MC2 — Grenoble – Chantons sous la pluie. Jubilatoire !

Par Régine Hausermann

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La romance de Don Lockwood et Kathy Selden. © Gael-Bros

Jeudi 14 décembre 2023 – De retour dans la grande salle Georges Lavaudant pour l’évasion vers Broadway, grâce au Collectif Ars Lyrica et au chef d’orchestre Patrick Leterme. Ensemble, ils ont relevé le défi de monter sur scène la cultissime comédie musicale sortie sur les écrans en 1952 et signée de Gene Kelly et Stanley Donen, en respectant la chorégraphie originale. Au terme des 2h40 de spectacle, la salle est debout. Le jeune public est conquis.

La révo­lu­tion du ciné­ma par­lant et la révo­lu­tion des sen­ti­ments

Dans les années 20 à Hol­ly­wood, le ciné­ma muet est à son apo­gée. Don Lock­wood et Lina Lamont sont au som­met de leur art dans des films de cape et d’épée appré­ciés du public qui suit avec délec­ta­tion les pré­ten­dues amours du couple à la ville. Si Lina se croit une diva ado­rée de Don, ce der­nier sup­porte mal les caprices de sa par­te­naire et sa voix de cré­celle. Un soir d’avant-première, il s’échappe, saute dans la déca­po­table d’une belle jeune femme…dont il tombe amou­reux, Kathy Sel­den, une comé­dienne de théâtre, exi­geante. Autre élé­ment per­tur­ba­teur : Le Chan­teur de jazz. En cette année 1927, un film par­lant bou­le­verse l’économie du sep­tième art et rebat les cartes en matière de vedet­ta­riat.

Le pro­duc­teur du couple star est contraint de pas­ser au par­lant mais Lina Lamont est dis­qua­li­fiée d’office à cause de sa voix quand Don Lock­wood réus­sit la conver­sion. Que faire ? Vous devi­nez. Kathy Sel­den, la jeune femme à la déca­po­table est une mer­veilleuse comé­dienne et chan­teuse. Un nou­veau couple de stars se forme, non sans péri­pé­ties comiques.

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Don chante et danse son bon­heur sous la pluie.
©Pierre Bolle

Un superbe tra­vail artis­tique des concep­teurs belges du spec­tacle

Ars Lyri­ca est une asso­cia­tion ayant pour but de pro­mou­voir les jeunes talents belges qui a créé sa pre­mière comé­die musi­cale — West Side Sto­ry — en 2006. Depuis, le suc­cès est au ren­dez-vous avec Un vio­lon sur le toit, La Mélo­die du bon­heur, Les Para­pluies de Cher­bourg, The Wall… Pour Chan­tons sous la pluie, le col­lec­tif a tra­vaillé avec Patrick Leterme direc­teur musi­cal du Can­dide Orches­tra, éga­le­ment met­teur en scène et codi­rec­teur artis­tique.

Le dis­po­si­tif scé­nique per­met de jouer sur plu­sieurs niveaux, l’orchestre com­po­sé de vingt musicien·nes est ins­tal­lé à l’arrière-plan en hau­teur, plus ou moins caché par le décor, selon les scènes qui se jouent au pre­mier ou au deuxième plan. Le décor est splen­dide, signé Moha­med Yama­ni. Dominent le noir et le doré, dans un style art déco, qui convient aux années 20. Patrick Leterme dirige l’orchestre depuis son pia­no, tan­tôt assis, tan­tôt debout, selon l’intensité de la scène.

On mesure la qua­li­té et l’intensité du tra­vail de toute l’équipe devant un spec­tacle d’une telle com­plexi­té, qui se passe sur écran et sur scène, et dont le suc­cès dépend beau­coup du rythme et des enchaî­ne­ments. Se suc­cèdent les par­ties par­lées, chan­tées, dan­sées, fil­mées. Les effets comiques, poé­tiques, roman­tiques. On se laisse trans­por­ter par la magie de l’œuvre. On attend la fameuse scène de cla­quettes sous la pluie. Certain·es la découvrent, et ne sont pas prêt·es de l’oublier ! Un beau cadeau de Noël, qu’on vou­drait pou­voir par­ta­ger avec celles et ceux qui souffrent. 

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Les fameux cirés jaunes.
©Pierre Bolle

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