Élections départementales : le PCF lance sa campagne par une offensive contre l’extrême-droite

Par Travailleur Alpin

/

Image principale
Parce que Charvieu-Chavagnieux mérite mieux de M. Dezempte.

Ce samedi 27 mars, les communistes du canton de Charvieu-Chavagnieux ont répondu à l’appel de leur fédération et sont allés à la rencontre des habitants sur le marché de la commune. Jérémie Giono, secrétaire départemental du PCF, était à leur côté. Reportage.

Des champs, puis des quar­tiers pavillon­naires, et enfin ces immeubles de loge­ments sociaux au milieu d’un ter­rain vague… c’est là que l’on trouve le mar­ché heb­do­ma­daire de Char­vieu-Cha­va­gnieux. Loin de « l’Isère des mon­tagnes », Char­vieu, à quinze kilo­mètres de l’aéroport de Lyon Saint-Exu­pé­ry.

L’extrême droite siège au Dépar­te­ment

C’est aus­si le ter­ri­toire de Gérard Dezempte, maire depuis 1983 et conseiller dépar­te­men­tal depuis 1988. His­to­rique de la droite-extrême locale, il s’illustre dès 1989 avec la des­truc­tion « acci­den­telle » d’un lieu de culte musul­man à la pel­le­teuse, en pleine célé­bra­tion reli­gieuse. Il devient cou­tu­mier du fait, mul­ti­pliant les sor­ties xéno­phobes : ten­ta­tive de réfé­ren­dum local en 1997 contre le « peu­ple­ment étran­ger », pré­emp­tion muni­ci­pale en 2000 sur une vil­la dont le com­pro­mis de vente avait été signé par un couple d’origine magh­ré­bine, stig­ma­ti­sa­tion des réfu­giés — « en dehors des chré­tiens » — en 2015, sus­pec­tés d’être des ter­ro­ristes poten­tiels…

Mal­gré ses posi­tions outran­cières, M. Dezempte reste tou­te­fois affi­lié à la droite « tra­di­tion­nelle », et il est réélu en 2015 sous la ban­nière de « l’Union de la droite et du centre » qui porte Jean-Pierre Bar­bier à la pré­si­dence du Dépar­te­ment.

 En 2017 tou­te­fois, il rompt les amarres et se pré­sente aux élec­tions légis­la­tives face au dépu­té sor­tant LR, affi­liant offi­ciel­le­ment sa can­di­da­ture au Front Natio­nal auprès du Minis­tère de l’Intérieur – même si publi­que­ment il se reven­dique du micro-par­ti de Charles Mil­lon. Rapi­de­ment, la droite le fait sor­tir de ses rangs – il passe de la vitrine à l’arrière bou­tique — et M. Dezempte ter­mine ain­si le man­dat dépar­te­men­tal en sié­geant en tant que « non ins­crit ».

Une can­di­da­ture qui en dira long sur le posi­tion­ne­ment de la droite en Isère

A l’approche du scru­tin de 2021, une ques­tion demeure : la droite de Jean-Pierre Bar­bier va-t-elle sou­te­nir – offi­ciel­le­ment ou en lui lais­sant le champ libre – la réélec­tion de Gérard Dezempte ? Lui, en tout cas, mul­ti­plie les appels du pied à sa colis­tière, actuel­le­ment 3e vice-pré­si­dente du Dépar­te­ment.

 Si tel devait être le cas, « la droite répu­bli­caine réha­bi­li­te­rait ain­si quelqu’un qui a clai­re­ment fait le choix d’un autre camp poli­tique, hors du champ répu­bli­cain », écrit Jéré­mie Gio­no dans un cour­rier adres­sé au pré­sident du Dépar­te­ment. Et de pour­suivre : « Alors que le Ras­sem­ble­ment natio­nal menace dans plu­sieurs can­tons du Nord-Isère, mais aus­si dans ceux de Vienne, Rous­sillon-Beau­re­paire ou encore Echi­rolles, un tel rap­pro­che­ment serait un signal inquié­tant qui contri­bue­rait à bana­li­ser ces can­di­da­tures. Un tel rap­pro­che­ment revien­drait à rendre pos­sible une majo­ri­té du même type que celle qui gou­ver­na la région Rhône-Alpes en 1998 avec Charles Mil­lon, et dont, pré­ci­sé­ment, M. Dezempte se réclame »…

Cécile/

Cécile Dhai­naut, co-secré­taire de la sec­tion com­mu­niste de Char­vieu-Cha­va­gnieux.

Alors qu’elle cour­tise par ailleurs des can­di­da­tures cen­tristes ou LREM sur les ter­ri­toires plus à gauche, la droite de Jean-Pierre Bar­bier est aujourd’hui sou­mise à un choix quant au péri­mètre de la majo­ri­té qu’elle entend pré­sen­ter aux élec­teurs…

Le Prin­temps Isé­rois, l’antidote face à l’extrême-droite

Il était donc essen­tiel pour la fédé­ra­tion com­mu­niste d’engager pré­ci­sé­ment le com­bat dans ce can­ton. Pour Cécile Dhai­naut, co-secré­taire de sec­tion du PCF local, « Gérard Dezempte a inven­té Donald Trump avant l’heure », et il est vital de construire une alter­na­tive pour « lever la chape de plomb qui pèse sur le ter­ri­toire ». Dès l’été, les com­mu­nistes ont enga­gé les dis­cus­sions avec toutes les autres forces pré­sentes loca­le­ment. Un objec­tif : construire le ras­sem­ble­ment pour gagner.

Jéré­mie Gio­no abonde dans son sens devant les mili­tants com­mu­nistes qui se sont mobi­li­sés pour l’occasion. « Nous sommes moteurs de l’union, le Prin­temps isé­rois, nous y tra­vaillons depuis des mois, pour que tout le monde se parle et avance ensemble. Et s’il est vrai que les forces de gauche et éco­lo­gistes sont plus implan­tées dans le Sud du Dépar­te­ment, autour de Gre­noble ou dans le Gré­si­vau­dan, il faut se rap­pe­ler que le dépar­te­ment de l’Isère, ce n’est pas que la métro­pole ! C’est dans des ter­ri­toires comme ici que la bataille doit se gagner ! ».

Les com­mu­nistes com­mencent donc leur cam­pagne réso­lu­ment à l’offensive, en por­tant le fer contre l’extrême-droite, autour d’un mot d’ordre clair : l’Isère mérite son Prin­temps !

Robert W. Ewellnes

Immeuble/

Les loge­ments sociaux à Char­vieu-Cha­va­gneux. Entre ter­rain vague et che­mi­née d’u­sine. Sans oublier le cha­teau d’eau.

Partager cet article

Avant de partir

Votre soutien compte pour nous

Le Travailleur alpin vit depuis 1928 grâce à l’engagement de ses lecteurs. Aujourd’hui encore, ce média propose un autre regard sur vos espoirs, vos luttes, vos aspirations. Une voix unique dans la presse d’information départementale.

Pour protéger l’indépendance du Travailleur alpin, assurer son développement, vos dons nous sont précieux – nous assurons leur traitement en partenariat avec la fondation l’Humanité en partage.

Merci d’avance.

Faire un don défiscalisé maintenant

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *