Plus de 150 personnes se sont rassemblées à Grenoble contre la répression en Iran

Par Maryvonne Mathéoud

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Le 24 septembre, rue Félix Poulat à Grenoble.

A l’appel de la LDH Grenoble Métropole ce samedi 24 septembre un rassemblement a eu lieu rue Félix Poulat en solidarité avec les femmes en Iran et en hommage à Mahsa Jina Amini. Jeunes et moins jeunes, ils manifestaient contre la répression du régime iranien face aux manifestations déclenchées par la mort d’une jeune femme arrêtée pour un voile mal porté

« Zhan, Zhian, Aza­di » est l’un des slo­gans les plus enten­dus ces-jours-ci au Kur­dis­tan. Il dit les enjeux des mani­fes­ta­tions en Iran : « Femmes, vie, liber­té ». Lors du ras­sem­ble­ment de Gre­noble des jeunes femmes ira­niennes ont pris la parole, elles étaient très éner­giques et déter­mi­nées. Zoreh Bahar­mast pour la LDH et Maria­no Bona pour AIAK ont fait des décla­ra­tions pour sou­te­nir les mani­fes­tants d’Iran, dire que les femmes sont en pre­mière ligne du com­bat, rap­pe­ler que Masah Ami­ni était kurde et que les Kurdes étaient aus­si oppri­més en Iran. Jo Briand a dit quelques mots pour rap­pe­ler l’ac­tion menée par le CIIP pour sou­te­nir depuis le débat le com­bat pour la démo­cra­tie en Iran, Jean-Paul Vienne a par­lé de l’ac­tion du mou­ve­ment de la Paix.

Obte­nir la véri­té

Voi­là pour­quoi la sec­tion gre­no­bloise de la Ligue des droits de l’homme a tenu à orga­ni­ser ce ras­sem­ble­ment de sou­tien. « On demande que toute la lumière soit faite », explique sa pré­si­dente, Zoh­reh Bahar­mast. « C’est la goutte qui a fait débor­der le vase, ça a déclen­ché un mou­ve­ment qui n’est pas fini, il y a encore des mani­fes­ta­tions dans plus de 80 villes en Iran. Inter­net est cou­pé, What­sApp, Tele­gram,… C’é­taient les moyens d’in­for­mer la popu­la­tion, alors que les médias ira­niens ne donnent pas les infor­ma­tions justes. »
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Jina Mah­sa Ami­ni est morte à cause d’une mèche de che­veux qui dépas­sait de son fou­lard !Jina Mah­sa Ami­ni, était une jeune fille ira­nienne kurde de 22 ans, ori­gi­naire de Saq­qez, venue visi­ter Téhé­ran, la capi­tale, avec son frère. Elle a été arrê­tée mar­di 13 sep­tembre par la police des mœurs lors d’une visite fami­liale à Téhé­ran car elle ne por­tait pas son hijab « conve­na­ble­ment ». Emme­née dans un com­mis­sa­riat, pour suivre des « mesures de sen­si­bi­li­sa­tion et de for­ma­tion » sur le code ves­ti­men­taire ; elle est morte des suites d’un trau­ma­tisme crâ­nien, ven­dre­di 16 sep­tembre deux jours après son inter­pel­la­tion par les forces de l’ordre.
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Jina Mah­sa Ami­ni a été vic­time parce que femme. L’Iran étouffe sous le régime ira­nien, patriar­cal et violent. Ce crime a déclen­ché un mou­ve­ment de révolte par­mi les femmes ira­niennes qui mani­festent dans les rues pour récla­mer le départ du dic­ta­teur. Jina Mah­sa Ami­ni était Kurde, fai­sant par­tie d’un peuple vio­lem­ment répri­mé en Iran. Des par­tis et orga­ni­sa­tions kurdes ont appe­lé à une grève géné­rale ce lun­di au Kur­dis­tan ira­nien. La grève est très sui­vie par les com­mer­çants et les habi­tants de Saq­qez, ville natale de Meh­sa Ami­ni, mal­gré les menaces et la répres­sion des forces ira­niennes qui ont bles­sé et arrê­té de nom­breux mani­fes­tants paci­fiques. Le PJAK et le KODAR , des par­tis affi­liés au Centre de coopé­ra­tion des par­tis du Kur­dis­tan ira­nien, le Par­ti com­mu­niste ira­nien-Kur­dis­tan et un groupe de par­tis du Kur­dis­tan orien­tal, ain­si que des orga­ni­sa­tions de la socié­té civile et des mili­tants poli­tiques ont appe­lé à par­ti­ci­per à la grève géné­rale. En réac­tion, des mani­fes­ta­tions ont donc écla­té, dure­ment répri­mées par le régime ira­nien. Selon l’ONG Iran Human Rights, au moins 50 per­sonnes ont été tuées par les forces de sécu­ri­té en l’es­pace d’une semaine.

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