Une rue Pierre-Lami à Saint-Martin-d’Hères

Par Max Blanchard

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Une inauguration marquée par la présence d’une foule nombreuse.

Entre la maison communale de Saint-Martin-d’Hères, qui fut le siège des bureaux de Neyrpic, et le site de l’usine Neyret-Beylier devenue Neyrpic, une rue porte désormais le nom d’un homme qui y fut responsable de la CGT et élu communiste de la commune, Pierre Lami.

Elle longe la Mai­son com­mu­nale et intro­duit aux halles Neyr­pic où il a tant mili­té : une rue Pierre-Lami a été inau­gu­rée à Saint-Mar­tin d’Hères en hom­mage à un acteur du mou­ve­ment social et poli­tique isé­rois, en pré­sence d’une foule soli­daire.

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La nou­velle plaque vient d’être dévoi­lée.

L’ occa­sion d’une recon­nais­sance émo­tion­nelle clai­re­ment affir­mée. En pro­logue, David Quei­ros, maire, a d’ailleurs sou­li­gné que la pro­po­si­tion de déno­mi­na­tion a été votée à l’unanimité du Conseil muni­ci­pal. Par­lant.

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David Quei­ros, maire de Saint-Mar­tin-d’Hères.

Nico­las Benoit, actuel secré­taire de l’UD-CGT, rap­pe­lant une vie riche de batailles syn­di­cales et poli­tiques, a retra­cé son par­cours syn­di­cal, remar­quant avec humour “qu’il n’est pas fré­quent de nom­mer une rue du nom d’un secré­taire dépar­te­men­tal de la CGT !”

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Nico­las Benoit, secré­taire de l’u­nion dépar­te­men­tale CGT.

Il appar­te­nait à Charles Rol­lan­din, ancien com­pa­gnon de lutte de Pierre Lami, et élu à ses côtés, au nom des com­mu­nistes, de jalon­ner les grandes étapes de la vie de Pierre, de l’homme et du mili­tant, de ses aspi­ra­tions et de ses com­bats, tout en se remé­mo­rant “la pas­sion de la chasse qui l’animait » et en sou­li­gnant avec force l’aide quo­ti­dienne de Mado, sa femme, qui l’a épau­lé toute sa vie.

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Charles Rol­lan­din.

Le fils de Pierre, Alexandre, s’est réjouit quant à lui de voir “une rue entre deux domaine de sa vie”, por­teuse d’une valeur sym­bo­lique : Ney­pic, lieu de son enga­ge­ment syn­di­cal, et la mai­rie où il a eu des res­pon­sa­bi­li­tés. “Cha­cun d’entre nous est le résul­tat de son his­toire et de l’histoire en géné­ral , mon père laisse une trace des che­mins pos­sibles, celui de la lutte sous toutes ses formes”, a‑t-il recon­nu.

A.

Alexandre Lami.

Mar­tine, sa fille, choi­sit de pri­vi­lé­gier le sou­ve­nir des acti­vi­tés aux­quelles elle fut mêlée : les sol­li­ci­ta­tions à domi­cile, les jours d’élection où il pré­si­dait le bureau Croix-Rouge, la plan­ta­tion d’un arbre de la Liber­té place de la Répu­blique…

M.

Mar­tine Lami.

David Quei­ros a sou­hai­té évo­quer un par­cours mili­tant “indis­so­ciable des maires qui se sont suc­cé­dés”. Il affirme avec force que c’est un sym­bole : la rue Pierre Lami est “la rue du ser­vice public” car beau­coup d’usagers empruntent et emprun­te­ront cette voie. Et de faire remar­quer la proxi­mi­té d’autres voies char­gées d’histoire à proxi­mi­té, telles la place du Conseil natio­nal de la résis­tance, l’avenue Benoit-Fra­chon ou encore l’avenue Ambroise-Croi­zat.

Une autre contri­bu­tion au tra­vail de mémoire…

Pierre Lami

Né le 24 décembre 1923 à Piennes (Meurthe-et-Moselle), il est décé­dé le 25 juin 2011 à Saint-Mar­tin d’Hères. Pierre Lami était le fils d’un mineur, immi­gré ita­lien arri­vé en France dans les années 1910. Il per­dit son père en 1929 et sa famille s’installa alors à Saint-Martin‑d’Hères (Isère). Il com­men­ça à tra­vailler à treize ans comme chas­seur d’hôtel au Splen­did à Vil­lard-de-Lans puis dans un garage jusqu’en 1939.
 Il entra ensuite comme appren­ti chez Ney­ret-Bey­lier, qui devint par la suite Neyr­pic, où il apprit le métier de frai­seur. En 1943, il entra aux chan­tiers de jeu­nesse à Rumil­ly puis gagna le maquis en mars 1943. Il obtint pour cela la Croix de guerre. En sep­tembre 1944, il s’engagea au 15e bataillon de chas­seurs alpins.

Pierre Lami adhé­ra au Par­ti com­mu­niste en 1946, fut élu au comi­té fédé­ral de l’Isère en 1953, puis au bureau fédé­ral en 1955 pour de nom­breuses années. Élu conseiller muni­ci­pal de Saint-Martin‑d’Hères en 1953, il fut réélu en 1959, 1965, 1971, 1977 et 1983, avant de deve­nir adjoint au maire jusqu’en 1989.

Pierre Lami mili­ta aus­si sur le plan syn­di­cal. Res­pon­sable syn­di­cal chez Ney­ret-Bey­lier, il était en 1955 secré­taire adjoint du syn­di­cat des métaux de l’Isère et en devint par la suite le secré­taire. Membre du bureau de l’UD-CGT en 1963, du secré­ta­riat en 1965, il devint secré­taire géné­ral en 1967 et le res­ta jusqu’en jan­vier 1980.

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