Emmanuel Macron à Saint-Egrève. « Qu’il arrête d’économiser sur la santé ! »

Par Edouard Schoene

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Des manifestants venus rappeler la réalité des choix politique d’Emmanuel Macron en matière de santé et d’hôpitaux.

Pour son premier déplacement en Isère en tant que président de la République, Emmanuel Macron s’est rendu ce 2 avril au centre hospitalier de Saint-Egrève. L’information avait été donnée un peu plus de 24 heures avant le rendez-vous. Ce qui n’a pas empêché la colère de s’exprimer et les manifestants de se rassembler.

Tan­dis que le pré­sident de la Répu­blique, Emma­nuel Macron, visi­tait le Pôle trouble du spectre de l’au­tisme de l’hôpital de Saint-Egrève, ce ven­dre­di 2 avril, une mani­fes­ta­tion pro­tes­tait devant le CHAI (centre hos­pi­ta­lier). Des moyens de police lourds avaient été mis en place pour limi­ter l’accès au « comi­té d’accueil  du pré­sident ». 150 mani­fes­tants, répon­dant à l’appel de la CGT, étaient iso­lés à quelques cen­taines de mètres par les forces de « l’ordre ». Les mani­fes­tants étaient en colère et savaient pour­quoi ils étaient là. A l’intérieur de l’hôpital on aper­çoit les soi­gnants gré­vistes en blouses blanches.

Pierre tra­vaille dans un IME (Ins­ti­tuts Médi­co-Edu­ca­tif qui a pour mis­sion d’accueillir des enfants et ado­les­cents han­di­ca­pés atteints de défi­cience intel­lec­tuelle quel que soit le degré de leur défi­cience). 
« Par­fois on accom­pagne des jeunes autistes qui auraient besoin d’un accom­pa­gne­ment (trai­te­ment médi­ca­men­teux, accom­pa­gne­ment indi­vi­duel). Sou­vent l’hôpital de Saint-Égrève n’a pas moyen de les accueillir. Nous dans le médi­co social nous sommes très dému­nis n’ayant pas de psy­chiatres. En absence d’accueil par l’hôpital on met en péril le per­son­nel ou les jeunes. Nous devons par­fois ces­ser l’accueil ce qui ne nous satis­fait pas. »
Le chœur des mani­fes­tants :
 « C’est qui les cas­seurs ? C’est eux les cas­seurs ! »

78 sup­pres­sions de lit

Une res­pon­sable du syn­di­cat Soli­daires dans un micro : «… Depuis des années les hôpi­taux sup­priment les lits. Véran avait annon­cé que ce temps de fer­me­ture des lits était fini. C’est faux. Nous deman­dons la réqui­si­tion immé­diate des lieux de san­té pri­vés, un Pôle public phar­ma­ceu­tique !
une réforme du sys­tème de san­té avec un seul sys­tème, la sécu­ri­té sociale preannt en charge 100% des rem­bour­se­ments… »

Qu’auriez vous envie de dire au pré­sident Macron ?


Emma­nuelle : « Je tra­vaille depuis dix ans dans l’hôpital, dans un Centre Médi­co Psy­cho­lo­gique dans Gre­noble. Je suis venue cla­mer que cela ne va pas. Les patients sont en dan­ger. 78 lits ont été fer­més en 4 ans. 27 postes de méde­cins sont à pour­voir (soit envi­ron 25%). On fonc­tionne avec des méde­cins inté­ri­maires qui changent tous les mois, qui ne connaissent pas les patients. Tout retombe sur la res­pon­sa­bi­li­té des infir­miers. Je dirais au pré­sident : qu’il arrête de comp­ter, la san­té, l’éducation, ce sont deux domaines où il ne faut pas comp­ter ! »

Matt, lycéen mili­tant des jeu­nesses com­mu­nistes : « Je suis venu pour dire à Macron qu’il ferait mieux de démis­sion­ner. Je suis en bac pro. C’est dur de pou­voir suivre ses études dans les condi­tions actuelles. »


Her­vé Achard, membre de l’association AFIPH qui accom­pagne les per­sonnes en situa­tion de han­di­cap (2000 per­sonnes prises en charge, 2000 employés). « Je suis parent d’enfant autiste
Je suis conscient qu’il y a des efforts faits pour les autistes en France. La situa­tion n’est pas facile pour les autistes. Le contexte est très dégra­dé comme en témoigne la mani­fes­ta­tion de ce matin devant l’hôpital de st Egreve. La poli­tique actuelle est « l’intégration des autistes ». Bien. Pour l’intégration des autistes dans le sys­tème sco­laire, déjà les moyens n’existent pas (une AVS deux heures par semaine c’est tota­le­ment insuf­fi­sant). Pour le cas spé­ci­fiques autistes lourds il faut des solu­tions spé­ci­fiques, des places en éta­blis­se­ments. En Isère il y a six cents familles qui attendent des places en éta­blis­se­ments. Il y a sans doute 100 autistes lourds pour les­quels rien n’est pro­po­sé. A St Egrève il y a dans les car­tons un pro­jet d’établissement de qua­rante places pour autistes lourds, majeurs, qui ne se réa­lise pas ! »

Syl­vie Gui­nand, élue com­mu­niste (St Égrève) : « Je suis là pour sou­te­nir le mou­ve­ment de grève du per­son­nel. Il y a sup­pres­sion de moyens tan­dis que Macron vient pré­sen­ter un ser­vice vitrine 
tan­dis qu’il y a 78 sup­pres­sions de lit, des moyens insuf­fi­sants. Méde­cins rem­pla­cés par d’autres caté­go­ries. Deux ans d’attente pour une prise en charge d’enfants de 2 à 4 ans. Le CHAI (centre hos­pi­ta­lier) est en grève depuis des années. Elus nous sommes concer­nés par le bien être du per­son­nel de l’hôpital »



Le chœur des mani­fes­tants :  »
Luttes sociales à l’hôpital, per­son­nel épui­sé, san­té en dan­ger ».

CHAI
Matt
pedopsy/
grévistes

Dans l’en­ceinte de l’hô­pi­tal, des gré­vistes.

Sylvie

Syl­vie Gui­nand, élue com­mu­niste à Saint-Egrève.

Emmanuelle

Emma­nuelle, hos­pi­ta­lière.

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