Grenoble. La Villeneuve fête le retour de sa boulangerie

Par Manuel Pavard

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Les habitants ont pu déguster les galettes confectionnées par le boulanger Éric Vacavant.
Les deux unions de quartier de la Villeneuve ont convié les habitants à fêter la réouverture de la boulangerie de la galerie de l'Arlequin, ce samedi 4 janvier, après trois ans d'absence. Un retour très attendu par la population, qui espère voir d'autres commerces se réinstaller dans un quartier où ceux-ci ont fermé les uns après les autres.

« Un quar­tier de 12 000 habi­tants sans bou­lan­ge­rie pen­dant trois ans ! » En quelques mots, Alain Manac’h, pré­sident de l’as­so­cia­tion Vil­le­neuve debout et figure emblé­ma­tique du quar­tier, résume la situa­tion que vivaient jusque-là les rési­dents de la Vil­le­neuve. Une héré­sie qui a pris fin à l’ap­proche des fêtes, avec un cadeau de Noël avant l’heure : l’ou­ver­ture, le 20 décembre, de La Mie de l’Ar­le­quin, sur la place du mar­ché, au niveau du 110 gale­rie de l’Ar­le­quin.

De nom­breux habi­tants sont venus fêter le retour d’une bou­lan­ge­rie à l’Ar­le­quin, sur la place du mar­ché.

Un évè­ne­ment que les unions de quar­tier Vil­le­neuve 1 et Géants-Bala­dins ont tenu à célé­brer comme il se doit, ce same­di 4 jan­vier. Au menu : musique, prises de parole, dégus­ta­tion de jus de pomme bio et des suc­cu­lentes galettes des rois pré­pa­rées par le bou­lan­ger. Ori­gi­naire de la Vil­le­neuve, où il vit tou­jours aujourd’­hui, Éric Vaca­vant a sau­té sur l’oc­ca­sion lorsque le pro­jet a pris corps, avec le sou­tien finan­cier de la Ville et de la Métro­pole de Gre­noble.

« Sur la place des Géants, il n’y a plus aucun commerce »

Depuis, les habi­tants peuvent ache­ter pain frais et vien­noi­se­ries, six jours sur sept… Enfin. « Trois ans, ça ne paraît pas mais c’est très long », sou­ligne Alain Manac’h. « Pour trou­ver du pain, il fal­lait aller jus­qu’à Vigny ou Mal­herbe, ou alors en super­mar­ché, à Auchan ou à Grand’­Place », explique une habi­tante. « Dans le quar­tier, il y a pas mal de per­sonnes âgées ou de gens qui ont des pro­blèmes de san­té. Pour eux, c’é­tait vrai­ment com­pli­qué ! »

Les per­sonnes pré­sentes ont pu dégus­ter des galettes et des jus de pomme bio.

Si le bou­lan­ger était un peu « atten­du comme le Mes­sie », plai­sante cette der­nière, beau­coup espèrent que sa venue en appel­le­ra d’autres, redon­nant un nou­veau souffle à la Vil­le­neuve. « Avant, il y avait une dizaine de com­merces dans le quar­tier », se sou­vient Alain Manac’h. « Ils ont tenu à peu près jus­qu’en 2001–2002, après ça a plon­gé. » Tous ont ain­si mis la clé sous la porte, les uns après les autres, au cours des der­nières années. « Sur la place des Géants, c’est infer­nal, il n’y a plus aucun com­merce ! Juste un petit bis­trot qui sert du café », déplore le mili­tant asso­cia­tif.

Celui-ci insiste sur la dimen­sion qua­si sociale de ces petits com­merces : « La bou­lan­ge­rie, c’est un lieu de convi­via­li­té. Avant, il y avait une bou­che­rie-épi­ce­rie, de l’autre côté de la place des Géants : c’est un endroit où tout le monde venait. Et quand la bou­che­rie a fer­mé, il y a un an, le phar­ma­cien en face nous disait qu’il avait per­du 20 % de son chiffre d’af­faires. » Une phar­ma­cie qui a d’ailleurs bais­sé le rideau à son tour, en août der­nier.

La Mie de l’Ar­le­quin est ouverte du mar­di au same­di, toute la jour­née, ain­si que le dimanche matin.

De nom­breux habi­tants de la Vil­le­neuve veulent donc croire à un scé­na­rio inverse, avec une bou­lan­ge­rie qui ser­vi­rait de loco­mo­tive, pour faire reve­nir des com­mer­çants. Certes, le contexte reste dif­fi­cile et la coha­bi­ta­tion avec le point de deal tout proche ne s’an­nonce pas for­cé­ment aisée. « C’est un peu com­pli­qué », glisse un résident, qui ne sou­haite pas en dire davan­tage.

Néan­moins, un appel à can­di­da­tures a déjà été lan­cé pour l’ins­tal­la­tion pro­chaine d’une épi­ce­rie. Et Alain Manac’h appelle les col­lec­ti­vi­tés à « s’in­té­res­ser à l’é­co­no­mie sociale et soli­daire », tout en crai­gnant « la logique actuelle des élus et des tech­ni­ciens, qui est de tout ins­tal­ler à l’ex­té­rieur du quar­tier ». Pour­tant, estime-t-il, dans une ville, « on devrait trou­ver tout ce qu’il faut pour bien vivre au pied de chez soi ».

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