Teisseire, la grève, depuis le 8 avril

Par Pierre-Jean Crespeau

/

Image principale
Les discussions entre direction et représentants du personnel se poursuivaient ce mardi 13 avril dans l’après-midi.

Un mouvement de grève a débuté le 8 avril chez Teisseire, à Crolles. Avec la CGT, les salariés mettent en cause la dégradation de la situation depuis le rachat de la société fin 2019 par le groupe anglais Bretvit qui s’était traduit par des suppressions d’emploi au siège social et la cession d’unités de production. La convocation de deux salariés pour un entretien disciplinaire n’a pas arrangé les choses.

Une grève recon­duc­tible a été enta­mée à l’appel de la CGT sur le site de Teis­seire le jeu­di 8 avril à 21h. En cause ? Condi­tions de tra­vail dégra­dées, absence de dia­logue social, contes­ta­tion abu­sive des acci­dents du tra­vail, départs non rem­pla­cés… La ques­tion de la péren­ni­sa­tion du site, faute d’investissements, est aus­si une source d’inquiétude pour le syn­di­cat.

Dans son com­mu­ni­qué de presse du 12 avril, la sec­tion du Gré­si­vau­dan du PCF a expri­mé son sou­tient aux salarié·e·s en grève. « La recherche du pro­fit à tout prix et les méthodes mana­gé­riales pra­ti­quées au sein de l’entreprise Teis­seire » sont poin­tées du doigt. 

Notons qu’en jan­vier 2020, un PSE a été impo­sé suite au rachat par Bret­vit de Teis­seire. Mal­gré des béné­fices de 250 mil­lions d’euros de la mai­son mère, il a été déci­dé de com­pres­ser la masse sala­riale. « Encore une fois ce sont les déten­deurs du capi­tal qui décident des­po­ti­que­ment de com­ment sera orga­ni­sé la pro­duc­tion pour leurs propres inté­rêts et non pas ceux des tra­vailleuses et des tra­vailleurs sans qui rien ne serait pos­sible », avait réagi la sec­tion PCF lors de ce rachat.

Fathi, délé­gué syn­di­cal CGT Teis­seire Crolles, a fait part au micro de Radio Gré­si­vau­dan de l’exi­gence des sala­riés en grève : 

« La demande essen­tielle c’est de retrou­ver un dia­logue social réel et construc­tif afin d’évoluer ensemble. C’est par le tra­vail des salarié·e·s et l’investissement de la direc­tion que tout se passe bien. Cha­cun met sa pierre à l’édifice, cha­cun contri­bue aux béné­fices de l’entreprise et c’est à eux (la direc­tion) de nous mettre dans de bonnes condi­tions. »

Deux sala­riés convo­qués pour des entre­tiens dis­ci­pli­naires

Nous lui deman­dons : en ce qui concerne les condi­tions de tra­vail et les inves­tis­se­ment sur le site, est-ce qu’il y a eu depuis le PSE, avant et après, une dif­fé­rence dans la poli­tique de la direc­tion ? 

« Offi­ciel­le­ment non, mais offi­cieu­se­ment on voit bien les condi­tions de tra­vail se dégra­der, les gens sont au bout. Ils viennent à recu­lons au bou­lot. On était une entre­prise ou il fai­sait bon vivre, il y avait une bonne ambiance, les gens étaient contents. Quand il y a des bonnes choses il faut le dire. » Un point posi­tif en cette période de pan­dé­mie, les mesures COVID sont jugées bonnes, et ont été res­pec­tées.

Le délé­gué syn­di­cal rap­pelle aus­si qu’un PSE est anxio­gène pour les salarié·e·s.
 « On a eu un chan­ge­ment de direc­teur, ce der­nier a une autre approche. La nou­velle DRH est très dis­tante, elle a un côté pro­cé­du­rier, mais on n’a pas encore vu son côté humain. » Les sala­riés demandent notam­ment l’annulation de deux entre­tiens dis­ci­pli­naires préa­lables à des sanc­tions.

Et en ce qui concerne la péren­ni­sa­tion du site, les salarié·e·s du site attendent des inves­tis­se­ments, des mesures concrètes. « Il y a eu des études, mais on attend des actions. Plus on attend et plus la note est lourde. Pour l’avenir c’est inquié­tant. »

Mal­gré une mati­née du 13 avril qui n’a pas per­mis d’avancée, la volon­té de dia­logue est tou­jours intacte du côté de la CGT.

Voir notre article « Le sirop amer de la restruc­tu­ra­tion », Le Tra­vailleur alpin de mars 2020, page 7.

20210413_093554
20210413_093456

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *