Tornier à Montbonnot : préavis de grève illimité

Par Pierre-Jean Crespeau

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Vendredi 5 février, les salariés étaient en grève. Ils se sont rassemblés sur le site de Montbonnot, dans la vallée du Grésivaudan.

Face aux manoeuvres de la direction du groupe, les syndicats ont déposé un préavis de grève illimité. Ils dénoncent les suppressions d’emploi et les modalités du PSE que tente d’imposer la multinationale américaine.

Ven­dre­di 5 février, une cen­taine de sala­rié-e‑s de Tor­nier, fabri­cant de maté­riel ortho­pé­dique en Gré­si­vau­dan, s’était ras­sem­blée à Mont­bon­not. L’entreprise du groupe Wright Medi­cal, rache­tée par Stry­ker, voit ses effec­tifs dimi­nuer d’un tiers sans d’autre rai­son que la maxi­mi­sa­tion des pro­fits du groupe. « Dans nos négo­cia­tions, ils prennent nos demandes et répondent par oui ou par non, aucune expli­ca­tion. Après trois séances de négo­cia­tions, les choses n’a­vancent pas. Pas de dia­logue », s’indigne Emma­nuelle Per­ez, délé­guée syn­di­cale CGT. « Aujourd’hui nous avons don­né un pré­avis de grève illi­mi­tée puisqu’il n’y a pas de dia­logue social ». Dans le même temps la direc­tion accuse les gré­vistes de rompre le dia­logue social. « Ce n’est pas un dia­logue que de dis­cu­ter avec des boîtes aux lettres ! », rétorque Emma­nuel Per­ez qui a bien com­pris que Stry­ker joue le pour­ris­se­ment.

La stra­té­gie du pou­ris­se­ment



La stra­té­gie de Stry­ker appa­raît bien hui­lée : gagner du temps dans les négo­cia­tions, don­ner des infor­ma­tions contra­dic­toires pour ten­ter de divi­ser et main­te­nir le flou. Les sala­rié-e‑s ont clai­re­ment l’impression d’être mal­trai­té-e‑s par une socié­té qui vient pour faire un peu plus de pro­fit et qui n’a aucune consi­dé­ra­tion pour l’humain.


Le ras­sem­ble­ment a eu lieu devant le bâti­ment logis­tique qui voit pas­ser 45 % du chiffre d’affaire du groupe Wright, et ce n’est pas un hasard. Stry­ker qui a rache­té Wright (groupe dont fait par­tie Tor­nier), veut trans­fé­rer les stocks avant la fin des négo­cia­tions pour gar­der la main. En atten­dant le géant amé­ri­cain cherche à gagner un temps pré­cieux et laisse les points de négo­cia­tions les plus impor­tants pour les der­niers échanges. Ce qui a pour effet de boos­ter la moti­va­tion des sala­rié-e‑s qui se sont enga­gés dans un bras de fer.



Déjà, en 2016

Ce n’est pas le coup d’essai de Stry­ker : en 2016 le groupe déjà avait concoc­té un plan social qui a vu le licen­cie­ment d’une ving­taine de per­sonnes à Ces­ta près de Bor­deaux, et la fer­me­ture d’un site dans l’Ain. On note­ra qu’aujourd’hui le plan pro­po­sé aux sala­rié-e‑s est bien moins inté­res­sant qu’à l’époque alors que Stry­ker a connu depuis une crois­sance énorme et dis­pose de moyens finan­ciers en consé­quence. Aucun res­pect.

Et avec la crise actuelle, les dif­fi­cul­tés à retrou­ver de l’emploi sont bien plus impor­tantes pour les sala­riés qui subissent la sup­pres­sion de leur poste.

Emmanuelle-Perez

Emma­nuelle Per­ez, délé­guée syn­di­cale CGT, au mir­co de France 3.

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