Fontaine. Afrique, le colonialisme d’hier et d’aujourd’hui

Par Edouard Schoene

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Survie Isère assurait le 14 mars une soirée sur le thème « que fait la France en Afrique ?». L’association était invitée à Fontaine par la MJC Nelson Mandela.

Sur­vie est une asso­cia­tion qui dénonce depuis 40 ans « toutes les formes d’intervention néo­co­lo­niale fran­çaise en Afrique et milite pour une refonte réelle de la poli­tique étran­gère de la France en Afrique. Sur­vie pro­pose une ana­lyse cri­tique et des moda­li­tés d’actions encou­ra­geant cha­cun à exi­ger un contrôle réel sur les choix poli­tiques faits en son nom ».

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La soi­rée com­men­ça par la pro­jec­tion d’un court métrage his­to­rique. Afrique 50, consi­dé­ré comme le pre­mier film anti­co­lo­nia­liste fran­çais a été réa­li­sé par René Vau­tier en 1950. Ce film fut inter­dit qua­rante ans et valut l’emprisonnement à ce jeune cinéaste qui est deve­nu un grand réa­li­sa­teur.

Le film com­man­dé par la Ligue de l’enseignement était cen­sé rela­ter les bien­faits du colo­nia­lisme. « Sur place, le réa­li­sa­teur décide de témoi­gner de la réa­li­té : le manque de pro­fes­seurs et de méde­cins, les crimes com­mis par l’armée fran­çaise au nom du peuple fran­çais, l’instrumentalisation des popu­la­tions colo­ni­sées… »

Trois militants·es de l’association Sur­vie, Élo­die, Élise, Joseph, se sont relayés pour pré­sen­ter le sys­tème néo­co­lo­nial, connu sous le nom de Fran­ça­frique, qui a sévi tout au long de la Ve répu­blique.

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Dif­fé­rentes rubriques ont per­mis d’appréhender ce sys­tème affi­né depuis 1958 : les chefs d’Etat auto­ri­taires mis en place par la France en Afrique ; les sou­tiens poli­ciers et mili­taires aux régimes en place pour notam­ment répri­mer voire tuer les oppo­sants ; les médias de pro­pa­gande ; le franc CFA, outil de domi­na­tion ; les para­dis fis­caux et judi­ciaires ; les accords de coopé­ra­tion, les « aides publiques au déve­lop­pe­ment » sou­vent détour­nées pour les inté­rêts fran­çais, les sou­tiens aux entre­prises fran­çaises, les accords de « coopé­ra­tion ».

L’exposé a sou­li­gné la place énorme du racisme dans les poli­tiques de Fran­ça­frique, sans, curieu­se­ment, nom­mer le sys­tème néo­co­lo­nial qu’est le capi­ta­lisme.

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L’exposé s’est conclu, avant un débat, par l’audition de pro­pos tenus il y a quelques jours par le pré­sident Macron, au Gabon. Le double dis­cours du pré­sident a valu la cri­tique de nombre de com­men­ta­teurs par­lant de pro­pos schi­zo­phré­niques. Dénon­çant devant les Gabo­nais les pra­tiques de la  Fran­ça­frique « révo­lue », Macron a dérou­lé devant la com­mu­nau­té fran­çaise la conti­nua­tion des poli­tiques anté­rieures.

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