Au soir du premier tour des élections législatives, dans les salons de la préfecture de l’Isère.
Ambiance feutrée à la préfecture de l’Isère, ce dimanche 30 juin. Candidats aux législatives, chefs de campagne, personnalités politiques, élus arrivent tout au long de la soirée pour accéder aux informations sur les résultats du scrutin en Isère.
Dans la salle de presse se présentent des candidats, des élus, à la rencontre de journalistes. Marc Oddon, maire de Venon, se félicite du score du nouveau Front populaire dans sa commune, 42,6 %, avec une participation de 82% de votants. Il souligne son attachement aux valeurs portées par le nouveau Front populaire et les efforts de son équipe municipale pour la parole citoyenne, le développement de la vie associative, l’éducation populaire, l’éducation. « Il est important de transmettre à la jeune génération l’histoire du Front populaire de 1936 . Quand on est maire, il faut de l’humilité, faire de la politique sur le terrain, travailler en équipe sur des projets, savoir prendre le temps. A Venon, nous avons accueilli des familles immigrées en leur donnant de la dignité. Il faut tendre la main, construire des ponts. J’encourage l’engagement, y compris politique ». Marc Oddon souligne son travail avec Françoise Gerbier et David Queiros, conseillers départementaux.
Anne-Marie et Etienne, militants de « Place Publique », désirent souligner leur engagement récent dans un mouvement né fin 2018. Ils énoncent les valeurs défendues par leur leader Raphael Glucksmann, « bien loin de la corruption trop présente dans des partis politiques ».
« Place Publique » défend avec conviction l’institution européenne en danger, a dénoncé depuis des mois le danger d’extrême droite. « Le piège de la dissolution de l’assemblée nationale par Macron se referme sur la France. »
Marie-Noëlle Battistel.
Marie-Noëlle Battistel , candidate socialiste pour le nouveau Front populaire dans la 4e circonscription, a totalisé 42,5 % des suffrages exprimés. « Nous sommes largement en tête après une campagne de terrain, certes courte. Elle a été trépidante, avec des militants dynamiques, des quatre formations du NFP, que je remercie. Le deuxième point à souligner, c’est le score inquiétant du RN qui en deux ans est passé de 16% à 32% dans la circonscription. Le sentiment de délaissement des populations, de recul des services publics, d’accès au logement pèse beaucoup en milieu rural de montagne sur ce vote RN. Nous allons redoubler d’efforts pour faire connaître d’ici dimanche prochain le programme du nouveau Front populaire. »
Jérémie Iordannoff.
Jérémie Iordanoff , député sortant de la 5è circonscription, candidat NFP, a gagné 10534 voix et 4,13 points à 36,42% de suffrages exprimés. Il regrette vivement le doublement du score du candidat RN (30,8%) en deux ans. « Le résultat national m’inquiète très fortement. La perspective d’arrivée du RN au pouvoir m’horrifie. Rien n’est joué. Nous avons une semaine pour convaincre qu’il y a une autre voie pour le progrès. On n’a pas droit de laisser faire. Localement je gagne quatre points ; cela va être un duel. Il faut convaincre sur les valeurs, la conception de ce que doivent être les députés. Elu, je poursuivrai la bataille pour une VIe République. Il faut repenser le système parlementaire, la place du citoyen. Je salue le désistement du candidat Ensemble. Face à un danger très fort pour le 7 juillet mobilisation, mobilisation, mobilisation. » Jean-Charles Colas-Roy, candidat macroniste, ne se présentera pas au second tour, ce que son score de 20,53 % des exprimés lui permettait. Pas de triangulaire, donc.
Jérémie Giono.
Pour Jérémie Giono, secrétaire départemental du PCF, « ce résultat était malheureusement prévisible ». Et il commente : « L’alliance Bardella-Ciotti, extrême droite antisociale, libérale et raciste a surfé sur la confusion. Il faut donner du coffre au nouveau Front populaire. Il y a des forces vives considérables qui se sont levées. Dimanche prochain, en observant les scores, l’Isère peut envoyer une majorité de députés de gauche à l’Assemblée nationale. Il faut un sursaut démocratique. Les quatre circonscriptions de gauche peuvent être conservées à gauche (2,3, 4 et 5). Nous pouvons ravir la 1ère à Olivier Véran et la 9è doit basculer à gauche. Dans la 8è (Vienne), la 7e (Bièvre vallée du Rhône) et la 10è (Bourgoin La Tour du Pin) nous devons empêcher le RN de ravir ces circonscriptions. »
Elisa Martin.
