Bernin. Chez Soitec, le minimum, des salaires au niveau de l’inflation
Par Travailleur Alpin
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Les prises de parole au portail de l’usine.
Quatre syndicats avaient invité les salariés à se retrouver au portail de l’entreprise. Un coup de semonce pour indiquer à la direction que le minimum, c’est une augmentation des salaires qui corresponde à l’évolution des prix ; Maintien du pouvoir d’achat, en somme.
Il fait chaud ce jeudi 27 juin, surtout vers midi devant le portail de SOITEC à Bernin dans le cadre d’une intersyndicale avec trois des quatre syndicats de SOITEC (CGT, FO-SOITEC, CFDT). La CGT et la CFE-CGC qui sont les syndicats représentatifs, avaient quitté la table des négociations. « La direction nous a fait une proposition ridiculement basse, 2,5 % d’augmentation individuelle au mérite pour les salaires, à peine plus que l’inflation. Elle est revenue avec une propositions de 3 %, ça a permis à la CFE-CGC de reprendre les négociations. Pour l’instant on est bloqué car ils ne garantissent que 1,2 % à tous les salariés. Nous on veut que l’inflation soit garantie (2,2%) à l’ensemble de salariés », nous explique Kamel Mouhad, salarié de SOITEC et secrétaire de l’UL CGT Grésivaudan. Il plante le décor : « On a 60 % de représentativité alors ils peuvent négocier avec qui ils veulent, le boulanger, le pâtissier, à la fin des fins s’il n’y a pas la signature de la CGT il n’y a pas d’accord ». Pierre Pernot FO représentant du personnel, secrétaire du syndicat, et Mairie-Béatrice Cusano membre du CSE SOITEC secrétaire adjointe FO mettent en avant leurs actions de terrain à l’écoute des salariés : « On fait passer une consultation écrite, anonyme, qui permet aux salariés de s’exprimer ». Pierre Pernot, après 30 ans de boite et 20 ans représentant du personnel s’émeut : « Aujourd’hui on a un point de blocage, on a une direction générale qui pour la première fois fait des propositions misérables ». Inacceptable aussi pour Christophe Figuet (CFDT) : « Les négociations sont compliquées, la direction demande beaucoup aux salariés en terme de flexibilité et elle arrive avec des propositions qui sont déconnectées des efforts demandés. Nous voulons des augmentations significatives par rapport à l’inflation et permettre de récompenser les efforts des salariés. On a constitué une intersyndicale pour appuyer nos revendications qui sont très éloignées des premières (et même deuxièmes) propositions de la direction. » Hela Sahli (CGT) alerte sur les conditions de travail : « Moi qui suis à la VTRS (commission vie au travail et rapports sociaux) , entendre quelqu’un dire « je suis au bord du suicide » c’est inadmissible. La personne qui vient travailler à SOITEC doit rentrer chez elle comme elle est arrivée. » Elle interpelle la direction : « Vous savez ce qu’il se passe, prenez vos responsabilités ». Fabrice Lallement (délégué CGT, secrétaire du CSE) au micro de la tribune pointe du doigt le deux poids deux mesures entre les salariés et les membres du comité exécutif (COMEX) : « On ne peut pas serrer la vis pour les salariés et ouvrir les tuyaux pour les membres du COMEX » Il appelle à l’unité des travailleurs : « Ne jouons surtout pas à la division entre les bureaux et la prod », il poursuit : « On ne va pas lâcher sur les augmentations et les conditions de travail ». Concernant les conditions de retour à la table des négociations il conclut : « La CGT va consulter les salariés, ce ne sont pas les élus qui vont décider dans leur coin ».Jean Dassier