Nord-Isère. Mobilisation pour l’industrie devant Valeo et Thermo Fisher
Par Didier Gosselin
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À Saint-Quentin-Fallavier, dans l’entreprise Valeo, un PSE se profile et les salariés luttent désormais pour les meilleures conditions possibles de départ. En ce matin glacial du 12 décembre, les militant·es et élu·es du NFP, dont les député·es de l’Isère, ainsi que Manuel Bompard, député et coordinateur de la France insoumise, et Éric Hours, conseiller régional PCF, sont venus leur apporter soutiens et propositions, dans le cadre de la journée de mobilisation nationale « Urgence industrie » portée par la CGT.
Les communistes des sections de Bourgoin-Jallieu, La Verpillère et Villefontaine étaient présents, de même que Cécile Dhainaut, responsable aux entreprises pour le PCF de l’Isère. L’occasion pour les militant·es d’échanger avec les salarié·es sur la situation de Valeo et, plus généralement, d’aborder la situation politique du pays et les propositions du PCF.
Concernant Valeo, les communistes saluent la lutte qui, dès juillet 2024, a été organisée par l’intersyndicale minoritaire CAT-SUD-CGT pour s’opposer au plan de fermeture programmée et de délocalisation. Les militants PCF ont notamment rappelé leur soutien au made in France, dénonçant la délocalisation de la production du moteur hybride DMG. Mis au point par les ingénieurs de Valeo, celui-ci devait en effet être produit en Isère… Il le sera finalement à Bursa, en Turquie !
Les contre-propositions du PCF
Pour le PCF, il faut gagner un droit à des propositions alternatives portées par les salariés et les populations, appuyés par une mobilisation du pôle public bancaire pour un crédit en faveur de ces contre-propositions. La production du moteur DMG à Saint-Quentin-Fallavier en est une !
Rappelant que la filière automobile, qui a reçu près de 6 milliards d’euros de fonds publics depuis 2020, n’a cessé de réduire ses capacités productives dans notre pays, les communistes proposent également que ces entreprises réduisent leurs marges. Et ce, en lançant la production d’un petit véhicule électrique à 15 000 euros, pour effectuer les trajets du quotidien. C’est possible, et c’est une question de volonté politique et de stratégie industrielle.
Les militants ont souligné que la lutte pour Valeo faisait écho aux nombreuses luttes engagées en Isère et partout en France pour défendre l’emploi et le progrès social. Un combat mené par les salariés, pour leurs droits, pour leurs emplois, pour un développement industriel maîtrisé collectivement, basé sur la réponse aux besoins sociaux et non sur la course aux profits, sur la préservation de la planète et non sur son pillage, sur l’épanouissement des êtres humains et non leur exploitation.
Un rassemblement était également organisé devant les grilles de l’usine Thermo Fisher, à Bourgoin-Jallieu. Ce qui a permis aux communistes berjalliens de témoigner leur soutien et d’échanger avec les salariés du géant du médicament, inquiets face aux vagues de licenciements submergeant les entreprises du Nord-Isère.
Action devant la plateforme chimique de Roussillon
Dans le cadre de la journée de mobilisation initiée par la CGT pour la défense de l’industrie, l’UL CGT Roussillon/Beaurepaire a appelé à un rassemblement devant la plateforme chimique de Roussillon, principale industrie du territoire. De 8 à 13h donc, les abris de toile ont accueilli des salarié-es.
La densité des présents n’était pas à la hauteur de l’inquiétude sur le devenir de la chimie locale, régionale voire nationale. Les maires communistes de Péage-de-Roussillon et Salaise-sur-Sanne sont venus apporter leur soutien.
Dans les jours précédant cette journée d’action, les employeurs de la plateforme, regroupés en Groupement d’intérêt économique, plaidaient pour la sanctuarisation des dispositifs de Crédit impôt recherche, tandis que l’UL CFDT appelait l’Etat à l’aide, via un article de presse.
La CGT, elle, a avancé des revendications par la voix de son représentant régional de la fédération chimie, Adrien Poirieux : un moratoire sur les licenciements, un plan national de maintien et de relocalisation, la conditionnalité des aides publiques, et la création d’un pôle public financier.
Daniel Oriol