General electric, trois ans après, un nouveau plan social

Par Luc Renaud

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Le site de Belfort devrait être fermé. Suppressions d’emploi également au siège social, à Boulogne. La CGT appelle à la mobilisation et souligne qu’il serait illusoire de croire que le site grenoblois ne sera pas lui aussi fragilisé par cette nouvelle désorganisation de l’entreprise.

C’é­tait il y a trois ans à peine. La direc­tion amé­ri­caine de Gene­ral elec­tric déci­dait d’un plan mon­dial : sup­pres­sion de près de la moi­tié (43%) des emplois de sa branche hydrau­lique. Gre­noble était direc­te­ment impac­té — l’u­sine Neyr­pic, ache­tée par Alstom, puis ven­due en 2015 à Gene­ral elec­tric sous les aus­pices du ministre de l’é­co­no­mie de l’é­poque, Emma­nuel Macron. Ce plan s’é­tait sol­dé par la dis­pa­ri­tion en 2018 de l’a­te­lier de fabri­ca­tion de tur­bines hydro­élec­trique à Gre­noble et la perte de 300 emplois (pho­to d’ar­chives d’une mani­fes­ta­tion à Gre­noble, le 22 sep­tembre 2017).

2020, on recom­mence. Dans la ligne de mire, cette fois, après les tur­bines, les alter­na­teurs. Un nou­veau plan pré­voit la fer­me­ture du site de Bel­fort et l’arrêt de l’activité alter­na­teur pour machines hydrau­liques en France et donc de la perte d’expertise dans le domaine stra­té­gique des éner­gies renou­ve­lables au cœur de la tran­si­tion éner­gé­tique. Au total, 89 sup­pres­sions de postes à Bou­logne et Bel­fort, dont la majo­ri­té concerne des ingé­nieurs cadres et tech­ni­ciens. Chiffre qui aug­men­te­ra du nombre de sala­riés dans l’in­ca­pa­ci­té d’ac­cep­ter une muta­tion à Gre­noble, pers­pec­tive qui concerne 30 sala­riés.

Comme à Gre­noble en 2018, Hydro France Gene­ral elec­tric — que dirige Jérôme Pécresse — pré­voit un plan de départs volon­taires qui débu­te­rait à par­tir du 27 février de l’an­née pro­chaine et des licen­cie­ments éco­no­miques à par­tir du 30 avril.

De nouvelles délocalisations

Pour la CGT, il serait illu­soire de croire que cette nou­velle coupe franche va béné­fi­cier au site gre­no­blois. Le syn­di­cat sou­ligne que « la charge de tra­vail va aug­men­ter » et aver­tit : les délo­ca­li­sa­tions en Inde, Tur­quie et Hon­grie vont entraî­ner de nou­velle pertes de com­pé­tences et un mor­cel­le­ment des pro­ces­sus qui va une nou­velle fois affec­ter l’ef­fi­ca­ci­té de l’en­tre­prise. L’ex­pé­rience en a été faite après le der­nier plan social. Et la CHT pose la ques­tion : « com­ment croire que l’hydro France de demain, donc Gre­noble, ne sera pas impac­té par l’arrêt de l’activité géné­ra­teur et la fer­me­ture du site de Bel­fort ? »

Quant à l’ar­gu­men­ta­tion de la direc­tion, elle res­semble à s’y méprendre à celle qui avait été uti­li­sée à Gre­noble il y a trois ans, la branche hydro ne serait pas assez ren­table. « c’est la consé­quence directe de la désor­ga­ni­sa­tion enga­gée depuis 2017 avec notam­ment la sup­pres­sion de près de la moi­tié des effec­tifs « , indique la CGT

En complète contradiction avec le plan de relance en faveur des énergies renouvelables

Dans un cour­rier com­mun adres­sé par la CGT, la CGC et la CFDT au ministre de l’E­co­no­mie, Bru­no Le Maire, les syn­di­cats sou­lignent que ce nou­veau plan  » entraî­ne­ra l’inévitable perte de com­pé­tences et d’expertise sur le ter­ri­toire fran­çais. Il risque éga­le­ment d’aggraver  la  situa­tion  finan­cière  et  humaine  de  l’entreprise  et  de  rompre  la  confiance  de  nos  clients  his­to­riques, com­pro­met­tant ain­si l’avenir de la filière hydrau­lique en France « . Tout comme cela avait été le cas en 2018 après la perte de capa­ci­té du site gre­no­blois frap­pé par les licen­cie­ments.

« Les sup­pres­sions d’emplois annon­cées par GE Hydro en France et les délo­ca­li­sa­tions qui en découlent sont inco­hé­rentes et en com­plète contra­dic­tion avec le plan de relance en faveur des éner­gies renou­ve­lables mis en place par le  gou­ver­ne­ment  dont vous faite par­tie, et avec les  enga­ge­ments  pris  par  ce  même  gou­ver­ne­ment pour assu­rer la tran­si­tion éner­gé­tique de la France « , ajoutent les syn­di­cats dans leur adresse au gou­ver­ne­ment.

Le  pro­ces­sus  d’information  et  de  consul­ta­tion  des  repré­sen­tants  du  per­son­nel  GE  Hydro  France a démar­ré les 15 et 16 sep­tembre.

La CGT appelle l’en­semble des sala­riés à s’u­nir pour faire obs­tacle à l’ap­pli­ca­tion de ce nou­veau « plan de sac­cage de l’emploi ».

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