Entre deux et trois mille retraités de la région ont manifesté jeudi 24 mars à Lyon, à l’appel de leurs organisations, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR, Ensemble et solidaires, LSR*, pour protester contre leurs pertes de pouvoir d’achat qui s’accumulent au fil des ans et pour revendiquer la mise en place d’un véritable service public pour la prise en charge de la perte d’autonomie. Chacun sait ce qu’il en est aujourd’hui de cette prise en charge trop souvent livrée aux appétits des financeurs privés, avec les scandales qui éclatent au grand jour. Dans le secteur associatif non lucratif ou dans le secteur public, l’insuffisance des financements se traduit par un manque de personnels, de qualifications, et par suite une maltraitance systémique des personnes âgées dépendantes et des personnels qui les accompagnent.

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Pour ce qui est de la perte de pouvoir d’achat, ce professeur à la retraite depuis décembre 1999 fait le point : « L’Insee met à la disposition de tous l’évolution de l’augmentation des prix et chacun peut faire les calculs que je fais régulièrement, desquels il résulte que, depuis que je suis parti en retraite, les prix ont augmenté de plus de 35%, ma pension brute de 24% et ma pension nette seulement de 14%. Cette situation vient d’une part de la non indexation sur les prix (sur le brut), et d’autre part, de l’augmentation des prélèvements, CSG, CRDS, CASA, mutuelle (pour le net). Aujourd’hui, c’est comme si je percevais seulement 9,8 mois de pension au lieu de 12, sur un pouvoir d’achat de l’année 2000, qui n’aura donc pas évolué comme le salaire moyen, ce qui devrait être la règle pour éviter la descente vers la pauvreté. Cette situation n’est pas celle de tous les retraités car les prélèvements divers ont été atténués pour les plus petites retraites, mais cependant, tous les retraités ont subi, ces dernières années des pertes importantes de pouvoir d’achat. C’est ce qui explique qu’il y a de plus en plus de retraités sous le seuil de pauvreté. Les quelques allègements d’impôt ont, en petite partie, et inégalement, compensé ces pertes, mais nous sommes loin du compte et nous savons aussi que les suppressions d’impôts se paient dans le manque ou l’insuffisance de service public, ce qui est éclatant s’agissant de la prise en charge de la perte d’autonomie. Voila de bonnes raisons de manifester jusqu’à ce que nous soyons entendus. »

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Le constat est, malheureusement aussi simple et brutal que cela, mais la volonté des retraités de continuer l’action avec leurs organisations est entière et, comme le chantait Victor Hugo, « A la septième fois les murailles tombèrent ».

* Il y avait aussi à Lyon une participation de retraités CFDT défilant sous leur bannière.

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