Féfé nous a quittés

Par Max Blanchard

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Vice-président de l’ANACR de l’Isère et membre honoraire du bureau national de l’association, militant communiste infatigable, Alfred Rolland, plus connu sous le nom de « Féfé », vient de nous quitter.

Né le 26 sep­tembre 1927, il fut sous le pseu­do­nyme de « Jean Dupré » un résis­tant dès l’âge de 16 ans dans le 3e bataillon FTPF-FFI de Char­treuse, qui opé­rait sur un sec­teur com­pre­nant la Char­treuse, Saint-Mar­tin-le-Vinoux, Saint-Egrève, le Fon­ta­nil, Voreppe, Voi­ron, Rives, Renage, Saint-Geoire-en-Val­daine, Saint-Laurent-du Pont…

Notam­ment influen­cé par son père, com­mu­niste notoire sur­nom­mé Fend-la-Bise, Alfred a été actif comme agent de liai­son à par­tir de 1943.

Il vou­lait expli­quer, témoi­gner. Il racon­tait : « Je tra­vaillais à Gre­noble et je ‘‘fai­sais les boîtes aux lettres’’, c’est-à-dire que j’allais cher­cher des cour­riers, sou­vent c’était des rap­ports d’opération, à cer­tains endroits comme des bou­lan­ge­ries, et je les ame­nais à des résis­tants, dans les maquis. Il y a des nuits où je par­tais de Saint-Egrève à pied, je mon­tais à Mont-Saint-Mar­tin, por­ter des lettres à des résis­tants, puis je rejoi­gnais le maquis des Mar­cel­lières, au des­sus de Pro­vey­sieux, en pas­sant par la cabane des Ban­nettes. Après je redes­cen­dais chez moi, à Saint-Egrève et j’arrivais à la fin de la nuit. Je dor­mais pas ou très peu et j’allais bos­ser toute la jour­née ! »

Il aimait sou­li­gner l’importance des jour­naux durant la Résis­tance, rap­pe­lant que Les Allo­broges avaient été lan­cés en 1942 au Fon­ta­nil-Cor­nillon. « Au début c’était tiré à quelques cen­taines d’exemplaires, à la fin c’est 25 000 exem­plaires qui étaient dif­fu­sés sous le man­teau. Le Tra­vailleur alpin, lui, était réa­li­sé chez un pay­san à Saint-Nazaire-les-Eymes, impri­mé entre le pinard et les patates, puis pas­sait les bar­rages, camou­flé par des légumes  ! »

Au-delà des anec­dotes, c’est sur­tout les valeurs de la Résis­tance qu’il sou­hai­tait por­ter. Vibrant défen­seur des actions des FTPF et de l’ANACR, il fut toute sa vie por­teur des mes­sages de soli­da­ri­té, de paix et d’indépendance dont il se fit un porte-parole achar­né au quo­ti­dien, notam­ment dans les éta­blis­se­ments sco­laires.

Mer­ci Féfé, nous ne t’oublierons pas.

L’in­ter­ven­tion de Michel Van­nier lors des obsèques de Féfé Rol­land, le 26 octobre 2020.

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