Place de Verdun, devant la préfecture de l’Isère, à Grenoble.

Le syndicat CGT des travailleurs sans papiers a organisé un rassemblement devant la préfecture de l’Isère le 28 mai. Il dénonce le verrouillage de la préfecture qui refuse les régularisations et les renouvellement de titres de séjour. Un système mis en place pour remettre en cause l’accès aux droits des travailleurs.

« C’est comme si la préfecture était fermée. » Steve Fluxman, l’un des animateurs du syndicat CGT des travailleurs sans papiers s’inquiète de l’évolution de la situation. « Depuis la création de notre syndicat en 2009, explique-t-il, nous avons avons toujours eu des contacts réguliers avec les services de l’État pour faire aboutir des dossiers de régularisation qui entrent des les critères des lois en vigueur ; depuis quelques mois, il n’est plus possible d’obtenir le moindre rendez-vous ».

Un blocage qui a conduit le syndicat à l’organisation d’un rassemblement, ce lundi 28 mai devant la préfecture de l’Isère place de Verdun. Plusieurs centaines de personnes y ont participé pour manifester leur solidarité.

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Steve Fluxman.

En prenant la parole devant les manifestants, Ayache Benhanis, secrétaire du du syndicat, décrivait les drames qu’entraînent les dispositions aujourd’hui en vigueur. « Un travailleur d’origine étrangère, qui vit en France depuis des années voire des décennies, peut se voir refuser le renouvellement de sa carte de séjour : une autorisation de travail, demandée par l’employeur au ministère de l’Intérieur sur une plateforme numérique est maintenant systématiquement exigée, et cela pour un salarié qu’il emploie depuis des années. Il suffit que le patron ne veuille pas faire cette demande ou n’en ait pas le temps pour que le titre de séjour ne soit pas renouvelé. » Ce qui entraîne la perte de l’emploi, la perte des droits sociaux voire l’expulsion, alors même que l’attestation de travail a été fournie lors de la demande initiale de titre de séjour.

Ayache Benhanis.

« C’est comme si l’on voulait mettre les salariés dans la clandestinité, commente Steve Fluxman, et l’on comprend bien pourquoi : un travailleur clandestin est sans défense vis-à-vis du patron qui l’emploie et certains en profitent ».

Plusieurs salariés se sont d’ailleurs succédés au micro du syndicat pour témoigner de leur situation.

« Nous ne laisserons pas nos camarades seuls face à ces injustices, souligne Ayache Benhanis, nous poursuivrons nos actions pour faire entendre la justice. »

Grenoble Veynes SNCF

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