Les communistes interpellent la députée macronniste grenobloise

Par Maryvonne Mathéoud

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Jérémie Giono, secrétaire départemental, répond aux questions de la presse.

Le 15 septembre, les communistes grenoblois ont remis un « certificat de privatisation » de la commune à la députée macronniste Emilie Chalas. Un symbole destiné à dénoncer la remise en cause du statut de la fonction publique territoriale qu’illustre par exemple l’atteinte à la libre administration des collectivités territoriales ou la disparition des comités d’hygiène et de sécurité. Le statut ne doit pas être remplacé par un « code ».

En cette jour­née mon­diale de la Démo­cra­tie, une délé­ga­tion des com­mu­nistes de l’I­sère conduite par Jéré­mie Gio­no, secré­taire dépar­te­men­tal, a remis sym­bo­li­que­ment à la per­ma­nence d’E­mi­lie Cha­las dépu­tée de l’I­sère LREM, 12,49 % des actions de la Socié­té Ano­nyme « Com­mune de Gre­noble », puisque tel est le modèle de socié­té que sa famille poli­tique contri­bue à impo­ser à notre France. 12,49 %, comme le score qu’elle a tota­li­sé aux der­nières élec­tions muni­ci­pales.

Par cette action, les com­mu­nistes de l’I­sère dénoncent le choix du gou­ver­ne­ment Macron, sou­te­nue par la dépu­tée gre­no­bloisde codification/destruction du sta­tut des fonc­tion­naires, au nom des valeurs démo­cra­tiques et répu­bli­caines de notre pays.

Privatisation/

Un cer­ti­fi­cat déli­vrée à Emi­lie Cha­las. Elle pour­ra faire valoir ses droits, à hau­teur de ce que lui ont accor­dé les élec­teurs, sur l’en­tre­prise pri­vée « Gre­noble » qu’elle appelle de ses voeux. Nous n’y sommes pas encore, par chance.

« Com­ment est-il pos­sible, après plus d’une année où ils ont tenu le pays debout, d’envoyer aujourd’hui le mes­sage aux fonc­tion­naires qu’on ne change rien et que leur « récom­pense », c’est un ensemble de régres­sions sociales ? », déclare Jéré­mie Gio­no à la presse.

Puis il pour­suit : « Le sta­tut tel que mis en œuvre par Mau­rice Tho­rez et Ani­cet Le Pors, ministres com­mu­nistes, ce n’est pas seule­ment un ensemble de droits pour les agents du ser­vice public. C’est avant tout un mode de fonc­tion­ne­ment qui sanc­tua­rise le rôle des fonc­tion­naires au ser­vice de l’intérêt géné­ral. Le sta­tut, c’est la garan­tie d’impartialité et d’égalité de trai­te­ment vis-à-vis des usa­gers. C’est aus­si la garan­tie d’indépendance du ser­vice public vis-à-vis des aléas poli­tiques, des dérives poten­tielles. Déman­te­ler le sta­tut – ce qu’une « codi­fi­ca­tion » veut dire –, c’est consi­dé­rer qu’à terme nos ser­vices publics, nos col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales, devront se sou­mettre aux logiques du sec­teur pri­vé. C’est rayer d’un trait de plume un siècle d’histoire répu­bli­caine pour lui pré­fé­rer un modèle anglo-saxon où règne l’arbitraire et la déshu­ma­ni­sa­tion vis-à-vis de l’usager, où règne le clien­té­lisme et le népo­tisme vis-à-vis du ser­vice public. Le sta­tut de fonc­tion­naire est le garant de l’égalité de trai­te­ment entre chaque usager·e, quelle que soit sa condi­tion (âge, ori­gine, ter­ri­toire, croyance, reve­nus …).
Le sta­tut pro­tège donc les agent·e·s et les usager·e·s. »

Intervention/

Jéré­mie Gio­no au cours de son inter­ven­tion.

L’in­té­rêt géné­ral est le fon­de­ment du ser­vice public, qui obéit à trois prin­cipes : la conti­nui­té du ser­vice public, la muta­bi­li­té du ser­vice public et l’égalité de trai­te­ment. Prin­cipes fon­da­men­taux dont on mesure toute la moder­ni­té !

Obs­tacle à la trans­for­ma­tion des col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales en entre­prises, le sta­tut des fonc­tion­naires est atta­qué par la loi de « trans­for­ma­tion » de la fonc­tion publique por­tée par la dépu­tée LREM Émi­lie Cha­las. Pour les agent·e·s de la fonc­tion publique ter­ri­to­riale, c’est la disparition/fusion des ins­tances repré­sen­ta­tives – dont la sup­pres­sion des comi­tés d’hygiène et de sécu­ri­té au tra­vail, qui ont pour­tant démon­tré leur uti­li­té vitale pen­dant la crise sani­taire –, une atteinte au droit de grève, la perte de congés excep­tion­nels, la varia­bi­li­té des primes… et le pas­sage impo­sé aux 1607h, qui foule aux pieds les accords plus favo­rables conquis par la lutte des fonc­tion­naires.

Pour la ter­ri­to­riale, c’est la fin de la libre admi­nis­tra­tion des col­lec­ti­vi­tés, et la dis­pa­ri­tion pro­gres­sive du sta­tut !

Panneau/

L’in­té­rêt géné­ral et celui des action­naires, ce n’est pas la même chose.

Les com­mu­nistes apportent leur sou­tien aux fonc­tion­naires et à leurs orga­ni­sa­tions syn­di­cales qui com­battent l’ap­pli­ca­tion de cette loi.

Le sta­tut de la fonc­tion publique doit être pré­ser­vé et ren­for­cé pour pro­té­ger les agent·e·s des pres­sions poli­tiques, éco­no­miques et clien­té­listes, et ain­si garan­tir aux citoyen·ne·s l’égalité de trai­te­ment. Pour cela, il faut ouvrir des postes au concours, rat­tra­per le gel du point d’in­dice pen­dant douze ans qui a conduit à une perte de salaire de 400 euros par mois et élar­gir la prime de pré­ca­ri­té à tous les contrac­tuels. L’E­tat doit redon­ner des moyens aux col­lec­ti­vi­tés locales pour qu’elles puissent redé­ployer les ser­vices publics, au lieu de les condam­ner avec cynisme à « gérer la pénu­rie ».

Le pro­grès social, c’est le par­tage du tra­vail : c’est dimi­nuer le temps de tra­vail et embau­cher de nou­veaux fonc­tion­naires.

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Rassemblement/

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