Grenoble. Nicolas Beron Perez renonce à ses délégations au logement

Par Luc Renaud

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Nicolas Beron Perez.

Nicolas Beron Perez (PCF) a rendu les délégations au logement dont il avait la charge en tant que vice-président de Grenoble Alpes métropole.

L’é­lu a fait part de sa déci­sion au pré­fet de l’I­sère le 20 novembre. Il devrait être rem­pla­cé dans ses fonc­tions par Jérôme Rubes, adjoint aux finances de Saint-Mar­tin-d’Hères. Ce rema­nie­ment de l’exé­cu­tif métro­po­li­tain devrait inter­ve­nir lors de la réunion du conseil métro­po­li­tain du ven­dre­di 24 novembre.

Démission

C’est sous ce titre que Nico­las Beron Per­ez a com­mu­ni­qué la décla­ra­tion que nous nous sommes pro­cu­rée et que l’on lira ci-après.

Après avoir cam­pé avec d’autres élus devant la pré­fec­ture tous les lun­dis soir pen­dant 1 mois et demi, pour aler­ter l’état natio­nal sur la crise du loge­ment et de l’hébergement.

Alors que des dépu­tés trans­forment leurs per­ma­nences en centre d’hébergement, que d’autres dorment dans les Écoles trans­for­mées en refuges de soli­da­ri­tés.

Alors que les maires des grandes villes et des métro­poles alertent le gou­ver­ne­ment sur l’explosion du san­sa­brisme.

Alors que toutes les asso­cia­tions de soli­da­ri­té tirent la son­nette d’alarme devant opé­rer un tri par­mi les plus vul­né­rables.

Alors que les tra­vailleurs sociaux sont de plus en plus dému­nis et pré­ca­ri­sés dans leur tra­vail face aux per­sonnes accom­pa­gnées.

Alors que l’inflation, la hausse des prix de l’énergie plonge des ménages dans la pau­vre­té

Alors que les bailleurs sociaux sont asphyxiés et que la crise du loge­ment s’étend au sec­teur du btp.

Alors que ce sont plus de 3000 enfants qui souffrent du froid avec leurs parents et que le nombre d’expulsions loca­tives aug­mentent et que le nombre de per­sonnes sans abris explose.

Lun­di 20 novembre, Jour­née inter­na­tio­nale des droits de l’enfant, j’ai fait le choix de rendre mes délé­ga­tions à l’habitat à la métro­pole en sou­met­tant ma démis­sion au pré­fet, pour dénon­cer l’inaction du gou­ver­ne­ment en matière de soli­da­ri­té natio­nale et pour le non res­pect du droit de l’enfant.

Ma démis­sion s’inscrit ain­si dans l’objectif d’éviter que des prises de posi­tions poli­tiques « per­son­nelles » ne mettent en dif­fi­cul­té l’une des 49 com­munes, n’engage la métro­pole sur cer­tains registres, ou qu’elles ne portent atteinte au par­te­na­riat néces­saire à la poli­tique de l’Habitat sur la métro­pole.

Si il est indis­pen­sable d’agir au sein des ins­ti­tu­tions pour réorien­ter les poli­tiques publiques il est pri­mor­dial aus­si de pou­voir mettre en lumière publi­que­ment la déli­ques­cence de l’état de droit sans que cela porte pré­ju­dice à l’institution.

Car je refuse de me taire en tant qu’élu face aux dys­fonc­tion­ne­ments chro­niques du droit com­mun. Je refuse d’être dépo­si­taire d’une pénu­rie d’hébergements et d’une crise du loge­ment orga­ni­sée à l’échelle natio­nale, et encore moins com­plice d’une Répu­blique à la dérive.

Je sou­haite expri­mer ma soli­da­ri­té envers ces femmes, hommes et ces enfants qui sont éprou­vés dans leurs chaires et leur cœur face à l’indifférence.

Je sou­haite remer­cier les élus, béné­voles, mili­tants ‚tra­vailleurs sociaux, citoyens qui œuvrent inlas­sa­ble­ment à leur côté pour défendre ce droit, le droit au loge­ment comme le droit à un loge­ment « décent et indé­pen­dant » pour toutes et tous. Nous conti­nue­rons ce com­bat !

« Là où existe une classe d’hommes sans sub­sis­tance, là existe une vio­la­tion des droits de l’humanité : l’équilibre social est rom­pu. »
La Roche­fou­cauld-Lian­court , pré­sident du comi­té de men­di­ci­té – 1790

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