Isère. Ce 16 octobre, à Échirolles, pour dire non au racket sur l’énergie et les loyers
Par Maryvonne Mathéoud
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Au Village II, à Echirolles.
Ce dimanche à l’appel de la Nupes une marche se tenait à Paris contre la vie chère et l’inaction climatique. Une déclinaison locale était organisée au cœur du quartier populaire village sud à Échirolles par des organisations politiques (PCF et FGR), syndicales (CGT retraités, énergie) et associatives (association du Village sud, CNL, Indecosa-CGT) centrée notamment sur les questions de loyers et d’énergie. Près de deux cents personnes se sont réunies.
En introduction Jérémie Giono (PCF) donne le ton. Il indique que les dividendes versées à leurs actionnaires par les entreprises du CAC 40 (70 milliards d’euros en 2021) permettraient de payer la cantine durant 15 ans à tous les enfants scolarisés en France.Jérémie Giono, secrétaire départemental du PCF.
Amandine Demore première adjointe à la ville d’Échirolles et conseillère métropolitaine dénonce dans son intervention le cynisme du président qui a osé déclarer « la fin de l’abondance » . Dans le quartier populaire du village sud d’Échirolles la question de la vie trop chère est d’actualité depuis longtemps. Augmentation du coût de l’alimentation, des factures énergétiques, des loyers… la hausse des prix touche plus fortement les plus précaires. Le coût du logement représente pour les 25 % des ménages les plus modestes 32 % de leurs revenus, contre 14 % pour les ménages les plus aisés. « Est-il utile de rappeler qu’un quart de la population française est contrainte de réduire les quantités dans les assiettes ou encore que un cinquième sautent même des repas ? » C’est le quotidien que combat avec détermination chaque jour l’association de solidarité du Village sud avec ses distributions alimentaires.Amandine Demore, première adjointe au maire d’Echirolles.
Frédéric Vergez de la Fédération de la gauche républicaine indique que les choix de l’Europe est le choix de la finance ; l’Europe mène une politique de désindustrialisation et une politique d’appauvrissement. Sylvette Rochas, adjointe au maire d’Échirolles, présidente de l’ADECR déclare qu’avec l’augmentation annoncée de l’énergie, certaines communes vont devoir réduire des services à la population – pourtant en grande difficulté – et à leurs personnels. « A Echirolles nous consacrons 150 000 euros à notre fonds de solidarité chaque année, pour accompagner des familles ou des associations : en septembre, nous avions déjà consommé toute l’enveloppe ! Les populations déjà très affectées au plan économique pendant les crises sanitaires vont devoir faire face à des augmentations inédites des produits de première nécessité et elles vont se tourner vers leur commune, leur CCAS ! C’est par l’accès au travail, par des salaires corrects, par la réduction des inégalités, c’est par la répartition des richesses que notre société pourra se relever. Une crise économique et sociale frappe notre pays qui est quand même la sixième puissance économique du monde. L’inflation galopante aggrave cette situation et fait plonger des millions de ménages dans la pauvreté. Le monde du travail, la jeunesse, les retraité-es en sont les premières victimes. Dix millions de pauvres, douze millions en situation de précarité énergétique, sept millions de bénéficiaires de l’aide alimentaire, cinq millions de chômeur-ses, quatre millions de mal-logé-es. Une crise en cache une autre … une crise écologique profonde est désormais sous nos yeux. Le changement climatique n’est plus une probabilité pour demain mais une réalité vécue au quotidien par toutes et tous et plus difficilement encore par les plus précaires alors qu’il est avéré que ce sont les plus riches qui polluent le plus. Et puis, il y a la crise démocratique. Cinq élections se sont tenues depuis deux ans : elles se sont toutes caractérisées par une abstention à chaque fois très importante… Les collectivités territoriales se retrouvent prises en étau : alors que les besoins des populations ne cessent de croître, elles sont privées de moyens. La suppression de la taxe d’habitation, la perte d’autonomie financière et fiscale, constituent une attaque en règle contre la libre administration des collectivités. »Frédéric Vergez, responsable de la Fédératiion de la gauche républicaine.
Yves Richard, secrétaire départemental de l’Union syndicale des retraités (USR CGT Isère) dénonce une nouvelle fois la dégradation du pouvoir d’achat des retraités qui fait basculer toute une frange de retraités dans la pauvreté. « Nous luttons depuis des mois pour l’augmentation des pensions, pour une sécurité sociale intégrale financée par les cotisations sociales et non par l’impôt, pour l’amélioration du secteur de la santé avec des embauches, des formations et des salaires adéquats pour être bien soigné, pour des services publics de qualité avec du personnel qualifié et en nombre suffisant et contre le tout numérique. »
Yves Richard, secrétaire départemental de l’Union syndicale des retraités (USR CGT Isère).
La CGT, appelle à hausser le ton pour imposer des négociations au patronat et au gouvernement, à démultiplier les conflits dans les entreprises, participer massivement, actifs et retraités, à la journée nationale de convergence revendicative, interprofessionnelle et intergénérationnelle, du mardi 18 octobre 2022. « Notre UCR-CGT appelle l’ensemble de nos organisations à créer les conditions d’une mobilisation massive des retraités à cette journée pour imposer des augmentations de salaires et des pensions. Cette action porte également sur notre refus d’un nouveau recul de l’âge de départ à la retraite et du niveau des pensions. »Paul Bonsignore.
Paul Bonsignore, responsable de INDECOSA-CGT, indique que l’association de défense des locataires reçoit dans ses permanences toujours plus de personnes impactées par la crise et appelle à la mobilisation. Paul Pochiero de la CNL, Confédération nationale du logement, rappelle les grandes difficultés que rencontrent les locataires. Il indique que les locataires vont payer l’augmentation prévue par le gouvernement de 3 à 3,5 % car les bailleurs sociaux vont répercuter cette augmentation. C’est autour d’un pot de l’amitié que se termine ce rassemblement.Paul Pochiero, responsable de la Confédération nationale du logement.