A l’initiative de plusieurs associations de la communauté arménienne, se tenait un rassemblement lundi 26 octobre sur la place de Verdun, devant la préfecture, à Grenoble.
Pendant plus de deux heures les trois à quatre cents personnes présentes, parmi lesquelles de nombreux jeunes et des élus de diverses sensibilités politiques, ont écouté des interventions exigeant le cesser le feu dans la guerre engagée par les autorités d’Azerbaïdjan et de Turquie conte les populations de la République de l’Artsakh ( Haut-Karabakh) .

Daniel Marandjian.

Il revenait à M. Daniel Marandjian, président de la maison de la culture Arménienne de Grenoble et du Dauphiné de prendre le premier la parole.

« Si nous sommes réunis ici ensemble, mobilisés devant la préfecture symbole de l’Etat, c’est pour dire publiquement à nos élus et concitoyens de l’agglomération grenobloise que, ce qui se passe aujourd’hui en Arménie avec la guerre initiée par l’Azerbaïdjan et entretenue, soutenue, promue par la Turquie est gravissime et menace la paix dans cette région déjà si troublée.
En Arménie, en Artsakh, nom arménien du Karabakh, la guerre est là. Stepanakert la capitale est sous les bombes. Aujourd’hui Stepanakert, et demain Erevan ?

Si nous sommes réunis ici ce soir, c’est pour dire à la France, à notre pays tout entier que l’agression de l’Azerbaïdjan contre l’Artsakh relève d’une volonté délibérée, perverse, machiavélique, d’expansionnisme turc en faisant, dans un premier temps disparaître des terres, des montagnes, du sol arménien, toute trace de la première nation chrétienne du monde. Ils ont déjà réussi dans le Nakhitchevan, entièrement vidé de sa population arménienne. Aujourd’hui le stade suivant, c’est l’Artsakh. Une terre historiquement arménienne que Staline, utilisant la vieille technique du diviser pour régner a donné à l’Azerbaidjan, pour affaiblir l’Arménie.

De nombreux élus de l’agglomération étaient présents.

Comment oublier qu’en février 1988, dans ce qui était encore l’URSS, avant même la chute du mur et l’effondrement de l’empire soviétique, ce sont les pogroms organisés contre les Arméniens de la ville de Soumgaït dans la banlieue de Bakou, qui ont poussé ces Arméniens de l’Artsakh à défendre leurs terres historiques et retrouver le chemin de l’indépendance.

Une indépendance exprimée massivement par la voix la plus démocratique qui soit : le référendum. C’est ça la vérité. L’Artsakh est une terre arménienne où, aujourd’hui dans la capitale Stepanakert dévastée par les bombes, les habitants se terrent dans les sous-sols, sans électricité sans chauffage avec l’hiver qui s’annonce rude.

Aliev, le président azerbaïdjanais consacre à son budget militaire des sommes colossales, grâce au pétrole. Il ose la guerre avec le soutien officiellement affiché de la Turquie d’Erdogan. Erdogan est membre de l’Otan. Pourquoi l’OTAN se tait-il ? Parce qu’il y a des bases américaines en Turquie ? La frilosité du groupe de Minsk chargé de transformer le cessez-le-feu de 1994 en traité de paix ouvre tout grand les portes aux azéris. »
Ne vous y trompez pas, derrière ce qui se passe aujourd’hui, c’est le génocide des Arméniens qui continue.

Hélène Adonian.

Cette guerre dans le Caucase, n’est que la première marche du pantouranisme : cette idéologie nationaliste qui veut rassembler au sein d’une même union, voire d’un même état ou d’un même empire les seuls peuples turcophones. »

Ont ensuite pris tour à tour la parole Éric Piolle, maire de Grenoble, Nathalie Beranger représentante de M. Wauquiez, président de la région , Corine Lemariey, représentant le président de la M étro, Patrick Curtaud, conseiller départemental (Vienne) représentant le président du conseil départemental. Tous ont fait état, à travers des initiatives de solidarité avec l’Arménie et la République de l’Artsakh, de leur soutien pour la paix, le cessez le feu, les populations arméniennes victimes des agressions. M. Renzo Sulli, maire d’Échirolles était présent ainsi que d’autres élus de l’agglomération.

Madame Jeanine Paloulian, co-présidente du CCAF (Conseil de coordination des organisations arméniennes de France) a prononcé un long discours, très documenté, émouvant, sur la réalité de la situation et l’histoire dramatique du territoire où vivent 150 000 habitants.

Hélène Andonian, au nom des jeunes Arméniens a pris la parole pour conclure, sous les applaudissements des manifestants.

Jeanine Paloulian.

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