A l’appel de neuf organisations de retraités, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGRFP, LSR et Ensemble et solidaires-UNRPA, le mardi 17 novembre a été une journée d’actions revendicative. Dans l’après-midi, une partie des organisations avait appelé à un rassemblement, sur la place de Verdun à Grenoble, qui a réuni une soixantaine de participants. Il s’agissait de faire le point sur la situation des retraités et de rendre compte de l’audience avec le chef de cabinet du préfet de l’Isère qui avait eu lieu le matin.

Les retraités voient le pouvoir d’achat de leurs pensions nettes régresser d’année en année, à la fois par le biais de « revalorisations » annuelles qui ne rattrapent même pas l’augmentation des prix, et par la multiplication des prélèvements obligatoires (CSG, CRDS, CASA…). Aujourd’hui, par exemple, les retraités de 80 ans qui sont partis en retraite à 60 ans ont perdu jusqu’à l’équivalent de deux mois de pension. Les gouvernements qui se succèdent continuent de les pressurer en entretenant une propagande contre les vieux qui seraient des nantis, disposant de plus de revenus que les jeunes auxquels ils ne laisseraient que des dettes à rembourser, qui voteraient plus à droite, qui coûtent cher à l’assurance maladie, qui sont inutiles… La période d’épidémie que nous vivons est utilisée pour opposer encore plus les retraités, qui ont continué de percevoir leur pension, aux actifs, en particulier les jeunes sans revenus et les chômeurs victimes de la crise.

De nouvelles menaces pèsent sur le pouvoir d’achat des retraités dans la perspective d’un dispositif de prise en charge (partielle) de la perte d’autonomie, en dehors de la sécurité sociale, qui serait essentiellement financé par les retraités, à rebours d’une protection sociale solidaire. Il s’agit là de projets visant aussi à drainer une partie des revenus des retraités vers les actionnaires des sociétés d’assurance et des entreprises de l »or gris »: « investissez dans les Ehpad privés, dans les sociétés de services à domicile… ».

Des Ehpad en Isère où, malgré le montant exorbitant des loyers, n’ont pu être mis en place les moyens d’éviter l’hécatombe qui continue de s’y produire, où les résidents sont abandonnés à leur sort et meurent faute d’hospitalisation. Sur cette situation aussi,les organisations de retraités ont voulu interpeler le préfet et, au-delà, le gouvernement responsable.

Devenir vieux, retraité, c’est une perspective qui concerne tout le monde. C’est pourquoi le combat que mènent les retraités avec leurs organisations est un combat pour toute la société. C’est pourquoi ils ne doivent pas baisser les bras, et ils n’en ont pas l’intention.

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