Echirolles. L’AFPS dénonce la complicité de Carrefour avec la colonisation israélienne

Par Maryvonne Mathéoud

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Le samedi 7 juin, devant l’hypermarché Carrefour d’Echirolles, dans la banlieue grenobloise.

Le groupe Carrefour a conclu des accords de partenariat avec des sociétés israéliennes parties prenantes de la colonisation illégale des territoires occupés en Palestine.

Une tren­taine de militant·es de l’Association France Pales­tine soli­da­ri­té (AFPS) dis­tri­buaient des tracts et fai­saient signer des péti­tions ce same­di 7 octobre devant Car­re­four Échi­rolles. Le but de cette mobi­li­sa­tion était de sen­si­bi­li­ser les clients de l’enseigne sur ses liens avec la colo­ni­sa­tion illé­gale israé­lienne en Pales­tine. En novembre 2022 les orga­ni­sa­tions AFPS, AL-HAQ, la CGT, la CGT com­merce dis­tri­bu­tion ser­vices, la Ligue des droits de l’homme, la pla­te­forme des ONG fran­çaises pour la Pales­tine ras­sem­blant 42 asso­cia­tions et Soli­daires publiaient un rap­port sur les « liai­sons dan­ge­reuses du groupe Car­re­four avec la colo­ni­sa­tion israé­lienne ».

Le 6 mars 2022, la direc­tion du groupe Car­re­four annon­çait en effet la conclu­sion d’un par­te­na­riat stra­té­gique avec deux socié­tés israé­liennes, Elec­tra Consu­mer Pro­ducts et Yenot Bitan, pour déve­lop­per son acti­vi­té en Israël. Or ces deux socié­tés sont direc­te­ment impli­quées, par leur acti­vi­té et indi­rec­te­ment par leur appar­te­nance au groupe Elco, dans les acti­vi­tés de colo­ni­sa­tion menées par Israël dans le ter­ri­toire pales­ti­nien occu­pé.

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Signa­ture de la péti­tion de l’AFPS.

Une cam­pagne très active des militant·es a per­mis un pre­mier recul sur la pré­sence de Car­re­four dans des colo­nies israé­liennes. Laurent Val­lée, secré­taire géné­ral du groupe Car­re­four, a répon­du lors de l’assemblée géné­rale des action­naires du groupe, à une ques­tion posée par un action­naire : « Aucun maga­sin Car­re­four ne sera pré­sent dans les ter­ri­toires occu­pés… ».

Cette décla­ra­tion a pro­vo­qué de très vives réac­tions en Israël et Car­re­four s’empêtre dans ses contra­dic­tions : la réa­li­té de son implan­ta­tion dans les colo­nies contre­dit les dis­cours de ses diri­geants.

Dans le cou­rant de la mati­née les res­pon­sables du maga­sin sont venu·es à la ren­contre des mili­tants.

Anne Tuaillon, vice-pré­si­dente de l’AFPS, leur a indi­qué les moti­va­tions de cette ini­tia­tive : « Nous vou­lons atti­rer l’attention des clients sur l’implication directe de Car­re­four dans la colo­ni­sa­tion avec un tel accord. Cet accord est contraire aux obli­ga­tions des entre­prises en matière de droits humains et de res­pect du droit inter­na­tio­nal huma­ni­taire qui découlent des Conven­tions de Genève de 1949, et qui sont pré­ci­sées par les prin­cipes direc­teurs de l’ONU et par les prin­cipes direc­teurs de l’OCDE. De plus, cet accord est en contra­dic­tion avec la phi­lo­so­phie affi­chée par Car­re­four en matière d’éthique et de droits humains ». Après ces expli­ca­tions, les res­pon­sables du maga­sin se sont reti­rés.

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Les mili­tants à la ren­contre des clients de Car­re­four.

La pré­sence des militant·es inter­pelle les pas­sants, cer­tains prennent ou refusent sim­ple­ment le tract, d’autres signent la carte péti­tion, quelques per­sonnes s’arrêtent pour échan­ger. Les militant·es se ren­dus rue Félix Pou­lat dans l’après midi.

Le niveau de com­pli­ci­té de Car­re­four avec la colo­ni­sa­tion s’est encore accru. Yenot Bitan, le par­te­naire de Car­re­four, détient des maga­sins dans huit colo­nies et les pro­duits de la marque Car­re­four sont déjà pré­sents dans tous les maga­sins Car­re­four et Yenot Bitan, y com­pris ceux implan­tés dans les colo­nies. Car­re­four a récem­ment noué de nou­veaux par­te­na­riats avec des socié­tés israé­liennes œuvrant direc­te­ment au déve­lop­pe­ment de la colo­ni­sa­tion comme la banque Hapoa­lim.

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La com­pli­ci­té directe et indi­recte avec la colo­ni­sa­tion – crime de guerre au regard du droit inter­na­tio­nal – appa­raît aujourd’hui évi­dente et assu­mée par Car­re­four. Elle est d’autant plus insup­por­table qu’elle se ren­force au moment où les crimes qui sont liés à la colo­ni­sa­tion s’affichent ouver­te­ment dans toute leur hor­reur.

Les orga­ni­sa­tions signa­taires du rap­port renou­vellent leur exi­gence que le groupe Car­re­four se conforme aux prin­cipes inter­na­tio­naux en ces­sant toute acti­vi­té en lien avec la colo­ni­sa­tion israé­lienne, ce qui implique qu’il mette fin à ses par­te­na­riats avec la socié­té Elec­tra Consum  Pro­ducts, sa filiale Yenot Bitan et la start-up Juga­nu.

« Nous appe­lons à une grande mobi­li­sa­tion pour atteindre cet objec­tif au plus vite », lance Anne Tuaillon.

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