© Sammi Landweer

Mardi 17 janvier 2023 – D’emblée, on est saisi par la jeunesse et l’énergie de cette équipe de jeunes gens et jeunes filles engagé·es dans un spectacle dont l’originalité nous ravit. Extraits de vidéo, play-back, monologues, chants, scènes à plusieurs sur… le bonheur. Etes-vous heureux ? Qu’est-ce qui vous rend heureux ? Et autres questions, posées à des gens, dans la rue, en auto-stop. Les tableaux s’enchaînent, drôles ou non, mais toujours émouvants. Les gens se racontent et la troupe les raconte. On ne peut qu’applaudir à l’inventivité du spectacle, à son foisonnement et à son authenticité.

Lorsqu’une lumière douce éclaire le plateau, six ou sept silhouettes agenouillées déroulent un immense tapis chamarré qui recouvre la quasi-totalité du plateau de la grande salle de la MC2. Leurs gestes sont précautionneux et lents. Aucune musique. Le silence, comme pour accompagner un rituel sacré. Le travail achevé, l’immense tapis aux allures de patchwork étincelle dans la lumière intense qui a suivi la sortie des danseur·ses.

L’un puis l’autre, jusqu’à onze artistes aux morphologies contrastées entrent nu.es, s’asseyent ou s’allongent sur le tapis tandis qu’une musique répétitive – d’abord lente – accompagne leurs progressions. La chorégraphie donne d’abord à voir l’évolution de chaque protagoniste. Surprise lorsque le premier – était-ce la première – se glisse sous le tapis, en enroulant un fragment sur son corps. On comprend alors que cette immense toile horizontale est en fait composée de centaines de tissus – achetés dans les marchés populaires – qui deviennent sous les doigts créatifs des danseur·ses, turbans, robes, pantalons, capes … pour reparaître sous d’autres formes, sculptant les corps. 

© Sammi Landweer

Progressivement, le rythme des percussions s’intensifie. Les corps drapés offrent une série d’instantanés : tantôt aux formes animales ou végétales, tantôt humaines ou mythiques. Sirène, femme enceinte, esclaves à genoux tirant leur maître … Quelquefois la performance crée des effets comiques en dissimulant des artifices derrière des tissus tenus verticalement : appraissent alors des géant·es et créatures fantastiques.

© Sammi Landweer

Le volume et le rythme montent encore, emportant les interprètes dans une série de défis qui les conduisent à se rapprocher les un·es des autres. De nombreux spectateurs et spectatrices se laissent aller à accompagner le rythme, la jambe prise dans la transe collective. Cette exaltation vitale nous transporte, éclaire nos visages et nous rend heureux.

Merci et bravissimo !

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