Un projet d’extension de l’usine crolloise de puces électroniques désormais chiffré à 7,5 milliards d’euros.
L’État met la main à la poche pour 2,9 milliards d’euros. Il finance ainsi le projet d’extension de l’usine ST Micro de Crolles. Un développement conçu comme un partenariat avec l’entreprise américaine GlobalFondries. Mais au fait, que fait donc GlobalFondries ?
La signature a eu lieu le 5 juin. Bruno Lemaire, ministre de l’Économie, libellait un chèque de 2,9 milliards d’euros à ST Microelectronics et GlobalFoundries, une multinationale américaine de la fabrication de puces électroniques.
Ce chèque venait concrétiser les annonces faites par le président de la République, le 12 juillet 2022 : une extension de l’usine ST Micro de Crolles avec à la clé la création de mille emplois pour un investissement de 5,7 milliards d’euros. Développement depuis longtemps réclamé par la CGT et qui constituait une reconnaissance du bien fondé de ses analyses et revendications exprimées depuis de longues années.
Transparence
C’est là que le syndicat CGT de ST Micro commence à s’interroger. « Pourquoi le coût global du partenariat ST/GF, pour l’extension de l’usine de ST Crolles, est-il passé de 5,7 Md€ à 7,5Md€ en moins d’un an ? », demande le syndicat qui souhaiterait davantage de transparence quant aux contours du projet. Ni Bercy ni STMicroelectronics, interrogés par l’AFP, n’ont souhaité expliquer cette différence.
Une transparence d’autant plus nécessaire, pour les salariés, que ces chiffres sont mis sur la table dans un contexte où la contribution au projet de la multinationale américaine ne saute pas aux yeux de ceux qui travaillent sur le site crollois. « Depuis l’annonce en juillet 2022, GF est aux abonnés absents. Les travaux d’extension se sont poursuivis, mais à la seule charge de ST. Il en est de même pour l’achat des équipements des bâtiments 4 et 5. De plus, il semblerait qu’une fois la construction du Gateway 6 terminée, le bâtiment resterait vide et les travaux d’extension seraient suspendus jusqu’à nouvel ordre. GF est-il donc un partenaire fiable, qui ne compte pas que sur de l’argent public pour investir ? », questionne le syndicat.
GF, un partenaire fiable ou un chasseur de primes ?
Ces interrogations légitiment, aux yeux de la CGT de ST Micro, une exigence de contrôle de l’utilisation des fonds publics. D’autant que le syndicat rappelle que le contrat de 150 intérimaires n’est pas renouvelé ou encore le que le niveau des salaires n’est pas à la hauteur des performances de l’entreprise et relève des choix environnementaux insuffisants, notamment en matière de transports et de gestion de l’eau.
Et le syndicat de souligner par ailleurs que l’on veut faire travailler 23 millions de salariés deux ans de plus pour un « trou des retraites » proclamé à 13 milliards, là où le gouvernement finance les entreprises à hauteur de 256 milliards, des entreprises qui ont versé 259 milliards à leurs actionnaires en 2021.
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