lec­tif de l’âtre » dont la com­pa­gnie est situé à La Tour-du-Pin .

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