Deux premières victoires saluées par la CGT Carrefour

Par Edouard Schoene

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Les délé­gués CGT de Car­re­four Mey­lan et Anne­cy se réjouissent de la déci­sion du tri­bu­nal judi­ciaire qui a répon­du à leur recours.

Dans un juge­ment en date du 20 novembre 2020, le tri­bu­nal judi­ciaire d’Évry vient de condam­ner la socié­té Car­re­four Hyper­mar­chés à sus­pendre la mise en œuvre actuel et le déploie­ment futur de sa nou­velle orga­ni­sa­tion du tra­vail dénom­mée « TOP » (Team Orga­ni­sa­tion Pro­ject). Depuis le 31 août 2020, date à laquelle la CGT a été infor­mée de la mise en place de TOP, a été vent debout contre ce pro­jet des­truc­teur des condi­tions de tra­vail des sala­riés.

C’est en pleine période de pan­dé­mie que Car­re­four vou­lait impo­ser aux sala­riés, déjà bien éprou­vés par de longs mois à tra­vailler dans des condi­tions par­ti­cu­liè­re­ment dif­fi­ciles, une nou­velle orga­ni­sa­tion tay­lo­rienne du tra­vail confron­tant les sala­riés aux risques de conta­mi­na­tion, aux troubles mus­cu­lo-sque­let­tiques et aux risques psy­cho-sociaux comme le sou­ligne d’ailleurs l’expert de l’entreprise dans son rap­port.

Car­re­four pré­ten­dait pou­voir impo­ser son pro­jet sans consul­ta­tion préa­lable des ins­tances repré­sen­ta­tives du per­son­nel et sans même avoir effec­tué une éva­lua­tion sérieuse des risques pro­fes­sion­nels engen­drés par sa nou­velle orga­ni­sa­tion. C’est tout cela que les juges du tri­bu­nal d’Évry ont condam­né dans un ren­du de juge­ment sans aucune conces­sion pour cette entre­prise.

La CGT rap­pelle que, mal­gré le lami­nage en règle de la légis­la­tion du tra­vail par les gou­ver­ne­ments suc­ces­sifs, il existe encore des règles intan­gibles en droit du tra­vail dont celles de ne jamais por­ter atteinte à la san­té et la sécu­ri­té des tra­vailleurs !

Et dans le même temps la CGT Mey­lan a obte­nu gain de cause après avoir sais la CNIL ( Com­mis­sion Natio­nale de l’In­for­ma­tique et des Liber­tés ) Le CSE de Car­re­four Mey­lan a été consul­té le 23 juillet 2020 pour un vaste pro­jet de trans­for­ma­tion du sys­tème de vidéo­sur­veillance alors que ce der­nier avait déjà été mis en place. Lors de cette consul­ta­tion, les élus CGT ont dit non au pro­jet.

Ils avaient été ame­nés à consta­ter une dis­pro­por­tion fla­grante entre les moyens mis en place et le but recher­ché (rajout d’un mini­mum de 73 camé­ras….). « Le qua­drillage inten­sif, sys­té­ma­tique et sur­di­men­sion­né des zones de réserve ne lais­sait que peu de doute sur la volon­té de l’employeur d’exer­cer une sur­veillance constante et de contrô­ler le moindre fait et geste de ses sala­riés sur leur lieu de tra­vail. … Alors que le sys­tème n’é­tait même pas encore opé­ra­tion­nel, des sala­riés nous confiaient déjà se sen­tir épiés dans leurs moindres faits et gestes, avoir des dif­fi­cul­tés à pour­suivre leur tra­vail serei­ne­ment, se sen­tir cho­qués et oppres­sés à l’i­dée d’un tel dis­po­si­tif. » La CNIL vient de don­ner rai­son à la CGT en signa­lant qu’elle est inter­ve­nue auprès de l’employeur Car­re­four afin de lui « rap­pe­ler ses obli­ga­tions légales et règle­men­taires » vis-à-vis des sala­riés et de la clien­tèle.

En ces temps de confi­ne­ment, où les grandes sur­faces se portent bien sur le plan éco­no­mique, la CGT dénonce et déplore un usage inad­mis­sible du chô­mage par­tiel, qui pèse sur les bud­gets des sala­riés, qui coûtent aux contri­buables, qui se tra­duit par une qua­li­té de ser­vice réduit.

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