Le 5 mars à l’entrée du magasin, les syndicalistes à la rencontre du personnel et des clients de l’hypermarché.

A l’appel de la CGT, les salariés de Carrefour Meylan étaient en grève, le 5 mars. En cause, les suppressions d’emploi et l’indigence des salaires. Et la volonté du groupe de placer de nombreux magasins sous gestion franchisée.

Après Carrefour St Egrève il y a quelques jours, c’est Carrefour Meylan qui est en grève le 5 mars.
 Le mécontentement exprimé par les grévistes est fort ce vendredi à 7h30, parmi les grévistes présents à l’ouverture du magasin.

Il y a quelques jours quarante contractuels ont vu leur contrat CDD non renouvelés. Parmi eux, s’indigne Patrice Brun, délégué syndical CGT, un collègue en CDD depuis 21 ans !

« On n’a plus de bras », constate un gréviste. Les contractuels faisaient un travail qui doit désormais être assuré par le personnel restant. « Vu le mécontentement, on nous annonce à la veille de la grève une « rustine », 15 à 17 embauches sous peu. Carrefour compte embaucher de nouveaux contractuels pour bénéficier des aides de l’Etat et le personnel devra prendre sur son temps pour former les nouveaux tandis que les virés n’auront que leurs yeux pour pleurer. »

Les grévistes se plaignent de fatigue, ayant notamment à subir la polyvalence et des surcharges de travail.

Les conflits se multiplient dans les magasins Carrefour notamment à l’annonce du passage de nombreuses grandes surfaces en location-gérance. Avantage pour le groupe en quête du profit, les accords d’entreprise ne s’appliquent plus après le changement de statut juridique de l’hypermarché. A terme, c’est la totalité du parc qui serait concernée. Signe de la mobilisation, le 4 mars, la direction a renoncé à publier une nouvelle liste de magasins concernés.

Du caviar pour les actionnaires, un pain au chocolat pour les salariés

Les augmentations de salaires ont été réduites de moitié en 2020 par rapport à 2019 alors que les personnels ont fait d’immenses efforts… qui ont rapporté gros aux actionnaires. Depuis l’arrivée du président Bompard, la CGT déplore la suppression de 10 000 emplois tandis que les bénéfices du groupe ont été de 641 millions d’euros, dont 393 distribués aux actionnaires.

Dans le communiqué appelant à la grève le syndicat précise : « Le PDG a annoncé que les résultats sont les meilleurs obtenus par le groupe depuis 20 ans alors que les augmentations de salaire sont de 0,5% soit 20 centimes par jour, pour un salaire de 1200 € , c’est-à-dire un pain au chocolat par semaine. »

Devant la porte les grévistes de la CGT et un responsable d’un syndicat autonome qui distribue des tracts au personnel : « exprimons tous notre colère, notre incompréhension, montrons que nous sommes tous solidaires ».

Bienvenue, nous avons des choses à nous dire.

« Si vous trouvez des paies plus basses ailleurs, appelez-nous. »

La gendarmerie était, elle aussi, mobilisée.

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