Grenoble. La ville accueille une délégation des territoires syriens bombardés par l’armée turque

Par Edouard Schoene

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La délégation a été accueillie par le maire, Eric Piolle, en compagnie de deux adjoints, Antoine Back et Laura Pfister.

La ville de Grenoble a reçu vendredi 9 décembre une délégation syrienne venue des territoires du Nord-Est de la Syrie soumis à l’agression des autorités turques.

Cette délé­ga­tion était accueillie à l’occasion d’une semaine excep­tion­nelle où s’est tenu le som­met mon­dial de la démo­cra­tie par­ti­ci­pa­tive auquel envi­ron soixante pays ont par­ti­ci­pé. A la dif­fé­rence d’autres villes où la délé­ga­tion syrienne est pas­sée (Paris, Lyon…), le maire de Gre­noble, Eric Piolle et ses adjoints Antoine Back et Lau­ra Pfis­ter, ont tenu à mar­quer publi­que­ment leur sou­tien poli­tique à cette délé­ga­tion.
Reception-Grenoble/

Récep­tion à l’hô­tel de ville.

Le com­mu­ni­qué de la ville pré­cise ain­si :
Dans cette région, de la taille de la Bel­gique où vivent 4 à 5 mil­lions de per­sonnes – incluant le « Roja­va » kurde et des ter­ri­toires ara­bo­phones libé­rés suite à la guerre menée contre Daech par les Forces démo­cra­tiques syriennes, en par­te­na­riat avec la coa­li­tion inter­na­tio­nale — se met en place depuis 2014 une expé­ri­men­ta­tion inédite basée sur l’égalité des genres, la démo­cra­tie locale, l’écologie, et la coexis­tence paci­fique des peuples et des reli­gions. Les acteurs et actrices locaux-ales et les asso­cia­tions per­sistent à construire une socié­té de paix mal­gré un contexte social et poli­tique très dif­fi­cile, entre inva­sions de la Tur­quie, crise huma­ni­taire et éco­lo­gique, pres­sions du régime de Bachar al Assad, résur­gence de Daech, inté­rêts de la Rus­sie, de l’Iran et des États-Unis. La venue de cette délé­ga­tion inédite en France est d’autant plus impor­tante que depuis le 20 novembre, le régime turc envoie des drones et des avions pour bom­bar­der la région auto­nome du Nord et de l’Est de la Syrie, cau­sant plu­sieurs dizaines de vic­times et la des­truc­tion d’infrastructures civiles. Erdo­gan menace d’une inva­sion ter­restre notam­ment dans la région sym­bo­lique de Koba­nê, connue pour sa résis­tance à l’État Isla­mique. Cette esca­lade de la guerre, la plus forte depuis la der­nière inva­sion de la Tur­quie en 2019, menace des dizaines de mil­liers d’habitants et habi­tantes de la région et met en péril la lutte des Forces Démo­cra­tiques Syriennes contre la résur­gence de l’État Isla­mique.
Eric-Piolle/

Eric Piolle, maire de Gre­noble.

Cette délé­ga­tion était orga­ni­sée dans le cadre d’une action de soli­da­ri­té de plu­sieurs villes par le réseau Jas­mines et la fon­da­tion Danielle Mit­ter­rand. Ce réseau mène une série d’actions concrètes de soli­da­ri­té dans le Nord-Est de la Syrie. La délé­ga­tion a dit avoir beau­coup appris de son séjour en France. Eric Piolle a accueilli les invi­tés en pré­ci­sant : « Nous avons une res­pon­sa­bi­li­té , une volon­té de faire sor­tir de l’ombre les com­bats que vous menez, sans par­ler des évé­ne­ments tra­giques que vous vivez ».Concer­nant les attentes des popu­la­tions syriennes à l’égard de notre pays, Beri­van Omar nous indi­quait attendre « des Fran­çais qu’ils fassent pres­sion pour que les auto­ri­tés fran­çaises prennent leurs res­pon­sa­bi­li­tés. Notre peuple fait face à des agres­sions meur­trières quo­ti­diennes, tota­le­ment contraire au droit inter­na­tio­nal. La France qui a sou­te­nu nos com­bats vic­to­rieux contre Daesh doit inter­ve­nir avec force pour que cesse immé­dia­te­ment la guerre dont nous sommes vic­times ». La délé­ga­tion syrienne était com­po­sée de : Beri­van Omar, co-pré­si­dente du Dépar­te­ment des auto­ri­tés locales et de l’écologie de la région de Jezi­reh, et ancienne co-pré­si­dente du Bureau des femmes de la région de Jezi­reh ; Sule­man Kha­lil, co-pré­sident du comi­té des muni­ci­pa­li­tés du can­ton de Qami­sh­lo ; Ziwer Cei­kho, co-pré­sident de l’association des Tresses Vertes cen­trée sur la refo­res­ta­tion citoyenne de la région ; Raw­shen Sule­man, conseillère tech­nique de l’ONG Un Ponte Per, et spé­cia­liste des enjeux autour de l’eau. Invi­tée par la ville, une délé­ga­tion d’AIAK, asso­cia­tion de soli­da­ri­té avec les Kurdes, était pré­sente.
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Des res­pon­sables de l’As­so­cia­tion isé­roise des amis des Kurdes aux côtés de la délé­ga­tion des ter­ri­toires du Nord-Est syrien.

Rassemblement de solidarité avec la délégation syrienne

  Devant l’hôtel de ville de Gre­noble à midi, same­di 10 décembre une pho­to de soli­da­ri­té avec le com­bat paci­fiste des mili­tants du Nord-Est de la Syrie a été prise. Ce fut l’occasion d’un appel :
Nous, per­son­na­li­tés publiques, élu.e.s, membres d’as­so­cia­tions, artistes, uni­ver­si­taires, etc. : • décla­rons solen­nel­le­ment que nous sommes toutes et tous concerné.e.s par la situa­tion au Nord et à l’Est de la Syrie et les risques de résur­gence de Daech ; • deman­dons que des sanc­tions soient prises contre les bom­bar­de­ments, l’invasion et l’occupation par la Tur­quie de ter­ri­toires syriens ; • deman­dons une zone d’exclusion aérienne afin que cessent les attaques aériennes ; • affir­mons notre sou­tien aux popu­la­tions civiles et à toutes celles et ceux qui admi­nistrent et font vivre la région du Nord et de l’Est de la Syrie ; • deman­dons à nos gou­ver­ne­ments d’agir et d’apporter tout leur sou­tien logis­tique et finan­cier pour répondre aux besoins des popu­la­tions.
Les lec­teurs du Tra­vailleur alpin peuvent joindre leur signa­ture à cet appel de « France liber­tés » ou l’en­voyer avec votre « Pré­nom / Nom / Fonc­tion / Orga­ni­sa­tion » par cour­riel à l’a­dresse pierre.bonneau@france-libertes.fr
Rassemblement-AIAK/

Le same­di 10 décembre, devant l’hô­tel de ville de Gre­noble.

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