A Crolles, devant l’usine Teisseire, ce 12 janvier.

La CGT appelait le vendredi 12 janvier à une grève reconductible. Le syndicat dénonce la politique mise en place depuis le rachat du groupe Fruité entreprises dont fait partie le site de Teisseire à Crolles.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase. « Un collègue a été convoqué à un entretien disciplinaire à charge. C’est une situation qu’on a connue en 2020-2021, on avait une direction qui avait distribué les convocations à entretiens disciplinaires, puis les sanctions, pour calmer tout le monde, asseoir leur autorité, et faire ce qu’ils ont fait au siège depuis le plan social de 2019 : éliminer les anciens pour les remplacer avec du personnel qui coûte moins cher. Aujourd’hui on en est là », nous explique Florent Duc, secrétaire du CSE, élu CGT. « Ils veulent mater la rébellion, on a un management ‘’coût de bâton’’ comme dirait le directeur de l’usine. Calmer les gens, faire des dossiers, évacuer le personnel qu’ils trouvent trop virulent. »

Il développe sur les dangers qui pèsent sur l’entreprise multicentenaire et dénonce : « La direction usine et la direction générale sont là pour détruire la boîte. Quand ils sont arrivés, nous faisions des résultats à 20 millions d’euros de bénéfices, cette année on est à -3,6 millions. Ils créent le déficit de la boîte en évacuant de la production. On nous a enlevé un quart de la production pour la faire sous-traiter à la SLAUR au Havre. Les chiffres ne sont pas bons et quand on leur demande qu’elle est leur stratégie, il n’y en a aucune. Quand on leur demande s’il y a possibilité de rapatrier la production qui a été sous-traitée il y a deux ans, la réponse est non, c’est hors de question. Quand on leur demande si c’est viable à court ou moyen terme avec les objectifs que nous avons pour l’année prochaine, on nous dit que non. »

La perspective d’une mise en vente ?

Teisseire appartient à l’anglais Britvic, qui n’est pas un groupe industriel mais financier (des actionnaires qui sont principalement des assurances, banques, fonds de retraite).

« Quand ils ont racheté Teisseire, ils ont racheté Fruité entreprises (Teisseire et trois usines de production de jus), ils ont vendu les trois usines de jus à Refresco qui a fait le sale boulot les années suivante : deux usines sur trois ont fermé. Nous, ce qu’on craint, au vu des résultats et des marchés qu’on laisse partir, c’est que le projet soit de nous vendre à Refresco pour en faire une usine d’embouteillage et que Refresco ou un autre repreneur ferme le site dans la foulée. Quand nous produisons tous les volumes de nos commandes, on est plus que rentable », conclue-t-il.

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