Ce samedi 28 novembre, 130 personnes ont défilé dans les rues de Crolles à l’appel des gilets jaunes. Sur ce rond-point historique qui a vu naître nombre de discussions, débats et rencontres, le démontage des installations des gilets jaunes par les services de la mairie a été vécu comme une véritable injustice chez les gilets jaunes et même bien au-delà. Manœuvre d’un baronnet en manque d’autorité qui a tout fait pour s’accrocher à son siège de maire, y compris une alliance avec son ex-opposition de droite. Cela n’a pas empêché les gilets jaunes de continuer à revendiquer un meilleur monde, une vie digne pour tous. Des revendications plus urgentes encore avec la crise sanitaire, économique et démocratique que nous sommes en train de vivre.

Pascale Lemaire, figure du mouvement, s’est exprimée devant la mairie : « Plus de 9 millions de pauvres en pauvre en France, depuis 2017 c’est 400,000 en plus. 3,5 millions de chômeurs, des centaines de milliers de familles en précarité totale. En 2018 personnes, plus de 500 personnes, 13 mineurs dont 6 enfants sont morts dans la rue car SDF. La misère absolue au sein de la France, 6ème puissance du monde. Nos vieux sont inconsidérés, nos jeunes oubliés. Et puis les augmentations en tout genre, le pouvoir d’achat toujours en baisse, impositions, taxations, cadeaux fiscaux aux plus riches, projet de destruction de notre patrimoine, de nos acquis, retraites, services publics sociaux, de santé. Des injustices insupportables. Et il fallait se taire, rester chez soit, survivre en silence ? »

La foule répond « non ! »

Elle continue : « Commerçants, artisans, ouvriers, retraités, chômeurs, étudiants, fonctionnaires et tant d’autres sont descendus ensemble dans la rue ce 17 novembre 2018 pour crier leur ras-le-bol, leur trop plein de souffrances. Nous avons reçu en retour aucune écoute, que du mépris, et l’autoritarisme d’un président indigne de la Nation et de son histoire ».

L’évocation du chef de l’État provoque des huées dans le publique. «Sur le rond-point du Raffour à Crolles, les irréductibles gilets jaunes n’ont rien lâché. Ce lieu de rencontre populaire, de lutte, recevait notre solidarité, notre fraternité, nos débats, nos idées, notre indignation, nos AG, et notre dégoût d’un pouvoir qui resta sourd à nos revendications. Deux années jours après jours, saisons après saison, les infatigables gilets jaunes étaient là, déterminés à s’opposer à la machine macronienne. Et puis cette terrible répression, du sang, des larmes, la discrimination… » « Notre QG, notre rond-point a été détruit, balayé, cabane et drapeau. La République et la Démocratie ont été bafouée. ‘Il le fallait’  a dit le maître de ces lieux, monsieur Lorimier. Pas d’espace de réflexion ici, pas de lutte populaire ici, alors allons-nous renoncer ? »

L’autoritarisme du maire de Crolles n’est pas compatible avec le débat. Qu’à cela ne tienne, les gilets jaunes ne renonceront pas. « Notre détermination, notre volonté de justice restent intactes. L’heure est grave en cette période d’état d’urgence sanitaire . Ces derniers mois ont montré l’incompétence, les incohérences et l’irresponsabilité de Macron et de son gouvernement. Notre devoir de gilets jaunes est de nous lever pour obtenir une société plus juste dans laquelle les citoyens auront leur mot à dire, tournée vers l’humain et sa dignité, vers l’environnement, la liberté et l’égalité, la fraternité. Le rond-point de Crolles et ses gilets jaunes vous disent qu’ils sont là, même si Lorimier et Macron ne les veulent pas ! Soyons fiers d’être gilets jaunes, à très bientôt à Crolles. Résistance et liberté ! Merci à tous ! »

Raymond Marchand

L’UL CGT Grésivaudan, Sud solidaire,  le PCF, EELV, ATTAC et FO participaient au défilé.

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