Elisa Martin, candidate NFP dans la 3è circonscription (42 ,8 % des voix) joue la carte du face à face : « Le pays va être confronté à un choix. Ou c’est eux, ou c’est nous. Eux, c’est le RN, ce rapport raciste et xénophobe à l’autre. Ou c’est nous, le nouveau Front populaire, le partage des richesses, la gauche rassemblée, une nouvelle république. Toute la suite ne dépend que de nous. »
Yannick Neuder.
Yannick Neuder, (Les Républicains) député sortant de la 7è circonscription, a obtenu 27,56 % des suffrages, il arrive en deuxième position derrière le candidat du RN (42,10 % contre 23,63% en 2022). « Au niveau national je sui vraiment très triste de ce qui arrive à la France. Macron en faisant la dissolution brutale a pris une décision hâtive, impulsive, en pleine vague RN. Le RN peut ravir la circonscription. J’appelle à un large rassemblement dans ma circonscription et en Isère contre le RN ». Quant à son positionnement, il souligne : « Je suis président de LR 38. J’avais déclaré dès l’annonce d’Eric Ciotti que je le combattrai. Je suis un homme de droite républicain gaulliste. Je ne suis pas de ceux qui se vendent au RN en deux heures. »
Sur le même sujet
Retrouvez les dernières parutions de notre rubrique « Politique »
Première circonscription de l’Isère : Lucie Castets sera-t-elle la candidate du NFP, après la démission d’Hugo Prevost ?
Lucie Castets est candidate à la candidature pour la législative partielle en Isère. © Tomkiou, CC0, via Wikimedia Commons Depuis la démission...
Accusé de violences sexistes et sexuelles, le député de l’Isère Hugo Prevost démissionne, nouvelle élection en vue
Hugo Prevost à Gières, le 3 juillet 2024, dans l'entre-deux-tours des législatives. Vingt-quatre heures après son exclusion du groupe parlementaire...
Hugo Prevost, député de l’Isère, exclu du groupe LFI-NFP après des accusations de violences sexistes et sexuelles
Hugo Prévost pendant la campagne des législatives, à Gières, le 3 juillet, à quatre jours de sa victoire au second tour face à Olivier Véran.Le...
Alimentation. Les démonstrations concrètes du PCF
Jérémie Giono, secrétaire départemental du PCF, et Claire Tranchant, responsable de l'organisation des points de vente. Cette année, les conditions...
Le PCF Isère rend hommage à Claude Bertrand, ancien élu communiste « visionnaire », décédé à 84 ans
Claude Bertrand, ancien élu communiste de premier plan, s'est éteint fin août. Claude Bertrand, ancien élu communiste à Saint-Martin-d'Hères,...
Grenoble. Près de 4 000 manifestants contre le « coup de force » d’Emmanuel Macron et la nomination de Michel Barnier à Matignon
Les étudiants ont pris la tête du cortège. Près de 4 000 personnes ont manifesté ce samedi 7 septembre dans les rues de Grenoble, pour protester...
Retrouvez nos articles de la rubrique politique dans ces dossiers
« Élargir la dynamique du Nouveau Front populaire, notamment avec le mouvement social »
Comment travailler à ouvrir la perspective politique de transformation sociale dont le pays a besoin, dans le contexte de la montée de l’extrême droite ? C’est tout l’enjeu de la pérennité et de l’élargissement du Nouveau Front populaire. Jérémie Giono, secrétaire départemental du parti communiste, nous donne son sentiment sur un moment politique particulier.
Élections européennes. L’enjeu industriel
Marc Dorel, ingénieur à Moirans, est candidat sur la liste conduite présentée par le PCF aux élections européennes. Outre les enjeux démocratiques d’un fonctionnement de l’Union européenne aujourd’hui confisqué aux peuples, il met en cause des stratégies industrielles soumises aux marchés financiers et contraires aux intérêts de la France et du monde.
Fête du TA. « Nous espérons bien nous poser là pour un nouveau cycle »
Une nouvelle équipe et des ambitions intactes. La fête du Travailleur alpin prend ses quartiers à Saint-Egrève, parc Marius Camet, devant l’hôtel de ville. Une édition 2024 qui retrouve l’herbe verte et les grands arbres avec une perspective, le centième anniversaire de sa création, en 1929. Entretien avec Adrien Guerre, son nouveau directeur.